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(herm) Aphrodite

Par Maria Ferrari

-Chapitre 7 - Soumission et ambiguïté-

Dilandau se réveilla à huit heures. Il se leva, chercha quelque chose à se mettre pour aller prendre son petit déjeuner. Il tenait à mettre quelque chose qui lui irait bien et qui ferait, éventuellement, sexy, tout en restant décontracté et un rien négligé.

(Il ne faudrait pas que Van s'imagine que je fais ça pour lui)

Il se dégotta une chemise masculine.

(Je me demande pourquoi Serena a ça dans sa garde-robe... mais bon, ça m'arrange)

Il enfila la chemise sur sa peau nue, la boutonna entièrement sauf les trois boutons du haut. Il ne mit rien d'autre, se promit de résoudre le problème de ses sous-vêtements. Il s'admira dans la glace, se trouva très glamour et prit la direction de la cuisine : il était mort de faim pour n'avoir rien avalé hier soir à part des mûres cueillies le long du chemin, c'était d'ailleurs la faim qui l'avait réveillé.

Arrivé dans la cuisine, il y trouva son frère et son petit ami, tous deux déjà levés.

« Oh, je suis le dernier !... Bonjour. »

« Bonjour Dilandau », répondit Van

Van, d'un regard, apprécia la tenue que portait Dilandau, puis, se força à détourner les yeux avant qu'Allen ne remarque l'attention qu'il portait à sa "sœur".

Allen était muet, les yeux fixés sur la chemise que portait Dilandau, c'était à peine si elle couvrait le haut de ses cuisses. Dilandau avait beau être un garçon, c'était sa sœur, et il trouvait cette tenue complètement indécente, surtout devant une tierce personne.

Il se leva pour se pencher à l'oreille de Dilandau, occupé à fouiner partout pour trouver un bol (qu'il se refusait à demander à Allen).

« Qu'est-ce que c'est que cette tenue ? Va immédiatement mettre un pantalon ! », murmura-t-il fermement.

Dilandau fit comme s'il n'avait rien entendu et continua son exploration de la cuisine. Allen, excédé, ouvrit un placard, en sortit un bol qu'il posa sur la table et glissa à l'oreille du garçon :

« Je t'ai demandé d'aller te mettre un pantalon ! »

Dilandau ouvrit alors un tiroir à la recherche d'une cuillère, il tomba au bon endroit du premier coup, prit l'objet de ses désirs et alla le mettre dans le bol. Il s'assit (prenant soin de ne pas trop couvrir ses cuisses) et regarda ce que Van mangeait.

Il buvait du café.

Dilandau préférait du thé.

« As-tu du thé, Allen ? », lui demanda-t-il, l'air de rien.

Allen fulminait. Van faisait semblant de ne rien voir, la tête plongée dans son bol pour cacher son malaise.

« ça dépend », lui répondit-il, crispé.

« ça signifie qu'il y en a ! », traduit Dilandau.

Il se leva pour recommencer à ouvrir les placards. Allen, à bout de nerfs, l'empoigna par le bras et l'entraîna de force hors de la cuisine. Dilandau protesta bruyamment et énergiquement, tirant dans l'autre sens pour échapper à son frère qui ne lâcha pas prise et le tira dans l'escalier jusqu'à sa chambre. Il claqua la porte derrière lui et envoya Dilandau vers l'armoire.

« Mets-toi un pantalon avant que je m'énerve pour de bon ! », hurla-t-il.

« Eh bien alors énerve-toi ! », répliqua "l'indécent" en se dirigeant d'un pas ferme vers la porte.

Allen bloquait le passage et Dilandau vit dans son regard qu'il l'avait vraiment mis en colère.

« Je m'habille comme je le veux ! »

« Non ! Ta tenue est... est... Mets-toi un pantalon ! »

« Je suis quand même capable de décider des habits que j'ai envie de porter. En quel honneur aurais-tu ton mot à dire sur ma tenue ? Même en admettant que je suis ta sœur ! Est-ce que je te dicte ta façon de t'habiller ? Est-ce que Serena te dictait ta façon de t'habiller ? Non hein ? Alors pourquoi, toi, tu me dirais comment je dois m'habiller ? »

Maintenant, Dilandau aussi était en colère, il n'aimait pas qu'on lui dise quoi faire et Allen commençait sérieusement à l'énerver.

Allen lui attrapa le bras et le secoua.

« Tu te tais et tu fais ce que je te dis tout de suite ! »

~oOo~

Van se sentait très seul dans la cuisine. Les éclats de voix venant du premier étage ne contribuaient pas à dissiper son malaise. Il fut tenté d'aller porter assistance à Dilandau mais se retint, se disant qu'il ne serait pas à sa place.

~oOo~

Dilandau aurait voulu frapper ce grand type qui lui faisait mal au bras, mais deux raisons l'empêchait de le faire, d'abord, il se trouvait en situation d'infériorité et sentait qu'il n'arriverait pas à prendre le dessus, ensuite, c'était son hôte et s'il le frappait, la situation risquait de devenir vraiment invivable.

Il se mit à sangloter.

« Lâche-moi... Je vais mettre un pantalon. »

« Bien. »

Il le lâcha et sortit de la pièce. Dilandau s'écroula sur le sol et pleura.

~oOo~

Van vit revenir Allen, vaguement soulagé que l'altercation soit terminée, mais Dilandau ne l'accompagnait pas. Ceci ne lui dit rien qui vaille.

Il ne revit pas Dilandau du repas. Il était très inquiet et n'osait pas demander à Allen ce qui s'était passé de peur que celui-ci trouve étrange son intérêt soudain pour sa "sœur".

Une fois son repas terminé, il dit au revoir à Allen et le remercia de son hospitalité. Il passa par le salon, regarda l'escalier en se disant qu'il pourrait bien y aller voir. Il monta et arriva devant la chambre de Dilandau, étrangement silencieuse. Van colla son oreille à la porte et entendit des pleurs étouffés. Il s'éloigna et partit dans l'escalier, se disant que Dilandau n'aimerait sûrement pas qu'il le voie dans cet état.

Arrivé en bas, il y réfléchit.

(Peut-être que tout ce qu'il souhaite c'est que je vienne le consoler...)

Il regarda derrière lui, indécis.

~oOo~

Dilandau était toujours couché sur le sol en chemise, il pleurait de douleur, de rage, de tristesse, de colère, il pleurait de tout ce qu'il avait sur le cœur. Il entendit frapper à la porte et retint ses larmes.

« Dilandau, c'est moi... Est-ce que je peux entrer ? »

(Van !)

Il s'essuya le visage du mieux qu'il put et se fit le plus présentable possible. Il ouvrit la porte à Van. Celui-ci remarqua tout de suite les yeux rougis par les larmes, mais préféra faire celui qui ne voyait rien.

« J'allais m'en aller, je suis venu te dire à la prochaine. »

« à la prochaine », lui répondit l'ancien Zaïbacher en retenant ses larmes.

« Tu n'as pas faim ? »

Van lui tendit une belle pomme en lui disant ces mots. Dilandau, n'y tenant plus, plongea dans ses bras. Van le berça gentiment et ferma la porte derrière lui. Il guida Dilandau vers le lit, s'y assit et le fit asseoir sur ses genoux. Dilandau, les larmes aux yeux, mordit dans la pomme.

« Il ne t'a pas fait de mal ? »

Dilandau ne répondit pas. Van calcula que lorsque Allen avait giflé Dilandau la veille au soir, il était moins en colère qu'il ne l'avait été ce matin. Van découvrait une facette d'Allen qu'il aurait souhaité ne jamais connaître.

« Est-ce qu'il t'a fait du mal ? », répéta Van, voulant absolument une réponse nette et précise.

« Il m'a juste un peu secoué et il m'a fait un peu mal au bras, c'est tout, rien de grave. »

« C'est tout ? »

« C'est tout... Je ne sais pas si je vais réussir à vivre avec ce type. »

« Faut faire des compromis. »

« Je ne sais pas faire des compromis... Van, il veut que je lui obéisse... je n'ai jamais supporté de devoir obéir à quelqu'un ! Je ne sais pas si c'est à cause d'un espèce de droit d'aînesse ou de je ne sais quoi ou alors si c'est parce que au départ je suis une fille et que du coup, môssieur Allen, avec son statut de môââle, s'octroie le droit de commander, mais, de toute façon... de toute façon... »

Dilandau s'interrompit, ne trouvant pas ces mots et ne sachant plus vraiment ce qu'il voulait dire. Van baissa les yeux, il n'avait jamais vu Allen sous ce point de vue. Le discours de Dilandau le fit réfléchir et se demander quelle aurait été sa vie s'il avait été de l'autre sexe.

(Déjà, je n'aurais pas été roi, le trône est réservé aux hommes et la reine n'est là que... que pour faire des héritiers... c'est limité comme rôle ! Ah si ! ça sert aussi à faire joli dans les cérémonies, ouais, enfin, si c'est pour servir de potiche ! C'est bizarre comme je suis heureux d'être un garçon tout à coup !)

Dilandau avait fini de manger sa pomme, il s'était blotti le plus qu'il le pouvait contre Van et se laissait dorloter. Ses larmes se faisaient plus espacées, perlaient à ses yeux, coulaient le long de ses joues et mouillaient le gilet de Van. Van passa son pouce sur l'œil gauche du jeune garçon pour sécher ses pleurs.

« ça va mieux ? »

Dilandau redressa la tête et renifla.

(Je n'arrive pas à croire que j'ai pleuré devant Van... et devant Allen ! Et je suis là, faible, dans les bras de Van ! Comment je peux me laisser aller comme ça !)

Van l'embrassa sur le bout du nez, puis le frotta avec le sien dans l'espoir de remonter le moral de son Dilandau. Cela fonctionna, Dilandau lui fit un sourire magique, ses yeux toujours brillant de larmes. Ils s'embrassèrent et se serrèrent une dernière fois avant le départ de Van.

Ils se levèrent. Van caressa la joue de Dilandau.

« Promets-moi de faire ton possible pour ne pas mettre ton frère en colère. »

Dilandau détourna le regard.

« S'il te plaît, Dil, sois gentil... c'est pas si compliqué s'il te demande juste de te mettre quelque chose sur le derrière ! »

« tu sais très bien que ce n'est pas qu'une question d'habillement ! C'est une question de principe... et si tu crois que ça se bornera à ça ! »

« Fais un petit effort... je ne te demande pas la lune... »

« J'essaierai... mais je ne te promets rien ! »

« Je viendrai souvent... tous les jours. »

« J'aimerais que tu restes. »

Dilandau n'avait jamais autant ressenti le besoin d'un soutien.

« Je reviendrai cet après-midi... par contre, ça risque de pas faire discret... Faudra qu'on se donne rendez-vous hors de chez toi. »

« Ils ne vont pas trouver tes absences bizarres à Fanelia ? »

« Bof, on est en pleine reconstruction, y a moins d'habitants qu'avant, et entre nous, je me sens complètement inutile en ce moment... Pfff, je sers à rien... je crois qu'ils ne remarqueront même pas mon absence. »

« Tout est parfait alors ! »

« Si on veut... tu trouves ça parfait, toi, que je sois inutile ? »

« Disons que ça nous arrange, non ?... Et puis, si ça peut te consoler, les rois, ça ne sert pas à grand chose, c'est les conseillers qui commandent... La famille royale, ça ne sert que dans les cérémonies... »

« Et c'est pour me consoler que tu dis ça ? »

« Bah oui, ça signifie que tu n'es pas le seul roi à ne rien faire de ses journées et à être à la charge de son peuple ! »

Van lui fit une moue d'enfant, Dilandau passa ses bras de chaque coté de son cou.

« Tu as toujours envie de partir ? »

« C'est pas que j'ai envie, je dois. »

« Tu es obligé ?... Pourquoi ?... Tu viens de me dire que ça revenait au même que tu sois à Fanelia ou que tu n'y sois pas... que personne ne voyait la différence ! »

Au tour de Dilandau de faire la moue.

« C'est pour ton frère que je dis ça... Il va se demander... »

« Se demander quoi ? Si on est amants ? Tu rigoles ! Je suis un garçon ! ça ne viendrait même pas à l'idée du coureur de jupons qu'il est que deux garçons puissent... avoir un tendre sentiment l'un pour l'autre... »

Il avait murmuré les derniers mots. Ce qu'il venait de dire était une forme d'aveu.

« Et puis, j'en ai marre d'Allen ! Qu'est-ce qu'on en a à faire de son avis ? Hein ? », ajouta-t-il précipitamment pour faire oublier les mots gentils qui lui avait échappé dans un court moment d'abandon.

« Tu vis sous le même toit que lui ! »

« Je pourrais vivre sous *ton* toit. »

« Je crois pas que ça soit une bonne idée... Mon peuple... »

« Ah !... nous y voilà... il n'y a pas qu'Allen qui te pose problème, on dirait ! »

Il se détourna de Van et s'assit sur le lit, les bras croisés. Van pressentait une colère de sa part. Il en comprenait parfaitement les raisons, mais Dilandau devait aussi comprendre les siennes.

« Si... si ça ne tenait qu'à moi... mais tu imagines le bruit que ça ferait... le scandale... on aurait des tas de problèmes... tu connais la phrase "pour vivre heureux, vivons cachés", ça s'applique très bien dans notre cas... ne fais pas celui qui ne comprend pas... tu sais que j'ai raison ! »

« Je tiens à t'informer que je n'ai pas l'intention de rester caché toute ma vie. »

« Moi non plus... mais il vaut mieux attendre qu'on soit sûr de nos sentiments... que personne ne puisse les contester... Alors je te le promets, on le criera haut et fort. »

« Tu me le jures ? »

« Je te le jure. »

Il s'accroupit devant lui, l'entoura de ses bras et posa ses mains sur sa croupe.

« Si on s'aime vraiment, si on est toujours ensemble dans quelques mois... personnellement, je souhaite que ça soit le cas car je n'ai jamais ressenti quelque chose d'aussi fort... Tu sais... j'ai cru être amoureux il n'y a pas si longtemps... j'en étais même sûr ! Et je me trompais, je m'en suis rendu compte hier en ta compagnie... le sentiment que j'avais pour Hitomi n'est rien comparé à ce que je ressens pour toi. »

« Hitomi... c'est la fille de la Lune des Illusions, c'est ça ? »

« Heu... oui. »

« Et tu couches avec elle ? »

« Non ! Je n'ai jamais couché avec elle ! »

« Ah... j'ai cru... »

« Je n'ai jamais couché avec elle... d'ailleurs, on est resté ensemble, vraiment ensemble je veux dire, que quelques jours, une semaine à peine et puis, elle est partie. »

« Elle t'a plaqué ? »

« Non, elle est repartie chez elle... sur sa planète. »

« Ah... Donc, tu n'as pas couché avec elle ? »

« Je viens de te le dire, on a été une semaine ensemble... c'est un peu court tu trouves pas ? »

« Tu n'avais pas ce genre de scrupule hier soir... »

« Ce genre de phénomène n'a jamais été aussi fort quand j'étais avec Hitomi. »

« Oh... dois-je me sentir flatté ? »

Van se demanda s'il devait percevoir de l'ironie dans cette question et décida (après mûre réflexion) de ne pas y prêter attention.

« Donc, on est débarrassé de la petite niaise ! », triompha Dilandau qui n'avait jamais pu sentir cette fille.

« Hé ! Dis pas ça... elle était très gentille ! Elle nous a beaucoup aidé pendant la guerre ! »

« Nous ? Je n'étais pas compris dans ce "nous", j'espère ? »

« D'une certaine manière, si ! C'est grâce à elle qu'on a pu te délivrer de l'emprise des Zaïbachers ! »

Dilandau fit une moue dubitative.

« Ne me dis pas que tu t'y plaisais ? »

« Ce n'était pas tous les jours fantastique, mais, c'était toujours mieux que d'être la sœur d'Allen Schezar ! »

« C'est une façon de voir les choses... Faudra bien que tu t'habitues à Allen, tu es parti pour rester là un bon bout de temps, tu sais !... Ne me dis pas que tu préfères la guerre et le danger à la vie avec lui ! »

« La vie avec Allen est une certaine forme de guerre... une guerre psychologique... ce sont les plus destructrices !... De plus, le danger que je côtoyais quand j'étais chez les Zaïbachers était, somme toute, assez excitant... Le danger que j'encours ici n'est pas excitant... et il est bien plus grand car il est beaucoup plus insidieux, beaucoup moins visible, mais bien présent. »

« Dilandau, ça vire à la paranoïa ! »

« Non ! Allen veut Serena... il veut la mort de Dilandau... ou, au moins, sa disparition... Ose me dire le contraire ! »

Van comprit qu'il n'arriverait pas à convaincre Dilandau qu'Allen ne le détestait pas autant qu'il le croyait et au fond de lui, il savait que son ami avait raison, il trouva une échappatoire.

« Si on allait se promener ?... Rien que nous deux ?... Tu n'as qu'à dire à Allen que tu ne rentreras pas avant ce soir... pour le prévenir... pour pas qu'il s'inquiète... et surtout pour ne pas lui donner des raisons de te chercher des noises... On pourrait pique-niquer ce midi, qu'en dis-tu ? »

« ça me tente. »

« Bon... on fait comme ça alors. »

« Il faut d'abord que je me lave et que je m'habille. »

« Bien sûr. »

« Oh Van, pendant que j'y pense... on pourra aller en ville ? J'ai des achats à faire. »

« Sans problème ! »

« Allez...dégage de ma chambre à présent et va m'attendre dehors. »

« Je t'attend où ? »

« Hum... à l'entrée du bois... Fais attention de ne pas te faire repérer par Allen... il pourrait se demander ce que tu fiches encore là. »

« Oui. »

Dilandau ouvrit la porte et vérifia que son frère ne se trouvait pas dans le couloir.

« Allez... dehors ! », intima Dilandau.

Van sortit. Il descendit l'escalier en prenant garde à l'éventuelle présence d'Allen. Il ne le rencontra pas et sortit sans encombre.

~oOo~

Un quart d'heure plus tard, Dilandau était sorti à son tour et se dirigeait d'un pas décidé vers le bois. Van, qui, surveillant la porte, l'avait aperçu, se détacha de l'arbre qui le masquait pour faire un signe à son potentiel futur amant. Dilandau lui fit un immense sourire et se mit à courir dans sa direction, il lui attrapa le visage et lui mangea la bouche.

« Tu as parlé à Allen ? »

« Oui... il n'avait pas l'air heureux de ce que je lui annonçais et ce connard a osé me dire que je devais impérativement être rentré avant huit heures, tsss. »

« Je te ramènerai avant huit heures, je ne veux pas que tu aies d'ennuis avec ton frère. »

« J'en ai déjà ! »

« Raison de plus pour ne pas aggraver la situation. »

« On peut parler d'autre chose que de ce type ? »

« Je n'ai absolument pas l'intention de parler de lui tout le temps... je dirais même que moins on parlera de lui, mieux je me porterai... d'ailleurs, moins on parlera, plus agréable ça sera, non ? »

Il lui passa un bras autour de la taille et lui appliqua ses lèvres contre les siennes.

« Tu sais Van, à cet instant, il ne me manque qu'une chose pour être tout à fait bien... »

« Quoi ? »

« Mes amis... »

« Tu parles de... »

« Jajuka, Miguel, Chester, Gatti, Dalettau et Guimel ! »

Van avala sa salive, songeant que c'était lui qui avait tué tous les gens que son ami venait de citer… mis à part Miguel. Dilandau n'avait pas eu l'air de dire cette phrase contre lui, il argumenta donc dans son sens.

« Moi, j'aimerais bien revoir mon frère... mais bon, on ne peut pas ressusciter les gens d'entre les morts, si ? »

« Pas à ma connaissance... en tout cas, pas en mon pouvoir... et c'est bien dommage. »

« On ne doit pas être les seuls à regretter des personnes, chaque habitant de Gaïa a sans doute perdu un ami ou un membre de sa famille, tu ne crois pas ? »

« Si, sans doute... et je suis responsable d'un certain nombre de ces pertes. »

Dilandau avait dit cette dernière phrase comme un simple constat, sans même un petit regret dans la voix. Van le regarda, étonné, il n'avait plus repensé à ça. Le ton neutre de sa voix assumant ces meurtres l'avait un peu choqué. Il réfléchit et se demanda si Dilandau était réellement un être humain normal (excepté le fait qu'il puisse se changer en fille) ou s'il y avait des éléments déclencheurs qui le faisaient tendre et gentil et d'autres qui le transformaient en assassin haineux, cruel et sans aucune pitié.

« Pourquoi... Pourquoi... Qu'est-ce qui te... »

« Pourquoi j'ai tué ces gens ? Comment j'ai pu prendre du plaisir à ça ? »

« Heu... oui... »

« Je ne sais pas trop, ça dépend des circonstances, je crois que je pourrais recommencer dès demain s'il y avait quelque chose qui faisait que j'y prendrais de nouveau du plaisir. »

Il avait de nouveau parlé avec un ton parfaitement neutre, constatant simplement, toujours sans honte, nature, en personne qui n'avait rien à se reprocher... et pourtant...

Van le regarda un peu effrayé.

(Qu'est-ce qui fait qu'il peut changer d'une minute à l'autre et redevenir un être sadique ? Le sait-il lui-même ? Je n'ai pas l'impression.)

Il ramena son regard vers le sol, ne sachant plus trop quoi penser de son ami sauf une chose qui s'imposait d'elle-même.

(Ambigu...)

-A suivre-