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L'amour dans l'âme

Par Maria Ferrari

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-Chapitre 6 - Contact des chairs-

Amour viens sur ma bouche ! Amour ouvre tes portes !

Traverse les couloirs, descends, marche léger,

Vole dans l'escalier plus souple qu'un berger,

Plus soutenu par l'air qu'un vol de feuilles mortes.

Le vent balayait l'herbe. Les cheveux de Serena voletaient doucement, mis à part ceux collés à son front par la sueur. Son corps tanguait lentement sur celui de Van alors qu'ils fusionnaient.

Van avait de la peine à garder les yeux ouverts. Lorsqu'il parvenait à soulever les paupières, c'était pour voir les yeux mi-clos de Serena qui le fixaient intensément, à lui brûler la peau. Le visage du roi tremblait sous le plaisir qu'il ressentait. Il referma les yeux et sentit des mains lui enserrer le cou. Il les rouvrit, laissa échapper un bruit de suffocation. Les mains se retirèrent. Il regarda Serena, elle avait l'air fâchée contre elle-même. Elle se reprit et recommença à chevaucher Van.

L'orgasme rendit flou le souvenir de Serena essayant de l'étrangler.

Quand Van partit, il était sûr d'avoir rêvé les mains sur sa gorge et la sensation de suffocation. Serena le regarda s'éloigner, et dès qu'il ne fut plus à portée de vue et de voix…

« Qu'as-tu fait ? Qu'as-tu fait ? »

<Pardon, vraiment, pardon. Je n'ai pas pu m'en empêcher. La tentation était trop forte.>

« Pourquoi as-tu cherché à… l'étrangler ? »

<Tu ne comprendrais pas. Une vieille rancune.>

« Je ne comprends pas. »

<C'est bien ce que je disais. Mais ne t'inquiète pas : à partir de maintenant, je vais me contrôler. Je te l'ai dit : je ne veux que ton bonheur.>

« Tu es… étrange. »

<Toi aussi, tu sais. Ce n'est pas donné à tout le monde d'avoir une voix autonome dans sa tête.>

~oOo~

Dilandau se pencha sur moi. Il approcha sa bouche de mon oreille et murmura :

« C'est maintenant. »

Sa tête recula, puis, il revint dans mon champ de vision. Je le sentis venir en moi tout doucement, précautionneusement. Il me fixait en même temps, l'air inquiet. Pendant une seconde, je crus qu'il avait peur de ne pas me faire ressentir de plaisir. Mon Dilandau aurait peur de ne pas être à la hauteur ? Puis, je compris qu'il s'inquiétait de me faire mal quand je me rendis compte de la lenteur avec laquelle il venait en moi. Je le rassurai d'un sourire.

« Ne craignez rien. On m'a déjà visité. »

Il ne put s'empêcher de pouffer de rire à ma formule, il se détendit et commença à me faire réellement l'amour.

~oOo~

Van revint dès le lendemain, un sourire béat suspendu d'une oreille à l'autre. Il ne se remettait pas de son bonheur. Il ne se rendait pas compte qu'il était maintenant au centre de la toile d'araignée confectionnée par Dilandau.

Celui-ci non plus ne croyait pas à son bonheur : l'attirance qu'éprouvait Van pour Serena allait au-delà de ses espérances, au-delà de tout ce qu'il avait imaginé. L'alliance du corps de Serena à l'esprit passionné de Dilandau donnait un mélange détonnant sur Van.

Inespéré.

Serena, elle, commençait à avoir peur. Peur de Dilandau, et aussi peur de Van. Dilandau l'effrayait par ce qu'il lui faisait faire. Il avait tout pouvoir sur son corps, il pouvait prendre le contrôle dès qu'il le souhaitait. Elle perdait le contrôle. Elle perdait le contrôle.

Elle perdait le contrôle.

Quant à Van… la façon qu'il avait de la regarder était effrayante, elle voyait dans ses yeux qu'elle était tout pour lui : c'était trop à assumer. Il était totalement sous son emprise, elle n'en demandait pas tant, ça ne l'intéressait pas. Il était amoureux fou, mais elle…

L'était-elle ?

Elle ne le pensait pas. D'ailleurs, elle ne se sentait pas prête à aimer quelqu'un d'amour, à vivre une relation amoureuse, ça impliquait trop de choses qu'elle ne se sentait pas encore capable de gérer. Comment pourrait-elle l'avouer à Van ? Il la regardait d'une telle façon. Elle ne pourrait jamais lui dire ça.

Pendant qu'elle pensait à tout ça, elle entendait rire dans sa tête. Un rire démoniaque et ravi. En entendant ce rire, elle croyait voir le sourire carnassier et les yeux de fou de celui qui riait.

A présent, Van était devant elle, son sourire flamboyant aux lèvres. Il attendait quelque chose, mais ce quelque chose, seul Dilandau pouvait lui apporter. Elle, elle en était bien incapable. Et Dilandau ne faisait rien. Cela faisait dix bonnes minutes que Van était dans sa chambre, elle ne lui avait toujours rien dit. Et Dilandau riait, riait. Surtout quand elle levait les yeux vers Van, là, il était secoué d'un rire de dément en voyant l'air de plus en plus angoissé qu'arborait le roitelet, Serena en sentait presque les vibrations.

Le rire cessa brusquement. Elle sentit la haine de Dilandau monter en elle et la submerger.

<Regarde, Serena, regarde ce minable, regarde cet avorton. Depuis qu'il est dans ton ombre, il a l'impression d'être quelqu'un. Inondé dans ta splendeur, il se croit lui-même grand.>

(Pourquoi le hais-tu autant ?)

<J'ai mes raisons.>

(Pourquoi fais-tu tout ça si tu le hais ? Pourquoi m'as-tu jetée dans ses bras ?)

Dilandau ne répondit pas. Les yeux de Serena se cerclèrent de rouge. Le revers de sa main droite caressa la joue de Van. Un grand soulagement apparut sur le visage de l'adolescent. Son sourire s'était peu à peu effacé face au silence et à la gêne palpable de la jeune fille. Maintenant, elle lui adressait un sourire sauvage, un sourire qui parlait au bas-ventre de Van au lieu de parler à son cerveau, car il aurait dû reconnaître ce sourire qui auparavant l'aurait plutôt fait frissonner de peur et de dégoût, certainement pas de plaisir.

Serena se leva, ôta sa ceinture lâche. Elle saisit sa robe et l'ôta, la faisant passer par-dessus sa tête. Van ne perdit pas une miette du corps de Serena se dévoilant doucement. Il trouvait que cela avait quelque chose d'excitant bien sûr. Cependant, pour lui, cela avait surtout un coté émouvant.

Ils firent l'amour. Dans son état extatique, Van sentit à peine un ongle lui lacérer la joue. Il s'étonna quand il revint à Fanelia de voir dans son miroir une griffure rouge et gonflée qui s'apparentait à une longue balafre sur le coté droit de son visage.

Il ne fit pas le parallèle avec la cicatrice de Dilandau.

~oOo~

Nous respirions par saccades, à l'unisson. Le haut de son visage venait toutes les secondes devant mes yeux et disparaissait de ma vue aussitôt. Mes mains, cramponnées à sa taille, suivaient les mouvements de son corps. Puis, ce fut l'instant magique où plus rien n'existe autour de vous à part cette sensation fabuleuse dans tout votre corps. La petite mort… avant la mort définitive. Je fermai les yeux.

Je les rouvris quand je sentis le corps de Dilandau reposer sur le mien. Je lui baisai les cheveux. Il releva la tête et sembla regarder quelque chose, il se retourna vers moi et dit :

« Le temps presse. »

Mon cœur se serra, pas à cause de ma mort prochaine, non, à cause de ce que j'allais devoir faire à présent, ce qu'il attendait que je fasse, la dernière image que je lui laisserai de moi, autant dire que je n'avais pas le droit à l'erreur. Je posai ma main sur sa nuque et l'entraînai dans un baiser que j'espérais le plus voluptueux possible. Je nous fis rouler pour me retrouver au dessus de lui. Je glissai mes mains jusqu'à sa croupe.

« ça risque d'être un peu douloureux », dis-je, me rappelant qu'il était vierge.

« Pas grave », répondit-il en haussant les épaules.

Je le caressai gentiment tout en le préparant à ce qu'il allait vivre lorsque j'entendis de l'agitation dans le couloir.

« Seigneur Dilandau, Folken voudrait vous voir avant la bataille », fit la voix de Chester, de l'autre côté de la porte.

« Peste ! », jura mon seigneur, « Dis-lui que je me prépare ! », dit-il à l'adresse de Chester, « Dis-lui aussi d'aller se faire foutre », rajouta-t-il à voix basse. J'entendis les pas de Chester courir dans le couloir.

« Seigneur… »

« Fais-moi l'amour. »

J'obéis. Il retint difficilement une grimace de douleur au début mais s'interdit de crier.

Alors que je le besognais, je m'obligeais à garder les yeux ouverts et voyais se dessiner sur son visage les différentes étapes de la mutation de la douleur en plaisir.

-A suivre-