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(herm) Aphrodite

Par Maria Ferrari

-Chapitre 4 - Dure réalité-

Après une longue course destinée à l'éloigner le plus rapidement possible de son ennemi juré, Dilandau stoppa soudainement et alla s'appuyer contre un arbre le temps de récupérer.

« Je ne... suis pas... sa... sœur ! », cracha-t-il, essoufflé.

Il se laissa glisser contre l'arbre et posa le derrière par terre, les jambes à demi pliées, l'épaule et la joue gauche collées contre l'arbre. Il regarda ses jambes, elles étaient couvertes d'un pantalon de toile beige. Il vit ses chaussures : des petits escarpins noirs. Il regarda son torse, il portait un chemisier léger et blanc, couvert de dentelles et de broderies.

« Sa... sœur... »

Il resta là, pensif, fixant sa poitrine, se releva ensuite, les poings serrés et les sourcils froncés.

« Il faut que je mette d'autres habits... ceux-ci ne me ressemblent pas... même en admettant que je suis une femme ! »

Il commençait à envisager l'éventualité qu'il puisse être un autre individu que Dilandau Albatou, même si ça lui paraissait difficile à croire et encore plus à admettre.

Il reprit son chemin, cette fois, en marchant.

~oOo~

Au bout d'une heure de marche, Dilandau arriva en vue d'un village. Il s'arrêta devant un magasin de vêtements usagés, voulut entrer et se ravisa.

(Je n'ai pas d'argent)

Les gens dans la rue se retournaient pour regarder cet étrange garçon qui se promenait habillé en femme. Quelques uns rigolaient, d'autres l'insultaient, les derniers lui jetaient des regards désapprobateurs et méprisants.

Dilandau remarqua ce manège. Cela l'irrita. Il fut sur le point de répondre aux railleurs, mais se rendit compte qu'il ne payait pas de mine et qu'il n'avait aucun moyen de se défendre si la foule décidait qu'il n'était pas à sa place ici. Il repartit, la rage contenue et les yeux baissés.

Quand il sortit de la ville, ses yeux étaient mouillés des larmes de rage qu'il n'avait pu retenir. I les essuya et repartit d'un pas ferme vers le manoir Schezar... Il n'y avait que ça à faire.

~oOo~

Dilandau eut un pincement au cœur quand il poussa la porte du manoir, l'impression de faire une croix sur un principe qu'il s'était juré ne jamais renier.

Allen était assis devant la table, le regardant, un peu surpris. Il ne croyait pas le revoir si tôt. Il ne pensait pas non plus que sa sœur lui reviendrait sous sa forme masculine.

« Dilandau ? »

« A... A... Allen, je... j'ai... j'ai besoin de... vêtements... différents... »

Les mots sortaient difficilement de la bouche de Dilandau, butant et s'accrochant dans sa détestation pour Allen. Ses yeux s'embuèrent de larmes.

Allen regarda son visage puis détailla ses habits.

(Effectivement, pour un garçon, ce n'est pas l'idéal)

« Je vais te donner des vêtements »

« Je ne veux pas de vêtements t'appartenant ! ! »

(Plutôt me promener nu ou habillé en robe que de porter ses habits), pensa l'éphèbe.

« J'ai jeté les habits que Serena portait lorsqu'elle venait de revenir à elle : ton uniforme Zaïbacher. Par contre, Serena a tenu absolument à avoir des pantalons et des tenues de ce genre, sans doute parce qu'elle a longtemps été un garçon. Tu devrais pouvoir trouver ton bonheur. »

« Bien »

« Je te les donne à une condition... »

« Quoi ?... Laquelle ? », s'inquiéta Dilandau.

« Tu restes ici »

« Quoi ?! Ici ! Avec toi ! Sous le même toit ?! Quelle folie ! Je viendrai t'assassiner dans ton lit, mon pauvre Allen ! Je ne tiendrai pas une nuit sans le faire ! »

« Alors, je ne te donne pas les vêtements. »

(Foutu...)

Dilandau sentit son cœur se serrer encore plus que précédemment, une larme coula sur sa joue.

(Pas vraiment le choix)

« Très bien. Donne-moi ces vêtements », se rendit le jeune garçon.

« Je tiens à te rappeler que si tu comptes t'en aller dès que je t'aurais donné tes habits, tu n'as absolument pas d'argent, donc, pas de quoi manger, et pas d'autre endroit où dormir qu'ici. »

« Je ne pensais de toute façon pas à partir, je te donne ma parole, et, contrairement à ce que tu pourrais croire, je n'en ai qu'une. »

« Alors, on est d'accord »

« à peu de chose près, oui ! Ces habits, où sont-ils ? »

« Dans ta chambre... Mais peut-être faut-il que je te la montre ? »

« Peut-être oui. »

Allen fit signe à Dilandau de le suivre. Ils grimpèrent l'escalier et entrèrent dans une chambre. La pièce était tapissée d'un rose pastel et remplie de dentelles et de broderies...

(Comme mon chemisier...)

... elle ressemblait à une chambre de petite fille... Serena n'avait sans doute pas été là assez longtemps pour mûrir ce cadre.

« Tu comptes me faire vivre dans cette bonbonnière ? »

« Tu as parfaitement le droit de changer la décoration si ça te chante... tant que ça ne devient pas glauque. »

« Pourquoi serait-ce glauque ? », protesta Dilandau, un peu vexé.

Son grand frère haussa les épaules. Il se retira et ferma la porte derrière lui, avant de la rouvrir pour rajouter :

« Tous les habits doivent se trouver dans l'armoire. Demande-moi si tu ne trouves pas ce que tu veux. »

Et il s'en alla, pour de bon, cette fois.

Une fois seul, Dilandau regarda attentivement tout ce qui composait la chambre : La tapisserie, le parquet, les meubles, les bibelots...

(Rien ! Tout ça ne me dit rien ! Pourquoi ça ne me dit rien ? Peut-être… peut-être que je ne suis pas Serena… pourtant, quelle autre explication y aurait-il à tout ça ?... finalement, à chacune de mes absences prolongées, c'était le trou noir, je ne me souvenais de rien, ça semblerait donc normal que cet endroit ne me soit pas familier... d'ailleurs, même avant ses "absences", je ne me souvenais des choses que par bribes... maintenant que j'y repense, Jajuka est bien mort, je crois... oui, j'ai dû le voir mourir... devant mes yeux... c'est flou... comment est-il mort ?)

« Jajuka... », murmura-t-il, mélancolique.

(Jajuka... les autres... tous... ils sont tous morts... Chester, Gatti, Guimel, Dalettau... et Miguel, mort le premier, parti le premier... Je ne me souvenais pas de leur mort après mon trou, c'est Jajuka qui me l'a rappelé, je ne m'en souvenais plus... Alors, c'est un peu normal que je ne connaisse rien de cet endroit... après tout... les choses que j'ai vécues, j'ai parfois du mal à m'en souvenir... alors celles que Serena a vécues...)

Il s'assit sur le lit, épiant le moindre objet de la pièce, en quête, vaine, de souvenirs, en quête de racines.

(La sœur d'Allen Schezar, mon ennemi juré, me voilà propre ! Ah ! C'est tout moi ça, tiens !)

Il se leva et se dirigea vers l'armoire, l'ouvrit pour voir ce qu'il y avait à l'intérieur. Il remua les cintres à la recherche d'habits qui lui conviendrait mieux que ceux qu'il portait actuellement.

(Deux ou trois robes, une jupe, des chemisiers, tiens, y a pas de dentelles sur ceux-là, tant mieux, j'ai horreur des dentelles... deux ou trois pantalons... ah, celui-ci est beau, il a l'air léger et c'est un pantalon mi-long, parfait pour la saison... J'aimerais bien trouver un débardeur... ça m'étonnerait qu'elle en ait...)

Il fouina dans les étagères et finit par se dégotter des débardeurs.

« Elle en a !... de plusieurs couleurs en plus... »

Il en prit un rouge, le jeta sur le lit, mit ensuite la main sur le pantalon repéré et lui fit suivre le même chemin. Il enleva le chemisier par la tête sans prendre la peine de le déboutonner, le laissa tomber par terre, envoya valser ses escarpins.

(Qu'est-ce que je vais mettre à la place comme chaussures ?... Pfff, il fait beau, je marcherai pieds nus !)

Il déboutonna son pantalon, l'enleva, le regarda de plus près et décida que s'il n'y avait pas eu le chemisier en dentelles, il aurait pu le trouver très bien sur lui. Il se regarda dans la glace pour constater avec horreur qu'il portait une petite culotte à dentelles.

« Mon dieu... »

Il chercha dans l'armoire quelque chose de plus adapté à ses besoins mais ne trouva rien qui put lui convenir.

(Il est hors de question que je me balade sans rien, j'ai déjà essayé, je n'ai pas trouvé ça confortable... On va garder la culotte de fille pour l'instant... mais il faudra que je fasse des achats)

Il nota mentalement : slips, caleçons, paire de chaussures et... c'est tout pour le moment ! Il faudra qu'il emprunte de l'argent à Allen. A cette pensée, il grimaça.

Il enfila le pantalon et se regarda sous toutes les coutures dans la glace.

(Bon, si on regarde de près, on voit que c'est un pantalon de fille, mais seulement en y regardant de près... puis, il me va très bien... ce beige clair me sied… il ne sera pas trop chaud pour le temps qu'il fait dehors, c'est parfait... Oh, il me va vraiment, vraiment très bien... il me moule le cul à ravir... j'ai un très joli cul... autant que ça se sache !)

Il mit son débardeur et s'assit sur le lit pour laisser vagabonder son esprit, faire le point.

(Depuis combien de temps cette Serena a-t-elle pris ma place ? Depuis combien de temps Jajuka est mort ?)

Il décida de demander des éclaircissements à Allen. Il ferma l'armoire et sortit de la chambre en prenant soin de claquer durement la porte derrière lui.

~oOo~

« Allen, ça fait combien de temps ? »

« Combien de temps quoi ? »

« Combien de temps que je ne suis plus moi, enfin, je veux dire, pendant combien de temps ai-je été Serena ? »

« Oh, pas très longtemps, un mois... non un peu moins, quelque chose comme trois semaines. »

« Trois semaines, oh, ça va… Que s'est-il passé durant ses trois semaines ? »

« Pas grand chose... »

« Vraiment ? »

« Ah si ! J'oubliais : la paix a été conclue avec toutes les parties adverses, y compris l'empire Zaïbacher qui, de toute façon, a perdu toute raison de combattre après la mort de Don Kirke puisque c'était lui qui tirait les ficelles. Cela fait trois semaines qu'il n'y a pas eu un seul fait armé dans tout Gaïa... excuse-moi, je n'y ai pas pensé tout de suite, tu venais tout juste de redevenir Serena quand c'est arrivé »

(Bravo Dilandau, tu loupes tout… ça aussi, c'est tout toi !)

« Ainsi, Don Kirke est mort ? »

« Oui... Folken l'a tué... »

« Non... », fit Dilandau, incrédule.

« Si. »

« Comment va-t-il ce bon vieux Folken ? »

« Il ne va plus du tout... Il est mort... »

« Ah... ah bon ? »

« Oui... un effroyable concours de circonstances... Figure-toi que, lorsqu'il a tué Don Kirke… c'est Hitomi qui me l'a raconté... », précisa Allen.

« Hitomi ? »

« La fille de la Lune des Illusions... Donc, quand il a tué Don Kirke, son épée s'est cassée contre un mur, un morceau a ricoché et est venu se planter dans le cœur de Folken.

« Hé bien… sinon, rien d'autre ? »

« Non, là, je crois que je t'ai tout dit. »

Allen était étonné, pour l'instant, Dilandau se révélait plutôt facile à vivre par rapport à ce qu'il aurait pu croire.

« Bon, je vais me promener... J'ai ton autorisation ? », demanda Dilandau, sarcastique.

« Je ne comptais pas t'empêcher de sortir »

-A suivre-