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(herm) Aphrodite

Par Maria Ferrari

-Chapitre 3 - Rébellion-

Serena, assise dans l'impressionnante salle à manger du manoir Schezar, lisait tranquillement un livre. Le roman parlait d'un jeune garçon partant à l'aventure. Serena était fascinée par les descriptions des pays enchanteurs que le jeune homme visitait, les gens qu'il rencontrait. Elle leva les yeux de son livre et songea que sa vie à elle avait été un roman au moins jusqu'à ce que la guerre se termine. Elle revint à sa lecture, un léger sourire fleurissant ses lèvres.

Allen entra dans la pièce et vint l'interrompre.

« Serena, je peux te parler ? »

« Mais bien sûr », répondit-elle en fermant son livre. Allen se mit en face d'elle, prit une profonde inspiration et dit :

« Serena, je ne vais pas t'entretenir indéfiniment. »

« Tu veux que je trouve un travail ? Que je ramène de l'argent ? », répondit naturellement la jeune fille.

Allen parut choqué.

« Non... absolument pas, surtout pas, ce n'est pas le rôle des femmes que de gagner l'argent du ménage. »

A ces mots, Serena, jusqu'ici parfaitement détendue, se crispa. Qu'est-ce que son frère venait de dire ? Le rôle des femmes ?

« Non... J'avais pensé... qu'il faudrait éventuellement commencer à te chercher un mari... Je pense qu'on peut te trouver quelqu'un de bien... Tu es très jolie et je donnerais une belle dot, j'en ai les moyens... J'ai d'ailleurs déjà quelques idées sur qui pourrait devenir ton mari... à la capitale d'Astria, il y a des garçons tout à fait comme il faut qui m'ont demandé si tu étais à marier... il y a de très bons partis parmi eux, tu sais... et physiquement, il y en a des biens aussi... De quoi faire un beau mariage et des beaux enfants. »

Serena n'écoutait plus son frère depuis un moment, elle était plongée dans ses pensées. Se marier ? Elle n'avait que quinze ans !

« Je te les présenterai... Tu auras le droit de choisir, tu sais ! »

Elle saisit les derniers mots de son frère au passage. En bon prince, il lui donnait le droit de choisir, il lui accordait une faveur, lui faisait une fleur.

(Comme si, normalement, je n'aurais pas eu le droit.)

« J'ai fait une petite sélection, les trois qui me semblaient les mieux », poursuivit Allen.

(J'ai le droit de choisir mais tu as tout de même fait une présélection ! Le droit de choisir... Ha !... Mon dieu, ça va être un mariage arrangé cette affaire... Pourtant, il est mieux placé que personne pour savoir combien un mariage arrangé peut rendre les gens malheureux. Il a eu une liaison avec Marlène, une femme mariée, une femme qui n'a pas eu le choix de son mari, qui ne voulait pas l'épouser et qui l'a fait quand même... Résultat, elle l'a trompé... Pourquoi se marier si c'est pour rendre son mari cocu ?... Un mariage, ça doit avant tout être une question d'amour !)

Serena était restée à l'idée qu'elle se faisait du mariage à l'âge de cinq ans. On rencontrait un garçon magnifiquement beau et gentil, l'amour était immédiat et réciproque, on se mariait et on vivait très heureux jusqu'à la fin de sa vie... comme dans les contes. Elle ignorait à l'époque que la majorité des mariages sur Gaïa étaient des mariages arrangés, que la principale motivation de ces arrangements était l'argent, que l'amour était loin d'être la première préoccupation dans cette affaire... Elle l'avait découvert très récemment et ne s'était pas encore vraiment faite à cette idée. De plus, les filles étaient obligées de se marier car elles ne travaillaient pas et étaient donc un poids financier pour leur famille.

« Allen, je ne veux pas me marier... pas tout de suite en tous cas... Si c'est à cause de l'argent que je coûte que tu veux te débarrasser de moi, alors, je travaillerai. »

« Serena ! Voyons ! Il n'est absolument pas question que tu travailles ! »

« Il n'est surtout absolument pas question que je me marie... », murmura-t-elle, la voix brouillée par les larmes qui n'allaient pas tarder à arriver.

« C'est ce qu'on verra ! »

Allen sortit de la pièce en claquant la porte derrière lui. Il était furieux. Jamais il n'aurait pensé que Serena refuserait de se marier.

(Travailler... une femme... ramener sa pitance... et puis quoi encore ?)

Dès le départ de son frère, les pleurs se mirent à couler le long des joues de la jeune fille.

(Il ne lâchera pas le morceau, il me mariera... de force s'il le faut !)

Elle rouvrit son livre et essaya de se concentrer sur lui. Elle ne comprenait rien à ce qu'elle lisait, les mots se perdaient dans son esprit aussitôt lus. Une larme vint mouiller une page, Serena l'essuya et tenta de reprendre le fil des mots.

« Oh ! Je ne peux pas ! »

Elle envoya valser le livre et se mit à pleurer pour de bon. Son corps se convulsait avec les sanglots.

« Hugg »

Elle fut prise d'une convulsion plus forte et cessa de pleurer, ses yeux grands ouverts fixèrent la table.

« Hooc... »

Elle saisit son ventre de ses deux mains, ses yeux étaient maintenant exorbités, une grimace tordait sa bouche.

« Arrrk ! »

Elle tomba à genoux.

« Ah... ah... ah... »

Une goutte de sueur coula de sa tempe, arriva sur le menton et fut rejoint par une deuxième goutte, puis une troisième, formant une goutte plus grosse qui finit par tomber sur le sol.

« Hoggg... »

Elle mis ses mains sur son visage.

« ça... Hoooc... ça re... commence... "il"... "il" revient... Aaaaaaaah !! »

La transformation s'opéra. La dernière chose que Serena pensa était "après tout, tant mieux", puis, elle redevint Dilandau.

« Ah... ah... »

Il regarda autour de lui, les yeux ouverts, la bouche pendante. Il fit le tour de la pièce du regard. Puis, il souleva un genou tremblant et posa un pied droit hésitant sur le sol, il fit de même avec le gauche et se mit debout. Il se tourna pour regarder derrière lui, vit le livre sur le sol et le ramassa. Il le feuilleta, lut des passages, l'histoire ne lui disait absolument rien, il le posa sur la table.

Il promena de nouveau son regard dans la pièce, vit une armoire vitrée et se dirigea vers elle. Il regarda à l'intérieur.

(Une bibliothèque)

Il recula.

(Je ne connais pas cet endroit, pourtant...)

« Serena, je t'emmène cet après-midi à Astria, on y rencontrera un de tes prétendants. Ce n'est pas la peine de protester, ma décision est prise ! »

(Allen !)

Allen venait d'entrer dans la pièce. Il avait questionné Serena sans la regarder.

« J'aimerais que tu te tiennes comme il se... »

Il venait de lever le regard sur un Dilandau qui le toisait avec un œil grand ouvert et l'autre à demi-fermé.

« Dilandau ! »

« Allen !! », répondit Dilandau avec une pointe de dégoût et aussi d'étonnement dans la voix.

Ils restèrent à se fixer pendant une minute pleine. D'un coté, Allen, qui n'arrivait pas à se faire à l'idée que sa sœur soit redevenu l'être le plus abject qu'il connaissait. De l'autre coté, Dilandau, qui ne savait ni où il était, ni ce qu'il faisait là ou comment il y était arrivé, il ne savait pas non plus ce que faisait Allen ici, et... Serena, c'était la deuxième fois qu'il se retrouvait en présence d'Allen après un des trous dont il était désormais familier, et c'était la deuxième fois qu'Allen l'appelait Serena, car il en était sûr, c'est lui qu'il désignait par ce nom, oui, il en était sûr.

(Que faire ? C'est ma sœur, il ne faut pas que je lui fasse de mal, il faut que je le maîtrise et que je le fasse redevenir Serena, comment ?)

(Comment je me suis retrouvé ici ? Qu'est-ce que ce crétin d'Allen fait là ? Où est mon épée ? Et où est Jajuka ?)

« Jajuka !... Jajukaaa ! », appela Dilandau.

« Il est mort ! », asséna Allen

« Quoi ? »

« Il est mort, il ne viendra pas te chercher... la seule raison pour laquelle tu n'as pas subi le même sort que lui est que je t'ai sauvé… car tu es ma sœur ! »

Dilandau prit toutes ses informations en pleine figure et resta interloqué. C'était trop d'un seul coup.

(Jajuka mort ?... sa sœur ?... qu'est-ce qu'il raconte ?... pauvre taré !)

« Pauvre taré !! Qu'est-ce qui se passe dans ton crâne vide ? Qu'est-ce que je fiche là ? Je pars d'ici, tu as de la chance que je n'ai pas mon épée, sans ça, je t'aurais déjà embroché ! »

« Dilandau, attends, je dis la vérité, je te le jure, tu es ma sœur, on t'a manipulé, les sorciers t'ont manipulé, Folken me l'a dit ! »

« Folken ? », réagit Dilandau au nom de son ancien supérieur.

« Oui, il m'a dit que les sorciers Zaïbachers enlevaient des enfants pour servir de cobayes à leurs expériences. Ma sœur, Serena, a été enlevée quand elle avait cinq ans, je croyais qu'elle s'était perdue, mes parents aussi, en fait, elle servait aux sorciers Zaïbachers. Tu es ma sœur, Dilandau, tu es Serena Schezar, ma sœur... »

« Dieu, Dieu… non... tu mens !!! J'ignore pourquoi tu racontes des âneries pareilles et où tu as été les pécher, mais tu mens !! »

« Non... d'ailleurs, je peux te le prouver... en partie... par exemple, comment expliques-tu ta présence ici ?... chez moi ? »

« Je... »

Dilandau ne sut pas quoi répondre.

(ça serait ça... que je ne me souvienne pas de mon enfance, que je sois orphelin... mes trous, tous les trous que j'ai eu dans ma vie, les soi-disant amnésies partielles, ça serait ça... Les sorciers... oh Dieu...)

« Tu mens... », insista-t-il en pleurnichant, impuissant.

« Dilandau, tu sais que je dis la vérité, redeviens Serena. »

Le jeune garçon resta debout, la tête penchée, pleurant à gros sanglots dans ses mains.

« Dilandau, s'il te plaît... »

Dilandau renifla.

« Non !... Non ! Je ne suis pas ta sœur ! Je ne peux pas être ta sœur ! Je refuse d'être ta sœur ! Je te déteste ! Je t'ai toujours détesté ! »

Il s'essuya le visage avec les mains, se frottant les coins des yeux du bout de ses majeurs.

« Je m'en vais », dit-il, soudainement décidé en redressant la tête.

« Non attends... »

Dilandau s'éloigna à reculons, surveillant la réaction d'Allen, ce dernier ne bougea pas. Il arriva près de la porte et l'ouvrit, le regard toujours fixé sur son "frère".

« Adieu. »

« Dilandau... réfléchis avant de faire ça... »

Il passa la porte et s'enfuit en courant, Allen le poursuivit par instinct, puis, après réflexion et une vingtaine de mètres, y renonça.

« Dilandau... »

Il regarda sa "sœur" courir au loin, puis s'évanouir entre les arbres.

« Il... non... Elle reviendra. »

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Dans ce chapitre, Allen est vraiment un con par moment… désolé pour celles et ceux qui se faisaient une haute idée du chevalier… de plus, je dois avouer qu'il est un peu OOC (attention : ce n'est pas le fait qu'il soit un peu con qui le rend OOC, non, ça, de mon avis personnel, je trouve qu'il l'était déjà dans l'anime, notez par exemple, le passage où il dit à Hitomi qu'il devrait l'enfermer dans une cage).

En fait, ce qui le rend un peu OOC, c'est plutôt qu'il veuille se "débarrasser" de sa sœur… surtout si rapidement… en effet, compte tenu de sa disparition pendant de longues années, du fait qu'elle lui a beaucoup manqué, qu'il était très content de la trouver, etc… on peut se demander pourquoi il est si pressé de la marier… donc, mea culpa, ce passage n'est pas tout à fait en concordance avec l'anime, on me l'a fait remarquer après coup, je n'y avais pas fait attention, mais je dois reconnaître que c'est exact… enfin bon, vous me pardonnez ?

Bon, cette parenthèse faite, vous pouvez passer au chapitre suivant…

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-A suivre-