Other Fan Fiction ❯ L'émeraude cachée ❯ Le détroit de Magellan ( Chapter 3 )

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LES MYSTERIEUSES CITES D'OR
L'EMERAUDE CACHEE
 
 
Avertissement : Aucun copyright de ce qui suit ne m'appartient. Seule Emeralda est ma propriété.
 
Notes : Mon personnage a peu d'impact, n'est ce pas ? C'est normal au début, ses capacités ont peu d'importance mais vers la fin…
 
 
Chapitre 3 : Le détroit de Magellan.
 
 
Résumé de l'épisode précédent :
 
A bord de l'Esperenza, Esteban et Zia découvrent qu'ils portent tous les deux, le même médaillon. Après avoir traversé l'Atlantique, leur bateau arrive à l'entrée du détroit de Magellan. La ou le vent et la mer se déchaînent pour provoquer d'effroyables tempêtes. Le pilote Mendoza se prépare à passer 4 jours et 4 nuits à la barre.
 
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Alors que les marins s'activent pour préparer le navire à aborder la passe, Mendoza sort en courant de sa cabine et prête attention au temps. « Excellent, le vent est favorable. »
 
Avec agilité, le navigateur descend dans la salle du gouvernail ou l'attendent Sancho, Pedro et le commandant Pérez. « Sancho ! Pedro ! Tenez la barre, quoiqu'il arrive ! »
 
Pedro secoue la tête. « Les autres n'ont pas voulu s'occuper du gouvernail. Ils ont eu bien trop peur. »
 
Son camarade Sancho hoche la tête. « Ils ont eu rai-rai-raison. C'est l'entrée de l'en-l'en, c'est l'entrée de l'enfer. C'est très dangereux. »
 
Pedro se tourne vers le gros marin. « Comment ? Toi aussi tu as peur, Sancho ? »
 
« Moi? P-p-peur ? Comment tu p-p-peux, comment tu p-p-p-peux, comment tu peux, comment tu peux dire une chose p-p-pareille ? Tu veux p-p-p-peut-être, tu veux peut-être cacher ta pro-o-o-pre peur ? » Sancho avance vers Pedro et fait tourner le gouvernail.
 
Pedro essaye de le calmer. « Sancho ! Un peu de sang-froid. »
 
Alors que le navire commence à s'incliner, dans la cabine de commandement, le seigneur Gomez fait signe à son capitaine d'approcher. « Écoutez bien mes instructions ! »
 
Gaspard se penche vers son supérieur pour mieux entendre. « Je vous écoute, seigneur Gomez. » Gaspard tombe sur Gomez en un baiser accidentel sur la bouche à cause du virage fait par le bateau.
 
Dans la salle du gouvernail, Pedro reprend du poil de la bête. « Je te rappelle qu'à notre dernier voyage, j'ai cru que tu étais passé par-dessus bord, et où est-ce que je t'ai retrouvé ? Dans une bouée de sauvetage ! » Ce faisant, il avance vers Sancho et fait tourner le gouvernail dans l'autre sens.
 
Mendoza grimpe sur le pont et hurle ses ordres aux marins qui se dépêchent. « Amenez les voiles ! Dépêchez-vous, le vent va les arracher ! » Avec professionnalisme, les marins s'activent sur les mats. « Arrimez tout solidement ! » Le navigateur se penche vers Sancho et Pedro. « Cramponnez-vous bien à la barre ! Attention, parez à virer ... bâbord toute ! »
 
Sous l'impulsion de son gouvernail, le bateau vire de bord. Dans la cabine de Mendoza, Esteban se retrouve projeté sur Zia et Emeralda, au grand dam de ces deux dernières. Dans la cabine de commandement Gaspard tombe sur Gomez malgré tous ses efforts.
 
Le pauvre capitaine se retrouve assis sur son supérieur. « Hooaa ! Seigneur Gomez, je vous prie de m'excuser, je suis vraiment désolé. Arrête de virer de bord à chaque instant Mendoza ! » L'officier espagnol se relève, furibard. « Je vais aller lui régler son compte à celui-là ... Ha ha ! »
 
Alors qu'il met son épée au coté, Gaspard marche sur l'imperméable de Gomez qui, en se levant, fait tomber le capitaine de la garde. « Hooo, excusez-moi seigneur Gomez, c'est vraiment pas mon jour ! »
 
Gaspard sort de la cabine et est projeté contre une rambarde. « Haaaaaaa ! A moi ! Haaarrrgggghhh ! » Le malheureux se retrouve a l'envers sur la rambarde, regardant avec effroi la mer déchaînée en dessous de lui.
 
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Alors que le navire continue son virage, dans la salle du gouvernail, Pérez s'inquiète du travail de Mendoza. « Hé bien, Mendoza, que se passe-t-il ? Vous faites demi-tour ? Vous avez peur ? Vous fuyez ? »
 
Le navigateur pointe son bras dans une direction. « Venez voir et alors vous comprendrez ! » Pérez contemple médusé la houle qui se déchaîne juste devant le navire. « Le vent nous est favorable, mais droit devant nous, à quelques encablures, le courant est très violent. Si nous nous engageons dans ce tourbillon, nous serons réduits en miettes. »
 
Pérez se recroqueville devant le spectacle. Le navire continue son demi-tour. Mendoza achève de terroriser son capitaine. « Je crois qu'il est plus sage de faire un détour si nous ne voulons pas y laisser notre carcasse. Qu'en pensez-vous ? »
 
Gaspard arrive finalement au niveau de Mendoza en rampant. « Alors Mendoza, pilote à la manque, tu ne peux pas diriger ce bateau un peu plus doucement ? »
 
Mendoza se fait moqueur. « Retourne donc dans ta cabine ou ta bedaine va t'entraîner par-dessus bord. »
 
Le capitaine se lève pour dégainer son épée. « Par la malepeste ! » Une vague heurte le navire par le travers et le fait rouler. « Ho ho ho ... » Gaspard ne doit son salut qu'a sa chute prématurée avant la rambarde.
 
Un marin, sur le pont supérieur, ne parvient pas à s'accrocher à temps et tombe à la mer sous le regard horrifié de Gaspard. Le pauvre homme revient vers l'écoutille en rampant.
 
Mendoza rit en voyant le spectacle. « Ha ha ha ! »
 
Pérez n'est pas non plus follement amusé par la performance du soldat. « Gaspard ! Mendoza a raison. Restez donc dans votre cabine ! Si jamais vous passez par-dessus bord, personne ne pourra vous sauver. »
 
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L'Esperenza commence à nouveau à s'engager vers la passe. Le navire commence littéralement à escalader et redescendre les vagues. Dans leur cabine, Esteban, Zia et Emeralda sont projetés contre le plafond de la cabine.
 
Près du gouvernail, Mendoza hoche la tête. « Ça y est, nous sommes engages dans le détroit. Sancho ! Pedro ! Allez prendre la vigie chacun à votre tour et ouvrez l'œil ! » Le navigateur prends place au gouvernail.
 
Le marin enveloppé acquiesce. « C-c-c-compris. »
 
Sancho est en bas du mât et Pedro à la vigie.
 
« Hé ! P-p-p-edro, t'as p-p-p-pas t'as pas le mal de me-mer ? »
 
« Nan, nan. Il suffit de pas avoir peur. Il faut bien se cramponner. Tu vois, c'est facile. Ohohoh ouahahah... » Le navire tangue vers l'avant. Les rochers semblent se projeter sur le pauvre Pedro.
 
Fermement, Mendoza tient la barre et engage le navire dans le premier tronçon du détroit.
 
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Plus tard, dans la cabine de Mendoza. La mer est plus calme et il neige. Les trois enfants sont en train de manger leurs maigres rations quotidiennes.
 
Esteban mâchouille sa part. « Ça fait des semaines que nous avons de la viande salée et de l'eau à chaque repas. J'en ai assez ... de cette vieille carne .... »
 
Le jeune garçon essaye d'arracher avec les dents un morceau de viande qui vient se loger sur sa figure. Zia en rit de bon coeur.
 
Le jeune espagnol en est tout penaud mais il rit avec sa camarade.
 
Emeralda sourit et secoue la tête devant le spectacle. Elle fait jaillir de leurs gaines cachées, deux de ses poignards et les tends vers ses amis. « Tenez. Utilisez ça pour couper la viande en petits bouts. Vous aurez moins de mal à mastiquer et à avaler. »
 
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Dans la cabine de commandement, le commandant Pérez, le seigneur Gomez et le capitaine Gaspard mangent leurs parts. Leurs rations sont très nettement plus consistantes que les rations standards.
 
Pérez ne contrôle plus, à cause du roulis, son verre de vin, qui atterrit et se vide dans la bouche du capitaine Gaspard. Le soldat grimace au goût. « Commandant Pérez, votre vin laisse sérieusement à désirer. Et j'ai remarqué que les rations diminuaient. »
 
« Ne soyez pas trop difficile. Nos provisions ne sont pas illimitées, et nous avons trois bouches de plus à nourrir chaque jour. Ne l'oubliez pas ! »
 
Gaspard acquiesce. « Haaa oui ! » Il mord dans un gros morceau de poulet. « Ces trois gosses nous enlèvent la nourriture de la bouche. »
 
Gomez fronce un sourcil. « Oh, je ne serais pas aussi catégorique. » Les deux autres convives le regardent, étonnés. « La jeune Emeralda a l'expérience de la mer. Cela se voit. » Il se verse calmement un verre de vin. « Elle s'est rendue beaucoup plus utile que les deux autres, il faut le reconnaître. »
 
Pérez hoche la tête. « Oui, c'est vrai qu'elle a plus d'expérience qu'un simple mousse. »
 
Gaspard réfléchit un instant et hoche aussi la tête. « Mouais… C'est vrai. » Il sourit. « Et puis, il faut reconnaître qu'elle peut distraire l'équipage avec ses tours. »
 
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Au gouvernail, Mendoza boit à la gourde que lui a apporté Pedro.
 
Le marin barbu est estomaqué par le navigateur. « Comment fais-tu pour tenir le coup depuis deux jours sans dormir ? »
 
Le pilote avale rapidement la ration que lui présente le marin. « C'est maintenant que ça va être le plus dur, Pedro. Tu peux aller réveiller Sancho, c'est à ton tour de dormir. »
 
« Oh oui, avec plaisir. Hé hé hé. »
 
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A l'extérieur du navire, un violent orage se déchaîne. Dans la cabine de Mendoza, les trois enfants sont blottis les uns contre les autres et emmitouflés dans leurs couvertures. Ils recherchent chaleur et réconfort.
 
Zia se cramponne au jeune garçon. « Esteban, j'ai peur. »
 
Ce dernier n'en mène pas large non plus, mais essaye de rassurer la jeune fille. « T'inquiète pas ! Tu sais que je suis là, à tes côtés. Aahhaha ... » Un violent éclair illumine la cabine. « C'est seulement un éclair. »
 
Des coups de tonnerre se font entendre. Les deux jeunes enfants se cachent sous leurs couvertures sous le regard légèrement amusé d'Emeralda.
 
Zia se tourne vers la jeune fille aux yeux émeraude. « T-Tu n'a-as pas p-peur, Emeralda ? »
 
La jeune fille des rues hausse les épaules. « Ben non. » Elle cligne des yeux sous les regards appuyés de ses deux amis et rougit. « Ne me regardez pas comme ça ! Je n'ai pas peur de l'orage, c'est tout ! Le détroit me terrifie autant que vous ! »
 
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Près du gouvernail, Sancho voit la formation de vagues pyramidales. « Oh-oh-oh-oh ! Mendo-do, Mendoza, je crois que nous arrivons dans la z-z-zone des grandes va-vagues. »
 
Mendoza hoche la tête. « Cramponne-toi Sancho ! On va les franchir ! » Avec adresse, le navigateur manipule le gouvernail. De l'eau rentre dans la salle du gouvernail, chassé par le mouvement de ce dernier et tombe sur Pedro qui se réveille en sursaut.
 
Mendoza sourit au marin. « Tiens, puisque tu es réveillé, viens donc donner un coup de main, tu veux ? »
 
Sancho avertit les deux hommes alors que le navire s'engage sur une vague. « Att-ention ! Att-t-tention ! Nous arrivons de-d-d-dessus. »
 
L'Esperenza commence littéralement l'escalade de la vague. Dans la cabine de Mendoza, les enfants sont encore projetés contre les murs par le mouvement violent du bateau. Cette fois, même la prodigieuse agilité d'Emeralda ne peut rien lorsque ses deux amis lui rentrent dedans. Pire, le navire redescend la vague, ce qui projette de l'autre coté de la cabine notre malheureux trio.
 
Esteban se tourne vers sa compagne. « Oh ! Zia ! Ça va ? »
 
La jeune fille se tient le visage. « Oh ! Oh ! Si ça continue comme ça, je vais être couverte de bleus. Oh, oh ! »
 
Emeralda n'est pas non plus en très bon état et montre le plafond. « Ouah… Y a plein d'étoiles qui tournent autour de moi. »
 
Esteban cligne des yeux à cela mais constate que son amie est seulement un peu secouée. Il se dirige avec précaution vers la fenêtre. « Ça balance beaucoup moins depuis un moment. Je vais regarder. »
 
Emeralda se secoue pour retrouver ses esprits. « Ha. Ca c'est une idée. »
 
Esteban et Emeralda se rapprochent de la fenêtre et observent le déchaînement des éléments.
 
Esteban regarde attentivement la côte proche. « Ho ! » Il remarque alors l'épave d'un navire fracassé sur les rochers. « Hooo ! »
 
Sous le regard des deux amis, les rochers semblent se transformer en monstres qui attrapent et détruisent les navires.
 
L'Esperenza passe maintenant devant un gigantesque glacier. Esteban se tourne vers la jeune inca. « Oh Zia, il faut que tu viennes voir. Je t'assure, c'est magnifique. Regarde ! »
 
Emeralda se pousse pour faire de la place à Zia qui se rapproche de la fenêtre. Le majestueux glacier se brise dans la mer.
 
Zia est émerveillé par le spectacle. « Oh c'est un glacier. Il est en train de se briser. C'est joli. »
 
Emeralda acquiesce. « C'est fabuleux ! On est décidément peu de chose face à la nature. »
 
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L'Esperenza continue à progresser dans le détroit. Le vent violent arrache un drapeau. Mendoza regarde attentivement les parois du détroit qui se rapprochent.
 
Dans la salle du gouvernail, Pedro est inquiet. « On va finir par se fracasser sur les rochers.
 
Mendoza se tourne vers lui. « Tiens bon la barre et cesse de geindre ! » Il retourne regarder l'approche des parois de roche.
 
Pérez grimpe à ses cotés. « Alors Mendoza, comment se présente la situation ? » Le capitaine écarquille les yeux lorsqu'il s'aperçoit de la proximité des parois.
 
Dans la cabine du navigateur, les trois enfants regardent, éberlués, les parois défilées devant leurs yeux. Ils pourraient presque les toucher en tendant le bras.
 
Soudain, une drisse se rompt et une verge tenant une voile se brise et tombe sur l'Esperenza, trouant le pont supérieur jusque dans la salle des marins. Ces derniers crient devant l'intrusion.
 
« Oh ! Attention ! »
 
Dans un dernier élan, le navire espagnol se rue à travers le chenal et pénètre dans les eaux plus calmes de l'embouchure du détroit.
 
Mendoza sourit. « Ça y est ! Nous venons de franchir la sortie du détroit. C'est gagné ! »
 
Sancho et Pedro se serrent la main. « Hourra ! » Mendoza accuse enfin le coup de sa fatigue accumulée. Sancho rigole. « On est les m-m-meilleurs. » Son ami acquiesce. « ... meilleurs ! »
 
Pérez secoue la tête en regardant son pilote. « C'est incroyable ! Ça fait quatre jours qu'il est debout. C'est la première fois que sa fatigue le trahit. »
 
Les marins, heureux de s'en être sortis, arrivent près de Mendoza et l'acclament.
 
« Hourra ! »
 
« On a gagné ! »
 
« Ouais »
 
Esteban ouvre la porte et tire Zia de la cabine. « Viens Zia ! »
 
La jeune fille hoche la tête avec enthousiasme. « Oui ! »
 
Emeralda leur court après. « Hé ! Attendez moi ! »
 
Alors qu'Esteban arrive sur le pont, le soleil réapparaît. A ses cotés, la jeune Emeralda cligne des yeux alors que son sens spécial réagit. Elle observe du coin de l'œil son ami et sourit.
 
Un marin tend le bras vers le ciel. « Oh le soleil ! Regardez, le soleil est revenu ! »
 
Mendoza tourne un regard fatigué vers l'astre solaire et plisse des yeux à l'approche de trois silhouettes auréolées par la lumière dorée. Avec stupéfaction, il reconnaît le jeune Esteban. Zia semble être pareillement nimbée mais sa position sur le coté et en retrait semble montrée qu'elle n'est pas à l'origine du phénomène. Finalement, Emeralda semble se tenir dans l'ombre de ses deux amis et pourtant est pareillement auréolée. Le navigateur hoche la tête. « C'est grâce à toi Esteban. Il n'y a plus aucun doute. Tu es bien le fils du soleil. »
 
Esteban cligne des yeux. « Comment ? »
 
Mendoza sourit. « Quand tu es monté sur le pont, le soleil s'est montré aussitôt. » Il se tourne vers les marins. « Hé bien voilà mes amis, maintenant n'importe qui peut tenir la barre jusqu'à Lima. »
 
Un marin avec un bonnet vert tapote la joue de son camarade. « Hé, tu entends ? Même toi, qui n'est pas très malin, tu vas pouvoir gouverner le bateau. »
 
Les marins rient de bon cœur à la bonne blague, puis aident Mendoza sur ses pieds. « Transportons le pilote jusqu'à sa cabine, il doit être épuisé. »
 
Mendoza sourit. « Nan, ce n'est rien, ce n'est rien. Quelques heures de sommeil et je me sentirai beaucoup mieux. »
 
Quelques sourires chez les marins qui se regardent d'un air entendu. « Mais oui, mais oui ... »
 
Pérez se penche au bastingage du pont supérieur et s'adresse aux marins. « Mes amis, nous voici maintenant dans l'océan Pacifique. Nous avons franchi le détroit de l'enfer. »
 
C'est la liesse pour les marins qui acclament le vrai responsable de leur survie et l'emportent dans sa cabine.
 
« Vive Mendoza ! Vive Mendoza ! Vive Mendoza ! »
 
Gaspard s'est rapproché derrière le commandant qui abord un visage très peu satisfait de l'enthousiasme des marins pour le navigateur. « Vive Mendoza ? »
 
Gomez se penche vers Pérez. « Faites attention, il est en train de devenir trop populaire. »
 
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Beaucoup plus tard, alors que les marins s'activent à retaper les dégâts subis par l'Esperenza, sur le pont supérieur, les trois enfants admirent la mer calme.
 
Esteban voit soudain un poisson sauter par-dessus le pont. « Oh les amis regardez, un poisson ! »
 
Zia pointe le bras. « Oh ! En voilà d'autres ! »
 
Esteban sourit devant le spectacle. « Ce sont des oiseaux-poissons ou des poissons-oiseaux ? »
 
Mendoza s'est approché derrière eux et explique. « Ce sont des poissons volants. »
 
Esteban est perplexe. « Pourquoi volent-ils ? »
 
« Hé bien quand ils sont pourchassés par des poissons plus gros qu'eux, ou bien quand une tempête s'annonce, ils prennent la fuite de cette manière. »
 
Esteban est encore plus perplexe. « Quels animaux étranges allons-nous trouver sur le nouveau monde ? Des poissons qui volent ! »
 
Le navigateur rit. « Ah ah ah ! Mais faites attention ! Parfois ils volent tellement haut qu'ils peuvent vous frapper la tête et vous étourdir en survolant le bateau. »
 
Zia cligne des yeux. « Oh ! C'est vrai ? »
 
Emeralda acquiesce. « Oui ! C'est déjà arrivé à bien des marins. » Elle sourit. « Je me souviens des histoires que me racontaient les pêcheurs de Barcelone. »
 
Mendoza regarde avec sérieux l'océan et se penche sur le jeune garçon. « Esteban, c'est ici, sur cet océan que je t'ai sauvé des eaux voici à peu près dix ans. »
 
Esteban se tourne vers le pilote. « Et c'est là que mon père ... »
 
« Oui. Il t'a mis dans mes bras et aussitôt après il a disparu. » Mendoza se remémore les images du naufrage passé. Le père d'Esteban agitant le bras sur son navire en train de couler et en tenant son fils. Le risque que Mendoza, alors simple marin, a pris pour rejoindre les naufragés. Le père lui tendant Esteban enfant.
 
Esteban regarde tristement l'horizon. « Ô père, j'espère que tu es en vie et que tu m'attends quelque part. »
 
Zia se tourne vers son ami. « Il est vivant, j'en suis sûre, je ne sais pas pourquoi, mais je sens qu'il est vivant. »
 
Le jeune garçon cligne des yeux. « Ah ? Tu le crois vraiment ? »
 
Emeralda hoche la tête. « Elle a raison. » Elle sourit à son ami. « Si le fils est aussi plein de ressources que le père, il ne peut qu'avoir survécu. »
 
Mendoza acquiesce. « J'en suis persuadé moi aussi, Esteban. Je ne l'ai pourtant aperçu que quelques secondes, mais je suis sûr qu'un homme de sa trempe ne peut pas avoir péri dans la tempête. J'ai vu dans ses yeux la volonté de ne jamais capituler. Je n'oublierai jamais que quand il t'a confié à moi, à cet instant précis, il m'a serré l'épaule comme s'il me disait « Je reprend mon souffle ». Esteban ... »
 
Esteban soupire. « Et la vague l'a emporté. »
 
Mendoza regarde tristement dans le passé. « Il a disparu dans la tempête. Le destin lui a fait payé cher cet instant de répit. » Il revoit l'homme lui tendre la main puis la vague les submerger et les séparer.
 
Le groupe contemple longuement l'horizon, chacun perdu dans les méandres de son esprit.
 
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L'Esperenza remonte les côtes du Chili.
 
Sancho apporte un plateau aux trois enfants sur le pont qui sont un peu écrasés par le soleil et la chaleur. « T-t-t-t-tenez l-l-les enf-f-fants. J'app-p-p-porte votre r-r-rr-repas. »
 
Esteban se redresse avec un peu plus d'entrain. « Hum ! Ha, j'ai une faim de loup ! » Le jeune garçon regarde éberlué le contenu de son assiette : quelques haricots et un petit morceau de viande. « Hein ? C'est tout ? » Il renifle l'eau de son gobelet. « Dis donc, Sancho, l'eau a une drôle d'odeur. »
 
Sancho soupire alors qu'il dépose les rations de Zia et d'Emeralda. « Faut pas trop f-f-faire le diffi-fi-fi ... le difficile. L-l-l-l-les provisions que nous av-v-vions embarquées sont presque ép-p-p-puisées. »
 
Des rires venant de la cabine de commandement attirent l'attention du groupe.
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Esteban pointe le doigt vers le pont supérieur. « Quand je pense que Gaspard et les autres sont en train de s'empiffrer. »
 
Sancho secoue la tête. « Et en plus, ils arrêtent pas de-de-de se plaindre de la nou-nou-nourriture. Ce sont eux qui ont la m-m-m-meilleure part. Enfin le p-p-p-proverbe dit « Qui-qui-qui d-d-d-dort dîne ». Enfin o-o-on ... » Et le marin s'en retourne.
 
Esteban et Emeralda soupirent ensemble. «  Hum ... Il a dit qui dort dîne. »
 
La jeune fille des rues pense aux jours de vache maigre quand elle essayait de survivre dans la faune des bas quartiers de Barcelone. Hélas, à bord, elle peut difficilement se permettre de voler sa nourriture. Presque tout le monde est logé à la même enseigne.
 
Zia boit une gorgée d'eau, et recrache tout en laissant tomber son verre d'eau. L'eau croupie l'a fait violement tousser.
 
Esteban se précipite vers elle. « Zia ! Qu'est-ce qu'il y a ? »
 
La jeune fille tente de ne pas tout vomir. « Oh j'ai mal au coeur. »
 
Esteban regarde l'eau répandue sur le pont. « Oh, tu n'aurais pas du boire cette eau. »
 
Emeralda renifle avec dégoût son gobelet, trempe son doigt dedans et l'examine. « Oui, cette eau est hélas complètement croupie. » Elle secoue la tête. « Même à petites doses et avec la nourriture, on ne peut la consommer. »
 
Esteban prends une décision et se lève.
 
Zia s'inquiète de l'attitude de son ami. « Oh, qu'est-ce qu'il y a ? Où vas-tu, Esteban ? »
 
Esteban jongle avec son gobelet. « Je vais descendre à la cale en rechercher de la fraîche. »
 
Emeralda se tourne incrédule vers lui. « Tu n'est pas sérieux !? »
 
Zia secoue la tête. « Non, Esteban. Emeralda a raison. Il ne faut pas. Il faut économiser l'eau. Tu sais que le rationnement est très sévère pour tout le monde. »
 
« Mais rassure-toi, je ne prendrai pas l'eau de l'équipage ! » Le jeune garçon pointe du doigt la cabine de pilotage. « C'est dans leurs réserves personnelles d'eau potable que je vais aller me servir. Pour qui se prennent-ils ? »
 
Esteban s'en va sous le regard alarmé de ses deux amies.
 
Zia tente de le rappeler. « Esteban ! »
 
Emeralda se frappe le front. « Mais c'est pas vrai ! Il n'en perd jamais une ! » Elle lève les yeux au ciel. « Pourquoi moi, Seigneur ? » Elle soupire de frustration et se lève. « Bon, d'accord ! Il est temps de prendre certaines précautions. » Elle se tourne vers Zia et sourit. « Surtout ne t'inquiètes pas. Même si tu ne me vois pas, je serai dans le coin. » Sur ces mots, la jeune fille disparaît dans les profondeurs du navire.
 
Au bout d'un moment, la porte de la cabine de commandement s'ouvre et Gaspard en sort, visiblement repu. « Les repas deviennent de plus en plus mauvais sur ce bateau et les portions diminuent chaque jour. » Il remarque la présence de Zia, visiblement effrayée, mais est distrait par un hoquet tenace. Le capitaine ouvre la porte de la cabine des gardes. « Allons vous autres, venez donc faire un peu d'escrime, ça facilite la digestion. » Mais personne ne bouge. « Hé ? Ha ! Vous avez peur ? Bande de lâches ! »
 
Gaspard claque violement la porte. Il s'avance et cette fois remarque vraiment Zia. Il a toujours le hoquet. « Le gamin n'est pas là ? » Il cligne des yeux. « L'autre gamine non plus. Ils préparent sans doute un mauvais coup. »
 
Zia ne peut s'empêcher de réagir. « Oh ! »
 
Gaspard s'éloigne avec son hoquet tenace. « Huuummm ... »
 
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Pendant ce temps, Esteban pénètre dans la cale et tape sur des tonneaux pour savoir lesquels sont pleins. « Voyons ... Où sont les barriques d'eau ? »
 
Soudain, il remarque du bruit. Plein de petits yeux brillants apparaissent par terre. Esteban, perplexe, se penche pour examiner les curieuses formes. « Hein ? Mais qu'est-ce qui fait ce bruit là ? »
 
Des dizaines de rats se précipitent sur Esteban, qui s'enfuit tout en essayant d'enlever ceux accrochés à ses vêtements. « Aaaah ! A moi ! Ah ! Au secours ! Ah ! Les rats ! Y'en a plein la cale ! A moi ! »
 
Gaspard, juste au dessus de la cale, est assis derrière un canon. « Si j'avais Mendoza au bout de ce canon ... Et Baaaaang ! »
 
Le capitaine entend alors les cris d'Esteban.
 
« Au secours ! A moi ! »
 
Il se précipite vers l'écoutille et regarde par l'ouverture donnant sur la cale. « Mais qu'est-ce que c'est ? Qui mène ainsi tout ce tapage ? » Un rat sautant hors de la cale s'accroche à ce moment au nez de Gaspard. Le soldat commence à danser la gigue pour le décrocher. « Wouah ! Des rats ! Ah ! Au secours ! Ah ! »
 
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Sancho et Pedro affolés se ruent devant la cabine de Mendoza et frappent à la porte.
 
Pedro appelle le navigateur. « Viens vite Mendoza ! Viens vite Mendoza ! »
 
Sancho en fait de même. « Viens v-v-v-vite Mendo-do ... »
 
Mendoza sort de sa cabine. « Qu'est-ce qu'il y a ? »
 
Pedro montre du doigt le pont. « Gaspard veut mettre Esteban aux fers ! »
 
Le pilote écarquille les yeux. « Aux fers ? »
 
Gaspard, Esteban et Zia sont devant Gomez et Pérez qui achèvent de descendre les escaliers du pont supérieur.
 
Gaspard se tourne vers son chef. « Ha ! Seigneur Gomez. Je viens de surprendre ce sale gamin dans la cale, alors qu'il était en train d'essayer de nous voler de la nourriture. »
 
Esteban proteste. « Je ne suis pas un voleur ! Je voulais seulement prendre de l'eau pure pour Zia. »
 
Gaspard hoche la tête d'un air entendu. « Pour Zia ? Ha, nous y voilà, tout est clair ! La petite Zia est donc aussi coupable que toi. N'est-ce pas commandant ? »
 
Pérez acquiesce. « Oui. Pendant une traversée, chacun doit se plier à la discipline et respecter le rationnement. »
 
Mendoza s'avance pour protester. « Un instant ! Ce ne sont encore que des enfants. Il est inutile de leur parler de discipline et encore moins de rationnement. »
 
Gaspard croise les bras. « Sans blaaaague ? Vous oubliez sans doute que ce sont des passagers clandestins ! Et qu'en plus ils se permettent de nous voler de la nourriture. »
 
Dans un groupe de marins qui regardent la scène, Sancho se cache derrière Pedro et parle à voix haute. « Les gros f-f-feraient bien de manger un p-p-peu moins. »
 
Gaspard se retourne, furieux. « Qui s'est permis ? » Il ne remarque personne parce que Sancho s'est tout de suite caché derrière Pedro.
 
Sancho continue lorsque Gaspard se retourne. « Une ration pour le capitaine Ga-ga-ga-gaspard égale au moins c-c-c-cinq rations n-n-n-normales. »
 
Cette fois, Gaspard regarde en direction de Pedro.
 
Ce dernier tourne la tête vers son camarade derrière lui. « Arrête Sancho ! Tu vas me faire avoir des ennuis, c'est moi qu'il regarde. »
 
Gaspard se fait plus menaçant. « Qui se permet ? Que ce lâche sorte du rang immédiatement ! Je vais lui frotter les oreilles. »
 
Sancho réattaque. « C'est plus f-f-facile de s'attaquer au-au-aux enfants. C'est t-t-t-ton habitude. »
 
Pedro fait quelques pas de côtés. Sancho, qui se cache derrière ses mains, ne voit pas qu'il est, à présent, à découvert.
 
Sancho poursuit. « Des enfants s-s-sans défense ! » Il ouvre les yeux et constate le pétrin dans lequel il est. « Ohohohoh ! Que j'ai j'ai ... Que ... »
 
Gaspard, qui s'était rapproché, ricane et tire violemment son épée au dessus de la tête du rouquin, ce qui fait tomber Sancho. « Un mot de plus et je te passe par-dessus bord. » Le capitaine retourne vers Gomez et les enfants. « Tous des mauviettes, des lâches ... » Il se tourne vers la porte de la cabine des gardes. « Gardes ! »
 
Quatre gardes armés sortent de leur cabine et entoure Mendoza, Esteban et Zia.
 
Gaspard désigne les deux enfants. « Emmenez-moi ces deux là à la cale et bouclez-les pour vol de nourriture ! Ensuite, vous fouillerez le bateau pour trouver leur petite copine ! »
 
Mendoza, qui n'avait pas remarqué l'absence de la jeune fille des rues jusque là, tente d'intervenir. « Capitaine Gaspard ... »
 
Gaspard le coupe et signale un de ses hommes. « Non ! » Le garde menace Mendoza d'un fusil.
 
Un autre garde pousse les deux enfants. « Allez, avancez ! »
 
Esteban ne peut que se laissez pousser. « Non, laissez-nous ! Vous n'avez pas le droit. »
 
Zia est très inquiète maintenant de l'absence de la jeune fille aux yeux émeraude. « Oh non .... »
 
Mendoza, toujours sous la menace du garde, ne peut rien faire. « Zia ... Esteban ... » Il se tourne vers le commandant du navire. « Commandant Pérez ... »
 
Le gros homme le regarde d'un air narquois. « Mendoza, maintenant que nous avons franchit le détroit de Magellan, je vous dispense de toute réflexion. D'ailleurs je me permet de vous rappeler que c'est vous même qui avez dit qu'à partir de maintenant n'importe qui serait capable de tenir la barre pour conduire ce navire à bon port. Je n'ai donc plus aucun besoin de vous. J'espère que le seigneur Gomez et le capitaine Gaspard feront appel à vos services. »
 
Gaspard repousse le garde armé. « A l'instant même. J'attends ce jour depuis si longtemps. »
 
Mendoza cherche à saisir son épée, mais celle ci ne se trouve pas à sa ceinture. Il l'a oublié dans sa cabine dans la précipitation. « Oh ! »
 
Gaspard ricane. « C'est ton épée que tu cherches ? » Le soldat se met à agiter son épée bien fort.
 
« Mendoza ! » Un cri descend des mats. Mendoza lève la tête pour voir arriver son épée. Il l'attrape d'une main et sourit en reconnaissant la personne à longue chevelure noire dans les agrès.
 
Il y a un éclair métallique et le garde armé d'un fusil le laisse échapper dans une exclamation de douleur. Tout le monde remarque le poignard fiché dans l'arme.
 
Pieds nus, en équilibre sur une drisse tel un funambule, Emeralda tient six poignards entre les phalanges de ses deux mains. « Je ne peux empêcher le capitaine et Mendoza de régler leur querelle en duel. » Le regard émeraude se durcit. « Mais celui qui essaiera d'intervenir pour l'un ou pour l'autre, ne vivra pas assez longtemps pour le regretter ! » Les poignards brillent sinistrement sous le soleil.
 
Gaspard cligne des yeux. « Par la malepeste. » Il se tourne vers ses hommes. « Surtout ne faites rien ! Vous savez aussi bien que moi qu'elle est capable d'atteindre l'œil gauche d'une mouche en plein vol à dix pas ! »
 
Même Gomez ne peut que jurer tout bas. « Cette gamine a merveilleusement choisit sa place. » En effet, Emeralda surplombait le pont et pouvait voir tous les mouvements : Une position parfaite pour une lanceuse de poignards comme elle.
 
Mais alors que le duel entre Gaspard et Mendoza va commencer, un poisson volant vient frapper l'arrière de la tête du capitaine. « Ah ? Qui m'a frappé ? » Il remarque le poisson qui s'agite sur le pont. « Ooohhh ... »
 
Un véritable nuage de poissons-volant passe au dessus de Esperenza. Les marins commencent à s'affoler.
 
Mendoza s'est accroupi. « Je crois que vous allez avoir encore besoin de moi. C'est signe de tempête. »
 
Gaspard hurle sur ses hommes qui se planquent au sol. « Relevez-vous, mécréants ! Vous n'allez tout de même pas baisser la tête devant des poissons volants ? » L'un des poissons volants trouve le moyen de s'engouffrer dans la bouche du capitaine a ce moment précis.
 
Le nuage de poissons volants achève de voler au dessus du navire mais tout à coup, les nuages s'assombrissent. Dans les agrès, Emeralda plissent les yeux devant la rapidité du changement météorologique.
 
Mendoza est lui-même inquiet. « Le vent s'est levé d'un coup. » Soudain, il remarque un phénomène en formation à l'arrière du bateau. « Oh ! »
 
En effet, une trombe marine se forme à quelques distances de Esperenza.
 
Mendoza pointe son bras. « Là regardez, une tornade. Elle vient vers nous ! »
 
Pérez commence à paniquer. « Elle nous rattrape, nous sommes perdus. »
 
Mendoza réfléchit à la menace. « Nous allons devoir tout arrimer sur le bateau et amener les voiles. »
 
Gaspard, qui vient enfin de recracher le poisson qu'il avait dans la bouche, se lève et fait face au navigateur. « Allez, en garde Mendoza ! »
 
Pérez s'est précipité et agrippe le bras du soldat. « Capitaine Gaspard, le moment n'est pas aux règlements de compte. Il faut nous unir. Regardez là ! » Il désigne la monstrueuse trombe qui s'approche. Il se tourne vers Mendoza. « Oubliez ce que je vous ai dit Mendoza. Je vous en prie, prenez la barre et sauvez l'Esperenza ! »
 
Gaspard n'est pas content du développement. « Qu'est ce qui vous prend commandant ? Vous venez de dire à l'instant que Mendoza nous était maintenant inutile. »
 
Pérez essaye d'apaiser le capitaine. « Mais c'est que, voyez-vous, la situation est différente. Comment voulez-vous qu'on s'en sorte sans lui dans la tourmente ? » Il se retourne vers Gomez. « Seigneur Gomez, votre avis ? »
 
Ce dernier secoue la tête. « Si à chaque fois qu'on est en danger on a besoin de lui, je ne donne pas cher de votre avenir, Pérez. »
 
Pérez supplie le pilote. « Mendoza, mon cher Mendoza ! Je vous en prie, aidez-moi ! »
 
Ce dernier n'a pas l'intention d'en rester là. « Sancho ! Pedro ! Venez vite ici ! »
 
Les deux marins accourent.
 
« Oui Mendoza, nous voilà ! »
 
« Nous v-voilà ! »
 
« Pedro, Sancho ! Vous deux, vous allez prendre la barre et vous y cramponner, vous m'entendez ? Chaque homme à son poste. Amenez les voiles et fermez toutes les ouvertures ! » Il lève la tête et cligne des yeux en constatant l'absence de la jeune Emeralda.
 
Sous l'impulsion de Mendoza, les marins s'activent.
 
« Amenez les voiles ! »
 
« Fermez toutes les ouvertures ! »
 
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Dans la cale, les deux enfants se demandent ce qui se passe derrière les barreaux de leur cellule.
 
Esteban s'inquiète. « Que se passe-t-il ? Le bateau tremble et craque de partout. »
 
A l'extérieur, la trombe soumet le navire à rude épreuve. Le bois craque ...
 
Zia est apeurée et se précipite dans les bras du jeune garçon. « Oh Esteban ! »
 
Esteban sourit pour la rassurer. « Zia, ne t'inquiète pas ! » Il baisse la tête et soupire. « Remarque, jusqu'à maintenant, j'ai été incapable de te protéger. »
 
Zia sourit en retour. « Avec toi, j'ai confiance. »
 
Le jeune garçon cligne des yeux. « Hein ? »
 
« Esteban, le fils du soleil est avec moi. Je ne crains donc rien ni personne. » La jeune fille regarde à l'extérieur. « Et je sais aussi qu'Emeralda est là, même si on ne la voit pas. »
 
Esteban est un peu gêné de la confiance que lui porte la jeune fille. «  Humm ... » Mais lui-même sait qu'elle a raison sur un point. Emeralda est quelque part, prête à les aider quand ils en auront vraiment besoin.
 
Dans les agrès, une voile se déchire, emportant les marins qui la remontaient sous le regard horrifié de leurs camarades.
 
« La voile se déchire. »
 
Et toujours, la menaçante trombe marine se rapproche du navire.
 
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A suivre…
L'Esperenza a finalement franchit le détroit de Magellan. Mais elle est prise à nouveau dans une violente tempête. Le mât brisé, après une terrible bataille contre les éléments, le navire va sombrer avant d'avoir atteint le nouveau continent. Que vont devenir Esteban, Zia et Emeralda ? Vous le saurez en suivant le prochain épisode de l'émeraude cachée.
 
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Notes : Je me demande si je ne devrais pas aussi inclure une version personnalisée des documentaires de fin d'épisode.
 
Hum… C'est une idée à creuser. Quand pensez-vous ?
 
N'oubliez pas de m'écrire vos remarques, commentaires et idées.
 
S'il vous plait et merci.