Vision Of Escaflowne Fan Fiction ❯ (herm) Aphrodite ❯ Découvertes ( Chapter 11 )

[ X - Adult: No readers under 18. Contains Graphic Adult Themes/Extreme violence. ]

(herm) Aphrodite

Par Maria Ferrari

-Chapitre 11 - Découvertes-

Allen avait organisé un repas réunissant les chevaliers célestes, les sœurs Aston, Gadeth, Merle, Dilandau et Van dans le manoir Schezar. Le repas était fini, Merle était partie à l'étage aux toilettes, les Aston et les chevaliers célestes venaient de prendre congé. Les restants discutaient dans le grand salon.

Après tout ce qui s'était passé durant la récente guerre, une amitié s'était formée entre Gadeth et Allen, venant remplacer la relation hiérarchique qui les liait jusque là. Gadeth venait régulièrement au manoir et était devenu un familier de la maison.

La conversation tourna sur la guerre récente.

« Ce qui m'a scié, c'est la façon dont Van a tué les Dragonslayers... », sortit Gadeth.

« Quoi ? », interrompit Dilandau.

« Quand Van a tué les Dragonslayers... Qu'est-ce qu'il y a ? », répéta Gadeth.

Allen regarda la scène qui était en train de se jouer. Dilandau fixait un regard horrifié sur Van, ce dernier avait, lui, les yeux rivés sur la table.

(ça y est, il fallait que ça arrive un jour, ce jour, c'est aujourd'hui, oh mon dieu, il va me détester de nouveau, c'est sûr !)

« Tu... tu as... c'est toi qui as... Oh ! »

Il sortit de la pièce en courant, se précipitant à l'étage. Merle en descendit deux minutes plus tard.

« Qu'est-ce qui se passe ? Dilandau est malade ? Il est en train de vomir ! »

« En train de vomir ? », répéta Allen sous forme interrogative.

« Oui... Et il a dit... Heu... "J'ai couché avec l'assassin de mes hommes"... »

« Van... ses hommes, ce sont les Dragonslayers, l'assassin de ses hommes... c'est donc toi... Comment ça "couché" ? »

(Oh, mon Dieu, un seul problème à la fois, s'il vous plaît...), se dit Van qui commençait à angoisser sérieusement.

Allen le regardait d'un air menaçant et Gadeth, qui commençait à comprendre, était bouche bée.

« T'as baisé avec Dilandau ? », finit-il par dire, ayant du mal à croire ce qu'il venait de comprendre.

« Je vais aller le voir ! », coupa net Van.

Il se leva précipitamment de sa chaise et courut dans l'escalier pour leur échapper, Merle le suivit et ils laissèrent Allen et Gadeth seuls avec leurs interrogations.

« J'aurais jamais cru ça de Van... et toi ? »

Allen, crispé, ne lui répondit pas.

***

Van et Merle allèrent tout droit aux toilettes, ils virent Dilandau en sortir titubant et s'appuyant au mur, le visage cadavérique. Il avait arrêté de vomir, mais ne s'était pas remis du choc qu'il venait de recevoir.

Van, le voyant dans cet état, voulut le serrer dans ses bras.

« Dil... mon Dilly... ça va ? »

(Je ne savais pas... mon Dieu, c'est ça, tués, il les a tous tués devant mes yeux... ç'avait toujours été flou jusque là, mais maintenant c'est clair... je me souviens !)

« Ne me touches pas, assassin ! Ne m'approche plus jamais ! »

Il repoussa Van et courut s'enfermer dans sa chambre dans un réflexe enfantin. Il s'assit sur le lit et saisit son nounours (une peluche de Serena enfant qu'il avait tout de suite adopté). Il sentit le goût désagréable du vomi dans sa bouche et le picotement qu'il avait provoqué dans sa gorge...

« Dilandau ? Je peux entrer ? »

« Vas-t-en Merle !... Tu étais au courant, n'est-ce pas ? Tu savais ! »

« Qu'est-ce que je savais ? »

« Que Van a tué mes hommes !... et... Jajuka ! »

(Oui, il a tué Jajuka.)

Les images de la mort de son protecteur défilèrent devant ses yeux avec une clarté effrayante.

« Van a essayé de me tuer et Jajuka s'est interposé... et il est mort... à cause de Van ! », dit-il plus pour lui-même que pour Merle.

<Et à cause de toi, non ?>

(Non !)

« Dilandau, s'il a fait ça, c'est parce que c'était la guerre... on était en guerre... tu as toi-même essayé plusieurs fois de tuer maître Van... et toi et les Zaïbachers avez incendié Fanelia... tu n'as pas le droit de lui reprocher ce qu'il a fait ! »

Van, prostré, se tenait à coté de Merle. Les voix des deux personnes qui comptaient le plus pour lui résonnaient dans sa tête, il n'assimilait pas tout ce qui était dit, son cerveau fonctionnant au ralenti à cause des derniers événements et de ce qui se jouait actuellement.

« C'est pas pareil ! C'est pas pareil ! C'est pas pareil ! », cria Dilandau comme pour s'exorciser des paroles de Merle.

« Tu as raison : C'est différent, ce que tu as fait est pire en vérité... tu as tué plus de gens que lui, en plus, tu faisais partie du camp qui a déclenché la guerre ! »

« C'est pas pire ce que j'ai fait ! Je ne lui ai pas ôté TOUT ceux qu'il aimait... en puis, moi j'avais des ordres... est-ce que, lui, on lui a ordonné de massacrer sans pitié mes slayers... en plus, le jour où il les a tués, j'avais ordre de le capturer, c'est tout !... Oui, c'est tout... »

Il sanglotait sur son lit et refusait d'admettre qu'il était aussi en tort que Van dans cette histoire. Merle, de l'autre coté de la porte, regarda Van d'un air impuissant, ce dernier sortit de son pseudo coma pour la regarder à son tour.

« Il ne s'en souvenait pas, Merle, et je savais qu'il ne s'en souvenait pas... je savais aussi que le jour où il le découvrirait, il m'en voudrait à mort et ne voudrait plus de moi... alors j'ai pris soin de ne jamais lui en parler... je savais au fond de moi qu'il finirait par le savoir, mais j'espérais prolonger le bonheur que je vivais avec lui en ne lui révélant pas ceci », murmura-t-il.

Il riva ses yeux vers le sol, une tristesse absolue peinte sur le visage. Trente secondes après, il se laissa tomber à genoux et se mit à pleurer, Merle l'entoura de ses bras pour le consoler du mieux qu'elle put.

« Maître Van, allons, calme-toi, maître Van, moi, je suis sûr qu'il arrêtera de t'en vouloir un jour et qu'il te reviendra... car il est très amoureux de toi, je le sais, je l'ai vu dans son regard. »

« Tu... tu crois ? », sanglota Van.

« Oui... viens maître Van, partons, tu reviendras plus tard quand il ira mieux, quand sa colère sera passée. »

***

Gadeth et Allen était toujours assis à la table du grand salon.

« Van est pédé... merde... bon, c'est vrai qu'il a jamais été d'une virilité extraordinaire, mais je l'aurais jamais cru homo... mince alors !... Il était pas avec la petite Hitomi, là, la fille de la Lune des Illusions. »

« Si ! », approuva sèchement Allen.

« Et maintenant, il est avec ta "sœur" ! »

« Tu vas te taire, oui ! »

« Calmes-toi, c'est pas vraiment ta sœur, c'est Dilandau, c'est pas exactement la même chose... Quelque part, c'est moins grave avec Dilandau, qu'avec un autre garçon, parce que, quelque part, Dilandau, c'est une fille... peut-être que Van couchait avec Serena... »

« TAIS-TOI, J'AI DIT ! », interrompit Allen à bout.

Il tapait nerveusement sur la table avec le plat de sa main, il arrêta son mouvement et se leva brusquement pour monter à l'étage. Il croisa Van et Merle qui descendaient, son regard jeta des éclairs sur la personne du roi de Fanelia. Ce dernier paraissait complètement à la masse. Allen eut une sorte de pitié et continua son chemin sans plus prêter attention à l'amant de son "frère".

Il tapa à la porte de Dilandau.

« Dilandau, ouvre, c'est moi : Allen. »

Dilandau hésita un instant, puis, résigné à affronter son frère à un moment ou à un autre, alla ouvrir et retourna s'asseoir sur son lit. Allen entra, Dilandau remarqua tout de suite qu'il était totalement hors de lui.

« Tu as couché avec Van ?! »

« Qu'est-ce que ça peut te foutre ? », répondit Dilandau, sur la défensive.

« Réponds-moi : As-tu, oui ou non, couché avec Van ? »

« Oui, j'ai couché avec lui... Réponds-moi : Qu'est-ce que ça peut te foutre ? »

« Combien de fois ? »

« Quoi ? »

« Combien de fois as-tu couché avec lui ? »

Allen marchait de long en large dans la pièce.

« Deux fois. »

« Vraiment ? »

« Vraiment ! Une fois, il y a quatre jours et une fois avant hier... On sort ensemble depuis le jour où je suis redevenu moi-même... et on a fait l'amour pour la première fois il y a quatre jours... j'ai perdu ma virginité il y a quatre jours... je l'ai perdu avec un homme qui a tué mes amis !... ça te console, Allen ?... ça te fait plaisir, hein ? »

« Qu'est-ce qui est censé me faire plaisir ? », demanda Allen, interloqué par la dernière réflexion de Dilandau.

« J'ai fait l'amour seulement DEUX fois en tout et pour tout, j'ai eu UN SEUL amant, je ne me suis pas jeté sur lui comme ça dès le premier jour, J'AURAIS PU ! Et maintenant que je sais ce qu'il a fait, je ne pourrais plus JAMAIS couché avec lui de ma vie ! Peut-être même ne coucherai-je plus jamais avec personne... parce que c'est lui que j'aime... »

Sa voix n'était plus qu'un murmure.

« Tu l'aimes... Je... je croyais que c'était juste... »

« Du sexe ?... Tout le monde n'est pas comme toi, Allen ! En plus, tu serais très mal placé pour me le reprocher si ça avait été ça... non ? »

« Ne joues pas les insolents !... et moi, je ne couche pas avec des hommes ! »

« Non, toi, ton truc : C'est les femmes mariées. »

« Dilandau ! »

« Va te faire mettre, Allen. »

Il le gifla et sortit de la pièce en claquant la porte derrière lui. Dilandau resta seul, assis sur son lit, une larme de douleur roulant sur sa joue légèrement rougie.

« Va te faire mettre, Allen... profondément. »

***

Van se présenta le lendemain devant la porte du manoir Schezar. Ce fut Allen qui lui ouvrit.

« Rebrousses chemin, Van, tu n'es pas le bienvenu ici... Dilandau ne veut plus te voir pour les raisons que tu connais, et je ne veux plus te voir non plus pour des raisons différentes mais que tu connais aussi. »

« Laisse-moi lui parler, Allen, s'il te plaît », supplia Van.

« Pars ! »

Le jeune roi obéit, les yeux baissés. La lourde porte se referma. Il marcha un peu et entendit quelqu'un l'appeler. Il se retourna et leva la tête. Dilandau avait ouvert sa fenêtre et se penchait par dessus l'appui. Dès qu'il le vit, Van courut pour se rapprocher, pour pouvoir l'entendre.

« Van, j'ai beaucoup réfléchi cette nuit... je n'ai pas le droit... de te détester pour... ce que tu as fait, car... j'en ai fait beaucoup... de mon coté... »

Les mots s'alignaient difficilement sur ses lèvres, il avait beaucoup cogité durant la nuit et n'avait d'ailleurs pratiquement pas dormi. Toutes les images de la guerre étaient maintenant claires dans son esprit et il voyait son amant d'un autre œil à présent. Il avait été facile de lui pardonner la cicatrice, mais la mort de ses amis... Il savait au fond de lui qu'il était aussi en tort que Van, c'était ce qui s'était imposé dans son esprit durant cette nuit d'insomnie, une autre chose s'était imposée avec force, une chose qu'il avait confiée à Allen la veille, il aimait Van du plus profond de lui-même et il ne se savait même pas capable de développer un tel sentiment envers un autre que lui même il y a encore deux ou trois jours, il se savait égocentrique, et il était content de l'être, ça lui facilitait la vie, mais maintenant, ce n'était plus le cas, et il s'en voulait d'être tombé amoureux, mais c'était trop tard.

Durant cette nuit, il avait dû faire face aux sentiments contradictoires qui l'assaillaient. D'un coté, il aimait Van, de l'autre, il le détestait. D'un coté, il désirait Van, de l'autre, il le dégoûtait. Cette situation était insoluble. Tout se bousculait dans son esprit et il avait finalement prit une décision.

Il avait préparé ce qu'il avait à dire à Van mais il avait du mal à articuler.

« ... mais il n'est absolument plus question, Van, que l'on soit ensemble ! Pas en sachant qui tu es vraiment... »

« Dilandau, m'aimes-tu ? », questionna Van à brûle-pourpoint

« Je ne sais pas... sans doute que oui, car sinon je ne vois pas comment j'aurais pu trouver la force de te pardonner ? »

Il avait répondu de façon évasive dans un premier temps de manière à conserver une certaine force dans sa décision et surtout dans un dernier réflexe pour camoufler ses sentiments, mais il avait l'impression que son amour pour Van transpirait par tous ses pores, se reflétait dans tous ses mots et il avait laissé échapper sa dernière phrase, phrase qu'il regrettait déjà.

« Dilandau, cette situation est complètement stupide ! Tu ne veux plus être avec moi à cause de ce que tu as appris, mais tu m'aimes quand même ! C'est dingue... Tu te rends compte qu'une situation pareille, c'est un truc à devenir fou... On va tous les deux être affreusement malheureux dans cette histoire ! »

« On s'y fera ! »

« Je refuse de m'y faire ! »

« Tu trouveras quelqu'un d'autre. »

« Je ne veux pas trouver quelqu'un d'autre ! J'ai trouvé l'amour... j'ai trouvé l'amour sous des traits magnifiquement beaux... j'ai aussi trouvé le désir et la passion... je ne pourrais vivre quelque chose de pareil avec personne d'autre, je le sais... »

« Van, je t'ai dit de partir... Dilandau, refermes-moi cette fenêtre ! », cria Allen en sortant du manoir.

Van se retourna vers Allen, de la colère plein les yeux.

« Tu veux le faire vivre en reclus ? »

« Je veux juste le protéger contre des personnes dans ton genre », cracha Allen.

« ET QUEL EST MON GENRE ? », hurla Van.

« Inverti. »

Allen paraissait gêné de prononcer ce mot. Van arrêta de respirer, figé par ce qu'Allen venait de dire, il se reprit vite.

« Et Dilandau, c'est quoi son genre à ton avis ? »

« Dilandau, c'est différent, c'est ma sœur, c'est une fille au départ ! »

« Alors, où est le problème si c'est une fille ? », ricana Van.

« Seul son mari touchera ma sœur... et en tant que fille pas en tant que garçon ! »

« Trop tard ! », fit Van sur un ton victorieux.

« PARS ! PARS LOIN D'ICI ET NE REVIENS PLUS ! », hurla Allen en essayant de se contenir.

-A suivre-