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(herm) Aphrodite

Par Maria Ferrari

-Chapitre 12 - Retrouvailles-

Une semaine avait passée. Van ne sortait plus du palais depuis qu'il s'était fait rabroué par Allen. La nouvelle de son homosexualité s'était répandue comme une traînée de poudre et il ne pouvait plus faire un pas dans la rue sans croiser un regard méprisant voire même assassin, c'était une raison de plus pour rester cloîtré chez lui.

Il avait aussi senti de la tension chez ses gardes, il y en avait même un qui le regardait d'un air terrifié à chaque fois qu'il passait devant.

(Qu'est-ce qu'il croit ?), avait pensé son roi, (que je vais profiter de mon statut pour le violer ?)

Depuis qu'il avait remarqué ça, il évitait même de sortir de sa chambre. C'était d'ailleurs dans cet endroit qu'il se tenait, accoudé à sa fenêtre, regardant le ciel et ruminant des sombres pensées. Il tenait le pendule d'Hitomi serré dans son poing, cet objet était devenu pour lui comme un démenti à son homosexualité, il se savait homosexuel, il était sûr de lui, c'était plus, pour tout ceux qui lui reprochait de l'être, un argument à faire valoir si l'hostilité grandissait encore, un argument supplémentaire au fait que Dilandau était, à l'origine, une fille et qu'il était assez efféminé.

(Obligé de nier ce que je suis à cause de l'intolérance ambiante)

Il savait que les Fanéliens avaient pris cette nouvelle comme un déshonneur personnel et en était extrêmement déçu.

(Qu'est-ce que ça peut bien leur faire que je sois homosexuel ? ça me rend moins fort, moins intelligent, moins généreux ?... Est-ce que ça fait de moi un souverain de moins bonne qualité ? ça me rend moins sympathique ?)

Il mit son menton dans sa main.

(En fait, c'est juste qu'ils croient tous que l'homosexualité, c'est la pire des perversions... à leurs yeux, je suis devenu quelqu'un d'anormal, un pervers, une anomalie, en fait, maintenant, je vaux moins qu'un autre être humain pour eux, je vaux moins qu'un hétérosexuel... et encore, j'ai de la chance, ils m'accordent le bénéfice du doute car ils connaissent le penchant que j'ai eu pour Hitomi et qu'ils savent que Dilandau est Serena Schezar... oui, j'ai de la chance, sans ça, peut-être m'auraient-ils fait une révolution... peut-être m'auraient-ils pendu ou coupé la tête... ou exécuté d'une quelconque autre manière.)

Sa pensée vagabonda, il repensa à Folken, son frère aîné mort à la fin de la guerre dans un effroyable concours de circonstances.

(Qu'est-ce que, lui, aurait pensé de ça ? Est-ce qu'il aurait réagi comme Merle ? J'espère qu'il aurait réagi comme Merle, oui, il aurait réagi comme Merle, il m'aurait dit de suivre mon cœur... Oui, c'est ce qu'il m'aurait dit... Folken... tu me manques... pourquoi la vie est si injuste... c'est normal que les gens meurent, mais pas comme ça... non, pas comme ça... pas si vite... pas si tôt... pas dans de telles circonstances... on a été tellement peu souvent ensemble... pourquoi certaines existences sont si courtes ?)

Il se sentit soudain très décidé et parla tout haut.

« Non, ce n'est pas normal... et les Dragonslayers de Dilandau... ses amis, ils étaient si jeunes... ils avaient son âge, ils avaient mon âge... ce n'est pas un âge pour mourir. Ils devraient vivre en ce moment... quand je pense que c'est moi qui les ai tués... je suis monstrueux... Dilandau a raison de ne plus vouloir de moi. »

Il serra la pierre du pendentif plus fort.

« Je voudrais... Je voudrais que tous les gens morts pendant la guerre soient vivants aujourd'hui... Tous ! Il faudrait qu'ils aient une deuxième chance, histoire de faire les choses différemment, de prendre un second départ... meilleur que le premier. »

Des rayons roses sortirent de son poing serré. Il se figea devant cet événement, puis, détendit son poing pour admirer la pierre brillant de mille feux au milieu de sa paume.

« Que se passe-t-il encore ? »

La pierre arrêta de briller, laissant Van à sa stupéfaction.

« ça faisait longtemps qu'elle avait brillé comme ça. »

Il fit une moue, oublia l'évènement et repartit dans ses réflexions.

(Mais on ne peut pas ressusciter les gens... Non, on ne peut pas)

***

Le souvenir de la mort de ses Dragonslayers étaient dorénavant parfaitement clair dans la tête de Dilandau, il se rappelait de tout, y compris de l'endroit où cela s'était passé. Il avait échappé à la vigilance d'Allen et avait migré sur le lieu du massacre. Il voulait leur rendre hommage. Il n'avait jamais pu et su leur dire combien il les appréciait, combien il tenait à eux, et il ne leur avait jamais vraiment dit adieu.

Il arriva dans une grande plaine, il avait parcouru tout le chemin à pieds, il avait tenu à marcher comme dans une sorte de pèlerinage sacré. La première chose qu'il vit était l'étendue d'herbe et de fleurs, l'endroit ne lui avait pas paru si chatoyant lors du combat mais il faut dire qu'il faisait nuit et que les circonstances n'aidaient pas à la contemplation du paysage.

Il aperçut ensuite des débris des guymelefs de ses hommes et son cœur se serra. Puis, il vit les épaves, les corps disloqués de métal. Il s'approcha doucement et se remémora cette nuit affreuse, le pire moment de son existence. Il revit la scène du combat, il se rappela l'endroit où son guymelef était placé, et, à partir de là, il reconstitua tout et calcula que l'épave qu'il avait devant lui était celle de l'armure robotisée de Gatti.

« Gatti... », murmura-t-il.

Il regarda les autres épaves et mit un nom sur chacune d'elles. Il s'accroupit pour cueillir des fleurs avec l'intention de les poser sur toutes les carcasses métalliques. Il pensa un instant que les cadavres de ses hommes devaient toujours être dans les guymelefs et chassa cette idée de son crâne. Leurs armures étaient devenues leurs tombes. Voir les cadavres des corps métalliques était une chose mais il savait qu'il ne supporterait pas la vue du corps décharné d'un de ses hommes et se promit de ne surtout pas regarder à l'intérieur des robots.

Des coups sourds tapés contre une paroi métallique vinrent troubler la sérénité de ce "cimetière", Dilandau sursauta, se releva et chercha autour de lui ce qui avait pu provoquer ce bruit. Le silence s'était installé de nouveau et Dilandau retourna à sa cueillette. Le même bruit recommença, cette fois plus fort et plus insistant, et il était accompagné par des bruits de voix étouffés.

Dilandau crut un instant que des gamins étaient en train de jouer avec ses nerfs.

« Qu'est-ce qui se passe ? Qui êtes-vous ? Montrez-vous si vous n'êtes pas des lâches ! »

« Seigneur Dilandau ? », souffla une voix lointaine et résonnante.

Dilandau se figea, il avait distinctement entendu son nom, et ce qui le troublait encore plus, c'est que la voix qu'il avait entendu ressemblait fortement à cette de Gatti.

« Oh, mon dieu, je deviens fou, j'entends des voix ! »

Les coups recommencèrent, encore plus fort, comme si quelqu'un essayait de casser ou de pousser quelque chose. Cela venait de l'épave du guymelef de Gatti. Dilandau recula, effrayé.

« Qu'est-ce qui se passe ? », frissonna-t-il.

D'autres coups se mêlèrent aux premiers, Dilandau se retourna, ces coups venaient des autres épaves. Un bruit de métal lourd tombant fit faire un autre demi-tour à l'adolescent et il vit, effaré, Gatti sortir la tête de l'épave.

Cette tête n'était pas celle d'un zombie, c'était celle d'un être parfaitement vivant, Gatti était aussi beau que dans le meilleur de ses souvenirs. Dilandau abandonna de comprendre et se laissa aller à une joie intense, des larmes de bonheur ruisselèrent sur ses joues et il se dirigea en titubant vers le revenant.

Gatti sortit le corps de son guymelef et vit son supérieur venir vers lui, il lui sourit et lui demanda :

« Seigneur Dilandau, est-ce que tout va bien ? »

Dilandau ne lui répondit pas car d'autres voix s'élevaient à présent.

« Chester ? Tu es vivant toi aussi ? », fit la voix de Dalettau.

« Dalettau, on est tous vivants ! Regarde là-bas : Guimel et Violet ! », lui répondit Chester.

« Et là-bas, il y en a d'autres... et je vois Gatti... oh, mais c'est le Seigneur Dilandau à coté de lui ! », reprit Dalettau.

Ils entendirent Dilandau qui hurlait son bonheur.

« VIVANTS ! Vous êtes tous vivants ! Je ne sais pas quel miracle a permis de vous ressusciter, mais vous êtes tous là, bien là, vivants, tellement vivants ! »

NDLA : Oui, je sais : Tout ça est parfaitement dragonballesque, mais ça me fendait le cœur de les savoir décédés... snif, ouin !

Dilandau ne s'était jamais senti aussi bien. Un superbe sourire agrandissait sa bouche et découvrait ses magnifiques dents blanches. Tous ses Dragonslayers étaient revenus à la vie, ils étaient sortis des épaves qui les retenaient prisonniers et se rassemblaient tous autour de lui, et ce n'était pas un rêve, il savait que ce n'était pas un rêve, c'était trop incroyable pour être vrai, mais ça paraissait trop réel pour n'être qu'un rêve.

« Je suis tellement content de vous voir... Tellement content !! »

Dilandau regarda Gatti, les yeux embués de larmes. Il se dirigea vers lui et posa les deux mains sur ses épaules, comme pour vérifier qu'il était bien physiquement présent, que ce n'était pas une hallucination. Une fois sûr qu'il était bien vivant, il l'entoura de ses bras et le serra contre lui.

Gatti et les autres slayers furent surpris de cette preuve d'affection. Dilandau desserra son étreinte, remit ses mains sur ses épaules, le regarda un instant, un léger sourire aux lèvres et se tourna vers Chester, il alla vers lui et le serra comme il venait de le faire pour Gatti.

« Chester, comment te sens-tu ? », s'enquit-il.

« Bien... je... je ne comprends pas bien comment ça se fait que je sois vivant. »

« Moi non plus, mais je suis tellement heureux de vous voir tous... Vous m'avez tellement manqué ! »

Dilandau se rendit compte que, pour la première fois, il montrait à ses soldats qu'il les aimait et qu'il tenait à eux et il se sentit soulagé de s'être débarrassé de ce poids.

Il regarda tous les jeunes garçons qui avaient composé son commando d'élite et qui, dorénavant, seraient ses amis. Ils avaient tous l'air très heureux et il y avait de quoi : Leur ancien commandant, avec qui ils avaient été toujours si serviables et si loyaux, venait, enfin, de leur rendre l'amour qu'ils lui portaient, de plus, le monde semblait en paix ce qui les changeaient agréablement de tout ce qu'ils avaient connu jusque là, enfin, la personne qui était la plus chère à leurs yeux, leur Seigneur Dilandau, était heureux.

Ce qui les incitait à croire que le monde était en paix était la tenue que portait leur ancien supérieur, une tenue légère, une tenue d'été, bien loin de son uniforme Zaïbacher, et, avant qu'ils l'interrompent en ressuscitant, il cueillait des fleurs gentiment, il les tenaient d'ailleurs toujours dans ses mains.

Le bonheur que ressentait Dilandau s'amenuisa lorsqu'il repensa au passé, à tout ce qu'il leur avait infligé. S'il avait su retenir plus ses coups et moins ses sentiments, sa vie aurait sûrement été plus simple, et tout le monde aurait été plus heureux, y compris lui. Mais bon, il n'y arrivait pas, et même encore aujourd'hui quand il y pensait, quelque chose le retenait dans ses élans de tendresse, même si ce quelque chose était moins fort qu'auparavant, il était toujours présent.

Il parcourut tous ses "hommes" du regard.

(Il en manque... Où est Jajuka ?... et Miguel ?)

Il regarda autour de lui, le sourire s'absenta de ses lèvres pour la première fois depuis la réapparition de ses chers Dragonslayers. Chester comprit ce qu'il cherchait.

« Vous croyez que Miguel est vivant ? Il n'est pas là en tout cas. »

« C'est normal », dit Gatti, « ici, c'est l'endroit où nous sommes morts, Miguel n'est pas mort ici, lui... »

« Et Jajuka non plus ! », rajouta Dilandau.

« Jajuka ? », interrogea Chester.

« C'était un de mes hommes... enfin... ils ont dû le recruter après votre disparition. »

Il savait où étaient morts Miguel et Jajuka. Il décida d'aller en ces deux endroits pour savoir.

« Nous allons nous rendre à Flyde. C'est en cet endroit qu'est décédé Miguel, s'il est lui aussi ressuscité, c'est là qu'il doit se trouver. »

-A suivre-