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Chapitre 5 - omae wo suki ni natte yokatta
 
Hôpital de Yokohama - Minuit - Chambre 210
 
J'ai demandé aux médecins l'autorisation de rester. Je m'attendais à ce qu'ils me foutent dehors avec pertes et fracas passée une certaine heure, mais ils m'ont simplement recommandé le plus grand calme, et ils m'ont laissé rester près de toi. J'ai laissé la lumière éteinte. Toute la chambre est baignée par la lumière de la lune, qui filtre au travers des rideaux en voile de cette grande fenêtre, et je peux voir ton visage diaphane. Tu es tellement jolie. C'est surréaliste. Je souris en me disant que ce ne sera pas la première fois que je te regarde dormir au clair de lune…
(et certainement pas la dernière, non plus. Parce que tu vas te battre. Je le sais.)
Je n'ai rien avalé de la journée, pourtant je ne ressens pas de faim. Tout mon corps me fait mal, plus que si j'avais disputé une quinzaine de matches d'affilée.
 
Je me demande si tu as très mal, toi aussi. Je vois ta poitrine se soulever lentement au rythme de ta respiration, et je n'entends que le bruit de l'encéphalogramme près de toi. Ce bruit… ce bruit me remplit d'amertume et d'appréhension, j'ai l'impression que mon cœur va déborder de chagrin. Je caresse doucement ton front et tes cheveux, et je me rends compte que je ne le fais pas pour toi, mais, égoïstement, pour moi. C'est ton contact qui me calme. Il en a toujours été ainsi, d'aussi loin que je me souvienne.
 
Sa peau est si froide. Si froide.
 
Tes parents sont rentrés depuis longtemps, Machida aussi. J'imagine que les gars doivent dormir depuis longtemps, eux, pour être en forme demain.
 
Et toi aussi, tu dors. Parce que je veux croire que tu es simplement endormie, mon amour.
 
Je vais passer toute la nuit près de toi, je veux être là quand tu t'éveilleras, je veux être la première personne que tu verras, je veux être celui à qui tu donneras ton premier sourire.
 
C'est drôle, disputer cette coupe c'était mon rêve, le rêve de toute ma vie, pourtant je ne ressens pas la moindre tristesse à l'idée de ne pas jouer demain. Je ne ressens rien, sinon une culpabilité évidente vis-à-vis d'eux tous. Mes coéquipiers. Parce que c'était leur rêve aussi, et que je sais qu'ils avaient plus que jamais besoin de moi pour le mener à bien. Pour l'instant notre équipe est très affaiblie, les forfaits pour blessures se sont multipliés ces derniers temps, et je le sais, ce match demain n'était pas parti pour être une partie de plaisir. Et voilà que je les lâche. J'en suis tellement désolé, je sais qu'ils ne me pardonneront probablement pas, j'en suis conscient.
 
Mais tout ça n'a aucune importance, plus maintenant.
 
Je ne sais pas pourquoi il me faut toujours la menace de te perdre pour me permettre de réaliser l'importance que tu as prise dans ma vie. C'est ton premier départ qui m'a fait réaliser à quel point je voulais te garder près de moi.
Quand tu es revenue, je me suis senti pleinement heureux, parce que j'avais l'impression de pouvoir enfin concilier mes sentiments pour toi et ce qui comptait le plus dans ma vie : le football.
 
Mais ici et maintenant, à présent que j'ai si peur de te perdre, je réalise que je m'étais trompé. Non, le football n'est pas toute ma vie.
Ma vie, c'est toi.
 
Ca a toujours été toi, Yoshiko.
 
Mon premier amour, mon seul amour.
Je ne te laisserai pas partir, on a encore toute une vie à passer l'un près de l'autre. Et malgré toutes les premières fois qu'on a déjà vécu ensemble…
 
Je peux te le dire, je n'ai jamais rien connu de plus pur et de plus tendre que cet instant, dans cet aéroport, lorsque j'ai embrassé ta petite main. Pour autant, à l'époque, je n'avais encore jamais vécu de moment plus furieusement sensuel que celui-là. J'en souris à présent mais c'est vrai, tu sais. C'était pourtant un baiser tout ce qu'il y a de plus chaste, tu te souviens ? Mais le souvenir de la douceur de ta peau sur mes lèvres, la chaleur de ta joue que j'ai caressée doucement pour sécher tes larmes, ce souvenir-là m'a tenu chaud plus d'un soir durant ce long hiver où tu étais si loin.
 
Plus rien ne passera avant toi. Plus jamais.