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Chapitre 1 : Mise au point

C'est donc à ça que ressemble une université de l'élite. Grand, éclairé, large, étudié.

Ken faisait en quelque sorte aussi partie de l'élite, puisqu'il avait été créé pour la servir, mais il n'avait jamais visité ce genre d'endroit réservé aux castes supérieures. Un temple dédié au pouvoir et à l'argent, parce que les deux vont toujours ensemble.

L'air de rien, il étudia soigneusement les étudiants vagabondant dans le bâtiment. Les trois-quarts d'entre eux sont des poseurs, se dit-il, incapables de se défendre si jamais il me venait à l'idée de les attaquer. Ce n'était pas qu'il en avait envie, mais son entraînement l'obligeait à penser comme ça. Cette bande d'imbéciles surprotégés pense que l'argent peut tout acheter, même le cerveau qu'il leur manque. Lui connaissait la réalité de la société dans laquelle il vivait, la structure pyramidale des castes instituée un siècle et demi auparavant. Une structure fragile… si fragile que ce qui se passait dans cette université pourrait, à terme, causer l'écroulement de l'édifice. C'est pour ça que j'existe ; pour protéger un système que je hais. Mais, curieusement, cette pensée lui vint presque sans amertume. L'entraînement de toute une vie l'empêchait de s'attarder trop longtemps sur ses propres sentiments.

Soudain, son regard fut attiré par un élève. Ce n'étaient pas ses habits bariolés qui avaient alerté l'attention de Ken, mais plutôt sa manière de se mouvoir. Il se déplaçait comme un fauve dans la jungle, semblant avoir une conscience aiguë de ce qui l'entourait. Il émanait de lui une aura trouble que Ken n'identifiait pas, décidemment différente de celles des autres personnes dans le hall. Il le reconnu alors qu'il s'avançait vers lui. Motomiya Daisuke, nom de code Cookie… je me demande vraiment à quoi ils pensaient à l'agence lorsqu'ils lui ont donné ce surnom ridicule.(note de l'auteur : une fantaisie que je me suis permise… Daisuke est à croquer !)

A l'éclair qui passa dans les yeux du rouquin alors qu'il regardait vers lui, Ken su que sa présence avait été remarquée. Il se mit alors en marche, se dirigeant vers l'entrée du hall.

Sans se faire remarquer, Daisuke lui emboîta le pas.

La vue à l'extérieur était incroyable. Sous un dôme de verre protégeant le campus de la pollution environnante, un vaste parc verdoyant s'étalait jusqu'à l'horizon. Rien que cette vue était révélatrice du standing du lieu où ils se trouvaient, les espaces verts se faisant de plus en plus rares dans les villes, en grande partie à cause du coût d'entretien.

Ken se dirigea vers une partie déserte du parc et s'adossa à un arbre, attendant que l'autre commence la discussion.

Agent Raven, je présume ? La question était une pure formalité, mais Daisuke se sentait quelque part obligé de la poser.

Grimaçant à l'énoncé de son nom de code, Ken répondit :

Vous présumez bien, mais mon nom est Ichijôji Ken. J'apprécierai que vous m'appeliez ainsi.

Pas de problème pour moi. Je suis Motomiya Daisuke. Pourrait-on laisser tomber le vouvoiement ?

Le plus tôt vaudra le mieux si nous voulons passer inaperçus. Où en es-tu exactement dans ton enquête ?

Je ne t'apprendrais rien en te disant que cette université est la cible de terroristes révolutionnaires qui se servent des étudiants comme cobayes pour tester une nouvelle drogue. Les victimes ont le cerveau retourné comme une carpette.

Réprimant un geste d'impatience Ken demanda :

C'est-à-dire ?

Je n'ai jamais rien vu de tel. C'est comme si ils n'agissaient plus de leur propre chef.

Que dit le labo à ce sujet ?

Selon eux, le produit vecteur est assez rapidement éliminé par l'organisme mais pourtant les victimes n'en récupèrent pas leur lucidité pour autant. Il est difficile de déterminer les composants du produit, mais il semblerait en grande partie composé de désinhibiteurs et d'hallucinogènes.

Si c'était le cas, il ne causerait pas tant de dégâts… Il nous faudrait un échantillon pur…Des symptômes de manque ?

Graves après cinq ou six prises.

Mode de diffusion du produit ?

Cette nouvelle drogue est particulièrement courue par les jeunes en mal de sensations fortes. La plaque tournante de distribution du produit semble être un club, le Night Goddess. On y croise une faune assez bariolée… C'est le coin où tout le monde se lâche. Si seulement on pouvait les prévenir…

C'est malheureusement impossible. L'existence de cette mafia doit rester secrète. Notre mission est de remonter la filière jusqu'à la tête de cette organisation. Le bureau suspecte que des hauts dignitaires sont impliqués dans la magouille. Et, de toute façon, même si nous leur apprenions la vérité, ça ne les empêcherait pas de continuer à consommer cette drogue.

Tout de même, c'est moche.

On ne peut pas empêcher les gens de se foutre en l'air si ils en ont envie !

Surpris, Daisuke fixa Ken. Durant tout l'échange, les barrières mentales de son interlocuteur étaient restées élevées, mais soudainement, il avait senti une émotion. Tiens donc, il n'est pas aussi insensible qu'il n'y parait…Quelque part cette pensée le rassura. Peut-être pourrons-nous faire du bon travail ensemble, finalement. Repensant à ce que Ken venait de dire, il s'aperçu qu'il avait raison. Essayer d'empêcher un drogué d'avoir sa dose ? Autant lancer des meringues dans un trou noir. Il le savait. Il se souvenait de cette sensation, comme une soif dévorante de tout le corps, la chimie du cerveau détériorée par ce besoin, le rush de la prochaine prise. Je croyais avoir oublié… mais c'est toujours là… Se forçant à reprendre la conversation, il dit dans un soupir :

Tu as raison… quel est le plan ?

S'introduire dans le club, bien sûr !

Un sourire étira la bouche de Daisuke tandis qu'il contemplait Ken. Il maîtrisa à peine son amusement lorsqu'il répondit :

Quelques modifications s'imposent dans ce cas là…

Ken, peu sûr d'apprécier le sourire du rouquin, dit, sur là défensive :

Quel genre de modifications ?

Daisuke jaugea les vêtements de Ken. Classiques, dispendieux et discrets, parfaits pour passer inaperçu sur le campus. Lorsqu'il répondit, l'hilarité le gagna :

Je crois avoir mentionné que le « Night Goddess » est le lieu de tous les excès. Là-bas, la tenue correcte exigée pourrait être définie par l'exact contraire du mot habillé. Un peu plus de glamour et de paillettes serait aussi le bienvenu.

Au regard que lui lança Ken, il su que « ça » n'était définitivement pas au programme du jeune homme. Il s'étonna de la facilité avec laquelle il lisait ses émotions à présent, son don semblant se synchroniser avec la « fréquence » de Ken. Il ne s'étonna cependant pas de la facilité avec laquelle il pouvait déshabiller mentalement Ken. De près, il était encore plus beau. Je me demande si cette beauté est une caractéristique génofixée ou si c'est un accident d'éprouvette ? Curieux comme cette pensée semblait triviale, à présent. S'efforçant de se concentrer, il continua :

De plus, si nous y allons ensemble, nous aurons l'air louche, à moins que…

Ken, qui avait déjà l'impression d'être un lapin coincé dans un tunnel (très déstabilisant quand on n'en a pas l'habitude) soupira ; il venait de voir la lumière. La mauvaise nouvelle, c'est que ce n'était pas la lueur rassurante de la liberté mais plutôt celle, aveuglante, d'un train roulant à toute vitesse droit sur lui.

Laisse-moi deviner… à moins que nous fassions semblant d'être… liés

L'euphémisme poli eut du mal à franchir ses lèvres. Il regarda Daisuke et su que celui-ci s'amusait beaucoup de la situation, mais ce n'était pas ce qui dérangeait Ken. Il était en fait beaucoup plus alarmé par l'étrange lueur brillant dans les yeux de celui-ci. Il avait lu le dossier de l'agent cookie, y compris les informations classées personnelles. Tu perds le contrôle…tout ceci n'est qu'une mission de plus, tu n'as pas besoin de t'impliquer personnellement !

Essayant de reprendre le cours de la conversation, il ajouta :

Je vois mal où nous allons pouvoir trouver les vêtements nécessaires à cette infiltration.

Ne t'inquiète pas pour ça, le campus est une vraie petite ville, on y trouve de tout ! Je connais justement une boutique où nous trouverons notre bonheur, nous n'avons qu'à y aller après les cours !

Bien.

Il n'y avait rien d'autre à ajouter.

Regardant sa montre Daisuke se rendit compte que la conversation avait duré moins longtemps qu'il l'aurait cru. Les symptômes sont clairs… je suis attiré par lui. Il dit, presque avec difficulté :

- Les cours vont commencer. Nous ferions mieux d'y aller.

Notes de l'auteur : je ne sais pas si ça se voit, mais je me suis beaucoup amusée en écrivant ce chapitre. J'espère qu'il vous plaira !

Pauvre Ken, coincé dans mon fic… huhu, que vais-je lui faire subir dans le chapitre prochain ?

Jikaï : Ken et Daisuke font plus ample connaissance (pas de cette manière là, bande d'obsédés) Ainsi que les boutiques. Sourire machiavélique ! J'ai moi aussi fait les boutiques ai j'ai vu d'adorables articles d'automne hiver… j'ai même craqué sur un pull, alors je vais faire passer le reste de ma fièvre acheteuse sur ces deux pauvres gars. Deux garçons coincés dans des cabines d'essayage ? Voilà qui promet d'être drôle ! Ce n'est pas dans James Bond que vous trouverez ça !