Vision Of Escaflowne Fan Fiction ❯ (herm) Aphrodite ❯ Mise au point ( Chapter 2 )

[ X - Adult: No readers under 18. Contains Graphic Adult Themes/Extreme violence. ]

(herm) Aphrodite

Par Maria Ferrari

-Chapitre 2 - Mise au point-

Allen laissa Van sur le perron et ferma la porte derrière lui. Le jeune roi s'apprêtait à partir quand une voix féminine l'interpella.

« Van, attends ! »

Serena accourait. Revenant de son footing matinal, elle portait une tenue légère et sportive. A son retour, ne possédant aucun effet personnel (mis à part l'uniforme de Dilandau), Serena n'avait rien eu pour s'habiller. Allen lui avait dit de prendre les habits de leur mère. Elle avait accepté. Hélas, elle n'était composée que de robes très élégantes, certes, mais qui couvraient tout le corps et n'étaient guère confortables. Elle avait fini par s'acheter du tissu et se fabriquer elle-même des habits, le prêt à porter n'existant pas sur Gaïa et les tailleurs étant beaucoup trop chers pour elle (Allen refusant de payer pour les habits qu'elle demandait. Si ça ne tenait qu'à lui, elle serait tout le temps avec des robes qui la couvrent complètement des pieds au cou, jamais de robes légères, jamais de pantalon et encore moins de shorts).

« Qu'y a-t-il, Serena ? », demanda Van.

« J'aimerais qu'on parle », fit-elle un peu essoufflée, « j'aimerais qu'on parle de... Dilandau. »

Van détourna les yeux un instant à l'évocation de son ancien ennemi qui était toujours présent quelque part dans Serena.

« Tu tiens vraiment à ce qu'on parle de... "lui". »

« Oui... tu as évidemment remarqué mon attitude envers toi… comme j'ai moi-même remarqué la tienne envers moi »

Un silence gêné s'écoula, Van avait espéré que ça ne se voyait pas trop.

« J'ai un peu de mal à me faire à l'idée que Dilandau et toi soyez la même personne... ça me met un peu... mal à l'aise. »

« Pourquoi ça ?... tu penses que Dilandau était un être satanique ? »

« Ben... »

« Tu sais, même s'il était une création des sorciers, ça n'en était pas moins un être humain comme les autres avec ses amours, ses haines, ses joies et ses peines. »

« Surtout ses haines ! »

« C'est exact que c'est ce qu'il ressentait le plus », murmura Serena plus pour elle-même, « mais il faut dire qu'il n'était pas aidé », continua-t-elle à l'adresse de Van, « les sorciers ont tout fait pour qu'il haïsse les gens... ils lui ont fait croire que le monde était mauvais, que tout le monde le détestait... Dilandau a souvent été malheureux... je ne compte pas le nombre de fois où il a pleuré en cachette... Tu sais... il y avait des gens qu'il aimait... et certaines de ces personnes le lui rendaient bien. »

« Qui ? »

« Les Dragonslayers... Jajuka... il aimait bien ton frère aussi, ça dépendait des moments. »

« Et ces personnes l'aimaient ? »

« Hum... Jajuka, c'est moi qu'il aimait comme si j'étais sa fille... mais son amour et son attitude protectrice se sont naturellement portés sur Dilandau... Folken... Folken, je n'ai jamais su ce qu'il pensait !... Ton frère a toujours été très... opaque, inexpressif... j'ignore ce qu'il voulait cacher derrière cette façade. Pour ce qui est des Dragonslayers... je peux te dire qu'ils l'aimaient tous beaucoup... »

« Hum... l'amour est aveugle... »

« Ne dis pas ça !... Dilandau était un être très attachant... Tu n'as pas le droit de le juger, tu n'as jamais vu que ses mauvais cotés... Bien sûr, il avait des pulsions violentes voire meurtrières, mais ce n'était pas sa faute... Tu sais ce que les sorciers lui ont fait endurer ? Tu sais ce que ces hommes, si on peut encore leur donner ce qualificatif, lui ont mis dans la tête ?... Tu ne sais pas... Tu ne sais rien... Qu'aurais-tu fait à sa place ? Le sais-tu ?... Tu crois que tu aurais été moins violent ?... Plus humain ?... Peut-être aurais-tu été pire que lui !... Oui ! Tu aurais sûrement été pire que lui ! »

« Pourquoi ? Qu'est-ce qui te permet de dire ça ? », cria Van, blessé.

« Je t'ai vu te battre... je t'ai vu tuer... je t'ai vu enlever des vies aveuglement... sans pitié... je t'ai vu féroce ! Je t'ai vu carnassier ! Et toi, tu n'as été manipulé par aucun sorcier ! »

Serena s'était faite cinglante, elle défendait Dilandau, elle défendait une part d'elle-même. Elle savait que tout ce qu'elle disait était le reflet exact de la vérité, elle n'inventait rien, elle n'exagérait rien, elle se contentait uniquement de décrire ce qu'elle avait vu.

Les yeux exorbités de Van fixaient Serena. Ce qu'elle venait de dire le sidérait, mais, à bien y réfléchir, il devait se rendre à l'évidence : oui, il avait tué, oui, il avait été sans pitié... et sans l'aide d'aucun sorcier... Au moins, lui, n'y avait-il pris aucun plaisir... du moins, il le pensait... Aucun plaisir dans cette vengeance ? Aucune excitation alors qu'il s'octroyait le droit divin d'ôter la vie ?

« Tu vas sans doute me dire que c'est à cause des circonstances... », reprit Serena, « que tu étais en légitime défense... que c'est à cause de ce qu'a fait Dilandau... Moi, je te demanderai de songer que s'il n'y avait pas eu certaines autres circonstances, Dilandau ne serait jamais devenu le psychopathe que tu connais... La vie est un immense concours de circonstances, plus ou moins heureuses... Peut-on vraiment en vouloir aux gens qui sont victimes de ces circonstances ?... De quels cotés sont le bien et le mal ? Où se trouve la frontière entre ces deux côtés ?... Combien de gens sont persuadés de lutter pour le bien ? On est *tous* persuadés qu'on se trouve du bon coté !... Enfin, bon... le moment est mal choisi pour un cours de philo. ça va, Van ? Tu n'as pas l'air bien... »

« c'est ce que tu m'as dit... Tu as... raison. »

« Donc, tu admets que Dilandau n'est pas aussi monstrueux que tu le disais... tu vas me regarder autrement maintenant ? », triompha Serena.

« Oh oui. »

Van se sentait vaguement coupable et complètement démoralisé. Il se demandait s'il avait des raisons de culpabiliser de ce qu'il avait fait et il n'arrivait pas à répondre à ses questions par un "non" franc et massif.

« Je me sens mieux maintenant que je t'ai parlé », lui assura Serena.

Elle s'apprêta rentrer chez elle, puis, changea d'avis.

« Oh, je voulais juste te dire... Tu sais quelle est la première chose que Dilandau a pensé de toi ? »

« Hum... sans doute un truc du genre : "Qui est ce paysan qui ose me parler sur ce ton ?" »

« Pas du tout... il a juste pensé : "beau gosse" »

« Tu te fiches de moi ! »

« Absolument pas ! Il t'a trouvé mignon... à son goût !... Son type d'homme quoi ! »

Sur ce, elle entra dans le manoir et ferma la porte derrière elle. Van était complètement abasourdi et étrangement heureux de la révélation que venait de lui faire Serena, cela l'avait guéri d'un seul coup de la petite déprime qu'il débutait.

-A suivre-