Vision Of Escaflowne Fan Fiction ❯ L'amour dans l'âme ❯ Te rejoindre ( Chapter 7 )

[ T - Teen: Not suitable for readers under 13 ]

L'amour dans l'âme

Par Maria Ferrari

---

-Chapitre 7 - Te rejoindre-

Ô traverse les murs, s'il le faut marche au bord

Des toits, des océans, couvre-toi de lumière,

Use de la menace, use de la prière,

Mais viens, ô ma frégate, une heure avant ma mort.

Je sentais sa peau frissonner sous mes doigts. C'était du plaisir pur qu'il ressentait à présent. Ses yeux s'ouvraient et se refermaient sans cesse, ainsi que sa bouche. Il respirait bruyamment, je sentais son souffle brûlant sur mon visage. Il se mordit légèrement la lèvre et frissonna plus fort. Je lui donnais du plaisir. C'était moi, pauvre petit être insignifiant, qui lui offrait ces sensations. J'étais le premier…

… et le dernier. Mais ça, je ne le savais pas encore. Je ne pouvais pas savoir à ce moment-là que je resterai à jamais son seul et unique amant.

Ses lèvres tremblaient légèrement. Il arqua son dos. S'il y avait quelque chose de plus fort que d'avoir un orgasme, c'était bien d'avoir le sentiment que l'on offrait une extase sans limite à son partenaire. C'était enivrant de voir ce que j'étais capable d'amener à Dilandau.

C'est lorsque je l'ai senti trembler sous mon corps et qu'il s'est mis à faire des mouvements désordonnés avec sa tête et ses bras que tout s'est évanoui autour de moi, je me suis senti partir. Je suis parti dans une contrée fabuleuse où tout n'est que félicité et plaisir, où toutes les sensations que vous ressentez sont multipliées par mille, un endroit que la plupart des gens nomment le septième ciel.

C'était sublime.

Mais cet endroit, on n'y reste, hélas, jamais longtemps. Je suis retombé sur Gaïa, dans la chambre de Dilandau. Il me souriait. Un sourire de gratitude. Je me suis senti à la fois triste que ça soit terminé et fier de ce que j'avais accompli.

J'avais fait connaître le plaisir à mon Dilandau. Ma plus belle victoire. La seule en fait.

~oOo~

Plus rien n'avait d'importance aux yeux de Van que Serena. Il vivait pour elle et par elle. La fascination et l'excitation qu'elle exerçait sur lui n'avaient pas d'égales. Il détestait revenir à Fanélia. Il haïssait le temps qui séparait les moments où il la voyait, plus resplendissante et ensorceleuse à chaque fois. Il se sentait vide dès qu'il était loin d'elle.

Ses conseillers lui jetaient des regards noirs, des bruits commençaient à courir qu'il avait une liaison. Au début, les Fanéliens avaient été ravis de cette nouvelle, jusqu'à ce que la rumeur se complète, apparemment, ce n'était pas une Fanélienne… et ce n'était pas non plus une personne de sang royal.

« Tout le portrait de son père !! », disaient les nobles en fronçant les sourcils, « Parfaitement capable lui aussi de nous ramener une bergère ou pire : une autre descendante du peuple maudit ! »

Van laissait les mauvaises langues parler et attendait patiemment son prochain retour dans les bras de Serena.

Bientôt…

Et cette fois, il y resterait.

~oOo~

Il passa ses mains derrière ma nuque, m'embrassa tendrement. Quand il retira ses lèvres des miennes, il parut triste et fatigué.

« Que se passe-t-il ? », lui demandai-je.

« Il va falloir partir. Il est temps. »

J'avais complètement oublié. Il fallait aller au combat. Il fallait que j'aille au devant de mon destin. Nous nous rhabillâmes en silence et je crus apercevoir des larmes perler au coin des yeux de mon bien-aimé. Il se tourna quand il se rendit compte que je l'observais. Il avait renoncé à me convaincre de rester ici, comprenant sans doute qu'il ne fallait pas jouer à ce genre de jeu, qu'on ne savait quelles conséquences ça pouvait entraîner, que le remède pouvait être pire que le mal et il essayait sans doute de croire que je me trompais en se raccrochant au fait qu'il ne croyait pas au destin. Cependant, je l'avais convaincu malgré lui, il s'était résigné. Pendant que j'enfilais mes vêtements, je ressentis un besoin, celui de m'assurer que Dilandau serait heureux après ma mort. Comment faire ? Mes moyens étaient limités.

« Seigneur Dilandau ? »

Il eut un sourire fugace. Le fait que je l'appelle encore "seigneur" après ce qui s'était passé entre nous.

« J'aimerais que vous me promettiez une chose. »

« Laquelle ? »

« Pendant que nous parlions et ensuite, lorsque nous avons fait l'amour, vous étiez plus beau que jamais… parce que vous vous étiez déchargé de vos haines. J'aimerais que vous me promettiez de toujours être aussi beau, de ne jamais vous laisser envahir de nouveau par la haine, même après ma mort. »

« … »

« Promettez-le moi, s'il vous plait. »

« Ce n'est pas si facile. »

« C'est la dernière requête d'un condamné à mort. Vous n'avez pas le droit de la refuser. »

Il mit ses mains dans les miennes et réfléchit un instant.

« Je te promets que je ferai tout ce qui est en mon possible pour lutter contre mes haines bien que ça ne sera pas facile. »

Ma prédiction se réalisa. Une heure après cette scène, j'étais mort… ainsi que tous les autres dragonslayers. Mon capitaine et amant fut le seul rescapé. Je ne peux m'empêcher de croire que ma présence lui a sauvé la vie, que si je n'avais pas été là, il serait mort car il y aurait eu une personne de moins et que Van aurait donc eu le temps de le tuer lui aussi. Je lui avais donc sauvé la vie. Quel cadeau empoisonné. Il aurait mieux valu qu'il meure en même temps. La haine n'aurait pas eu le temps de rejaillir, il aurait moins souffert. Il aurait moins fait souffrir les autres.

Après ma mort et celles des autres soldats, il revint à la forteresse et tenta de ne pas se laisser envahir par la colère et par la haine malgré ce qui s'était passé en vertu de la promesse qu'il m'avait faite. Dès le lendemain, la réalité des évènements le frappa de plein fouet. Il se débattit pour ne pas céder à ses vieux penchants. La haine lui rongeait le corps. Il s'affaiblit. Les sorciers le reprirent en main.

Les enfoirés. Tout est de leur faute.

Quand il revint, quand il reprit sa place, il était redevenu le même Dilandau qu'avant notre histoire en pire. Ma mort avait fait des ravages dans son esprit et les sorciers s'étaient chargés du reste.

Je ne voulais pas qu'il fasse *ça*.

~oOo~

Van se précipita, pressé de retrouver sa Serena. Il ouvrit la porte et la referma derrière lui. La chambre était sombre. Il vit la jeune fille assise sur sa chaise à bascule.

« Serena », murmura-t-il amoureusement en se rapprochant. Une bougie était allumée auprès d'elle. La faible clarté ne permettait pas de discerner les traits de la jeune fille. Elle se pencha vers la bougie afin qu'elle éclaire légèrement son profil droit. Van ne vit plus qu'une chose : la marque qu'elle avait à sa joue droite, une marque qu'il connaissait bien puisqu'il l'avait lui-même infligée à Dilandau.

« Non », murmura-t-il comme pour nier la réalité.

« Si », fit Dilandau en se levant. Van resta paralysé quelques secondes, le temps pour lui d'accepter la réalité. Dilandau promena un objet près de sa joue. Cet objet reflétait la lumière de la bougie. C'était un couteau.

« Tu veux me tuer, c'est ça ? », fit Van, qui avait maintenant recouvré ses moyens, « Encore et toujours ! »

« Te tuer ? Non. ça, c'était il y a longtemps. Non, maintenant, je veux juste te faire souffrir… te faire souffrir autant que j'ai souffert par ta faute. »

Van se sentit rassuré. Il voulait lui faire une belle cicatrice sur la joue ? à sa guise, ce n'était pas bien grave, il n'allait pas en mourir. Tout ce qui lui importait, c'était que Serena revienne. Peut-être Dilandau la laisserait-il revenir une fois sa vengeance accomplie ?

« Tu as la rancune tenace. Allez, fais-moi une jolie cicatrice et qu'on n'en parle plus ! »

« Qui t'a parlé de cicatrice ? »

Van se sentit cette fois très mal à l'aise. Que voulait-il lui faire ? Et comment pouvait-il se défendre ? C'était à la fois Dilandau et Serena.

« Tu crois payer juste avec une cicatrice le mal que tu m'as fait ? »

« C'est bien ça le problème, non ? Tu m'en veux parce que je t'ai soi-disant défiguré. »

« ça, c'était avant… avant que tu tues Gatti. »

« Gatti ? »

« Oui, Gatti, la seule et unique personne qui m'ait vraiment aimé… et mon seul et unique amour. Il faisait partie de mes slayers. Tu comprends maintenant Van ? Maintenant, il est temps pour toi de comprendre combien j'ai souffert. Il est temps de connaître cette douleur à ton tour !! »

Un temps s'écoula.

« Tu aimes Serena, n'est-ce pas ? »

Van fronça les sourcils. Où voulait-il en venir ?

Dilandau riait intérieurement de ce type qui ne comprenait pas que c'était lui qui les avait précipités dans les bras l'un de l'autre. Il aurait voulu dire à Van que ce qu'il aimait tant chez Serena, c'était lui, Dilandau. C'était lui qu'il aimait, il était le côté adulte. Le coté enfantin de Serena avait du charme, mais ce qui avait rendu Van fou d'amour, c'était son coté mature. D'ailleurs, c'était Dilandau qui avait tout contrôlé du début à la fin, laissant juste le coté enfantin de Serena s'exprimer juste au moment où il le fallait. Van l'ignorait, mais c'était de Dilandau dont il était fou… et pas de cette gamine de Serena. Stupide Van. Oui, il aurait voulu lui dire. Il était sûr que ça lui aurait fait du mal. Cependant, lui dire ce genre de choses aurait pu aider Van à mieux supporter ce qui allait suivre, à relativiser un peu la vengeance de son adversaire. Il n'en était absolument pas question, il fallait que la vengeance soit totale.

Gatti lui avait dit d'abandonner sa haine, qu'il ne pourrait jamais être heureux s'il ne le faisait pas. Mais comment pouvait-il être heureux sans lui ? Et puis, il était normal que son assassin paye ! Il n'y pouvait rien. Il était comme ça. Il fonctionnait comme ça. Il avait énormément souffert. Il y avait des gens qui finissaient par accepter la souffrance comme si c'était normal. Et il y avait les personnes comme Dilandau qui, à force de tout endurer, avait décidé de rendre coup pour coup à l'univers tout entier… et à des personnes en particulier quand ils arrivaient à déterminer précisément qui les faisait souffrir.

Van l'avait fait souffrir.

Enormément.

Encore plus que les sorciers.

« Oui, tu l'aimes passionnément, n'est-ce pas ? Peut-être autant que j'aimais Gatti. »

D'un geste rapide, Dilandau fit tourner le couteau dans sa main. Van comprit trop tard, Dilandau s'était déjà profondément enfoncé le couteau dans le ventre quand il tenta de l'arrêter. Dilandau tomba à genoux. Cette scène n'avait pas duré plus de trois secondes.

« Tu vas… savoir… ce que… ça fait », articula difficilement Dilandau.

« NON !! PAS çA !! SERENA !! »

Van se recula, tremblant, effrayé de ce qu'avait fait Dilandau. Ses yeux étaient fixés sur la tâche de sang qui grandissait sur la chemise de l'ancien soldat. Comment pouvait-on en arriver à ça ? Comment pouvait-on pousser la haine si loin ? Ou l'amour ?

Chez Dilandau, amour et haine étaient indissociables depuis ce jour sanglant où il avait vu partir un à un ses slayers… dont Gatti.

« Bye bye Serena », murmura l'ancien Zaïbacher dans un sourire. Il ôta le couteau d'un geste sec pour l'enfoncer à nouveau dans sa chair.

« ARRETE !!! », hurla Van, collé contre le mur, incapable de réagir. Agir comment d'ailleurs ? Ils étaient loin de tout. Personne ne pouvait plus sauver Dilandau.

Personne ne pouvait plus sauver Serena.

Dilandau, écroulé sur le sol, agonisait, mais son sourire restait imperturbable. Il entendait les pleurs et les hurlements de douleur de son ennemi. Il souffrirait à jamais. Son sourire s'accentua avant de s'évaporer en douceur à mesure que la mort envahissait son corps.

« Gatti, j'arrive », murmura-t-il avant de rendre son dernier soupir.

-Fin-

Avez-vous aimé cette fic ? Faites-moi part de vos commentaires dans une review.