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(herm) Aphrodite

Par Maria Ferrari

-Chapitre 5 - Revirements-

Dilandau sortit pour profiter de la douce tiédeur de cette soirée d'été. Il devait être sept heures. Il se sentait étrangement bien, il se surprenait lui-même par la façon dont il encaissait les évènements et les enseignements des dernières heures. La belle saison y était sans doute pour beaucoup. Dilandau ne se souvenait pas d'avoir jamais pu profiter d'une belle journée d'été comme il l'aurait souhaité. Sa vie, jusque là, n'avait été que succession de combats, entraînements, repos et repas, sans compter les interminables heures d'attente qu'on lui faisait subir en attendant une attaque.

(ça les aurait tués de me permettre d'avoir quelques loisirs... Il y a des moments où on ne faisait rien... rien du tout... on aurait pu aller se distraire.)

Il décida de marcher, de découvrir les environs, traversa le domaine, pénétra dans la forêt. Alors qu'il flânait sans but, juste pour profiter de la relaxation que lui procuraient la température et la verdure qui l'entourait, il tomba sur Van Fanel au détour d'un chemin.

« Van ! », s'exclama-t-il.

« Dil... Dilandau ! », répliqua Van, plus surpris qu'autre chose.

Remis de leurs surprises respectives, ils se toisèrent.

« Tu n'as pas vu Allen... », demanda Van, soucieux.

« Oh si, je l'ai vu, il m'a fait un récit tout à fait abracadabrant… ou digne d'un conte de fées... l'histoire d'une fille qui se fait transformer en garçon par d'abominables sorciers… mais je suppose que tu la connais déjà... »

« Oui »

Van le regarda mieux. Dilandau ne ressemblait plus vraiment au soldat qu'il avait connu, il portait juste un débardeur et un pantalon qui lui arrivait au dessus des chevilles. Il était pieds nus et ne portait pas son épée.

Logique : Allen a dû tout bazarder.

Van nota autre chose :

« Tu es beaucoup mieux sans ton diadème... », complimenta-t-il, sincère.

Dilandau se départit de l'air de défiance qu'il avait arboré jusque-là, il ne s'attendait pas du tout à ce genre de remarque et se retrouvait désarçonné.

« ... et cette tenue te va beaucoup mieux que ton uniforme... Tu es vraiment très beau, tu sais ? »

Les mots venaient naturellement dans la bouche de Van, sans gêne, ni tabou. Depuis sa dernière conversation avec Serena, il s'était fait à l'idée que Dilandau pouvait être quelqu'un de bien si on lui laissait sa chance. De plus, il le trouvait tout à fait charmant dans cette tenue, jusqu'ici, il ne l'avait jamais vu que guindé dans son uniforme militaire.

Il s'attarda à le contempler, un mince sourire aux lèvres, il n'était pas habitué à voir Dilandau comme ça et cette vue le ravissait. Maintenant qu'il y repensait, Dilandau était déjà très beau même dans sa tenue de Zaïbacher. Le garçon aux cheveux argentés le laissa faire sans rien dire, pas encore tout à fait remis des compliments qu'il venait de recevoir.

Van le regardait avec tellement d'insistance qu'il finit par rougir de cette attention soudaine et inattendue. Il était un peu gêné, déconcerté, mais flatté dans le même temps.

Les yeux du roi de Fanelia finirent par se poser sur la cicatrice de Dilandau, cette marque indélébile qu'avait laissé son épée sur le visage de l'adolescent. Van se sentit soudainement honteux, pourtant, nul ne savait mieux que lui qu'il était en légitime défense lorsqu'il avait infligé cette blessure, Dilandau tentait réellement de le tuer à ce moment-là. L'ancien commandant Zaïbacher ne vit pas sa honte, uniquement la direction de son regard. Cela lui rappela qu'il s'était promis une revanche. Il retrouva la parole et une attitude défiante.

« Comme au bon vieux temps, Van ! »

La main portée à sa ceinture suffit pour lui rappeler qu'il n'avait plus son épée. Un coup d'œil sur son adversaire le renseigna qu'il n'était pas armé non plus.

(Un petit combat à mains nues... ça va me faire du bien, ça va me décrasser...)

Van vit d'un mauvais œil Dilandau se préparer à se battre.

« Dilandau, je ne crois pas que ce soit une bonne idée, il n'est pas question que je me batte contre toi »

« Aurais-tu peur Van ? »

« Oui : peur pour toi. Tu es Serena, la sœur d'Allen, je n'ai aucune envie de te faire du mal »

Cette dernière phrase mit Dilandau dans une rage folle. Il fouetta l'air de son pied, frappa le visage de Van avec force. Ce dernier accusa le coup et resta sonné durant une ou deux secondes. Ce laps de temps suffit à Dilandau pour lui porter un coup de poing. Van s'écroula par terre et décida subitement qu'il valait mieux se défendre. Il se releva pour se mettre en garde.

Ce geste équivalait à une acceptation du combat. Un sourire étira les lèvres de Dilandau. Le combat réel pouvait commencer.

Au début du duel, Dilandau prenait l'avantage sur son adversaire, mais il était manifeste qu'il mettait toute sa hargne au combat alors que Van retenait au contraire ses coups, il se contentait d'esquiver ou d'arrêter les attaques de son adversaire. Dilandau s'en rendait compte. Cela l'énervait d'autant plus.

« Bats-toi Van ! Bats-toi réellement ! »

Le roi de Fanelia se rendit compte qu'il fallait qu'il obéisse s'il souhaitait mettre un terme à ce combat. Cependant, il ne voulait ni perdre, ni blesser Dilandau. Il fallait qu'il arrive à bloquer son adversaire, plus facile à penser qu'à faire, surtout que Dilandau était loin d'être nul. Il était même apparemment bien meilleur avec ses poings qu'avec son épée. De plus, Van n'était pas accoutumé à ce genre de sport. Il comprit qu'il fallait qu'il compense son manque de technique, d'expérience par la ruse et la force. Il était plus petit que Dilandau, mais plus lourd et plus costaud. Il pouvait arriver à le paralyser. Une fois ceci fait, il le ramènerait à un semblant de raison.

Van se baissa pour éviter un coup, en profita pour attraper les jambes de son adversaire, le renversa et se coucha sur lui, le retenant fermement au sol. Il le regarda droit dans les yeux.

« J'ai gagné », dit-il, l'air grave.

Dilandau resta sans rien dire, un peu essoufflé, rageant de sa défaite. Etait-il condamné à perdre éternellement contre Van ? Ce dernier recommença à le fixer comme il le faisait avant le combat. Le jeune garçon reconnut ce regard. Un temps s'écoula, Dilandau ignorait comment réagir.

Van approcha ses lèvres de celles de Dilandau, les fit se rencontrer. Dilandau eut tout d'abord un mouvement de recul, mais il se laissa finalement faire, ne pouvant aller plus loin que le sol le permettait. D'ailleurs, à bien y réfléchir, il ne trouvait pas ça désagréable. Puis, s'il l'avait vraiment voulu, il lui aurait suffit de tourner la tête pour y échapper. Van s'enhardit. Il fit passer sa langue entre les lèvres de sa proie, posa une main sur la hanche de Dilandau et l'autre sur sa joue.

L'ancien Zaïbacher sentit les caresses de son ennemi juré et se rendit surtout compte que Van se faisait moins lourd à présent, il ne le bloquait plus tout à fait, négligeant sa sécurité. Cela redonna espoir à Dilandau.

Van, ne se doutant pas de ce que Dilandau tramait, continua à le goûter de bon cœur jusqu'à ce qu'il fut soudainement projeté par deux bras solides. Promptement et d'une pirouette, Dilandau se releva et posa un pied ferme sur la poitrine de Van.

« Alors... *Qui* a gagné ? », triompha-t-il.

Van était allongée sur le sol et sur le dos, pas encore remis de sa surprise, puis l'étonnement fit place à la déception, mais pas de s'être fait avoir bêtement ni d'avoir perdu.

« C'est toi... c'est toi qui a gagné », admit-il.

à ces mots, Dilandau enleva son pied du "paillasson", s'agenouilla sur le sol à coté du garçon brun. Il se laissa glisser sur lui et l'embrassa sur le haut de la joue, juste en dessous de l'œil. Il le regarda, les yeux rieurs, un sourire superbe aux lèvres, satisfait de sa victoire, sa double victoire même. Van n'en revenait pas. L'ambiguïté personnifiée, voilà ce qu'était Dilandau.

L'individu le plus ambigu qu'il connaissait commença à frotter son nez contre le sien et à lui faire des petits bisous voyous. Non, il n'en revenait pas, quels changements ! Et à quelle vitesse...

Dilandau posa sa tête sur le torse de son ancien ennemi. Quelques minutes passèrent, puis, Van, commençant à s'ankyloser et trouvant le sol inconfortable, décida de se relever. Il s'appuya sur ses coudes et s'assit tout doucement pour ne pas éjecter son tout nouvel ami. Dilandau, suivant le mouvement, s'assit sur ses genoux.

« Si on se mettait debout ? », proposa Van.

« Si tu veux »

Dilandau se leva. Van, ainsi, put en faire autant. Il le regarda un instant, se mit à marcher, s'aperçut que Dilandau ne le suivait pas. Il se retourna pour regarder le jeune homme, rougissant, qui restait immobile.

« Qu'est-ce que tu fais ? Tu ne viens pas ? »

Van revint sur ses pas.

« Que t'arrive-t-il ? »

« Tu... tu vas où ? », murmura timidement l'éphèbe.

« Je ne sais pas trop... je me promenais tranquillement avant de te rencontrer... et toi ? »

« Nulle part de précis... »

« Hé bien, allons-y ensemble alors ! », fit Van en lui offrant sa main droite.

C'était tout ce que Dilandau attendait. Il accepta joyeusement cette main. Ils se mirent tous les deux en chemin, flânèrent ensemble pendant une ou deux heures.

Van ramassa une fleur qu'il mit dans les cheveux de Dilandau. Il l'embrassait quasiment à chaque mètre, dans le cou, sur l'oreille, sur la joue, sur la bouche, sur le nez, sur l'épaule. Dilandau ne disait rien mais gardait constamment un mince sourire aux lèvres signifiant qu'il se sentait bien, qu'il était heureux.

De temps en temps, le blond s'appuyait contre un arbre ou s'asseyait dans l'herbe et attendait que Van le cajole un peu plus, ce qu'il ne tardait jamais à faire. Dans ces moments-là, il l'entourait de ses bras, l'embrassait et le caressait.

La nuit tombait. Ils se couchèrent sur l'herbe pour regarder l'événement.

Dilandau posa sa tête sur l'épaule du roi de Fanelia, passa une main en dessous de son débardeur pour lui caresser le torse. Van soupira à ce contact.

Les nuances de bleu, de violet, de rouge, d'orange, de jaune et de rose qui apparaissaient tour à tour ravirent Dilandau. Il pointait son index droit vers le ciel à tout instant pour indiquer à Van une nouvelle couleur. Son compagnon finit par rire doucement. Dilandau sentit le besoin de se raconter un peu.

« C'est la première fois que je vois un coucher de soleil, Van, du moins, c'est la première fois que j'en regarde un, je n'avais jamais pris le temps de m'attarder à ce genre de spectacle auparavant. »

Il se remémora ce qu'avait été sa vie à bord du Vione, toujours le même train-train, entraînement, combats, coucher tôt, lever tôt et les foutues stratégies de Folken et ses foutues idéaux à la manque.

Van surprit un voile de tristesse passer sur le visage de Dilandau jusque-là uniquement rempli d'émerveillement et de joie.

« Qu'est-ce qu'il y a ? »

« Rien... je repensais juste à toutes les années que j'avais perdues. »

« Tu vas les rattraper à présent... Je te le promets... bon, donc, c'est la première fois que tu regardes un coucher de soleil ? »

« Oui. »

« Y a-t-il autre chose que tu n'aurais pas vu et qu'il te plairait de voir ? »

« Certainement... mais là, comme ça, tout de suite, je ne peux pas vraiment te dire quoi. »

« Quand tu sauras, il faudra me le dire... Je te montrerai tout ce que tu veux voir... te donnerai tout ce que tu veux posséder... te dirai tout ce que tu veux entendre... te ferai tout ce qui pourra te faire plaisir. »

« Que de belles paroles... Tu es bien gentil, mais es-tu sûr de pouvoir tenir toutes ces belles promesses ? Mes désirs pourraient aller bien au-delà de ton possible... »

« J'irai au-delà de mes limites pour toi. »

« Contente-toi de rester près de moi pour le moment... c'est tout ce que je te demande. »

Ils restèrent tous les deux allongés pendant une bonne heure.

« Il va bientôt faire complètement noir, je vais te raccompagner chez toi »

« Par "chez moi", tu entends chez Allen ? »

« Oui... »

« Tu tiens vraiment à me ramener là-bas ? »

« C'est ton frère... c'est au moins autant ta maison que la sienne, c'est l'héritage de tes parents, tu as autant le droit d'en jouir que lui ! »

« Peut-être mais plus je suis loin d'Allen, mieux je me sens... Enfin, je lui ai donné ma parole que je vivrai chez lui. »

« Il doit s'inquiéter... il est plus de dix heures. »

« Ne t'inquiète pas... je ne vais pas me transformer en citrouille si tu me ramènes après minuit... de plus, Allen m'a demandé de vivre sous son toit, il ne m'a pas demandé d'être rentré pour huit heures tapantes ! »

-A suivre-