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Chapitre 4 : Par intraveineuse

La porte qui menait au sous-sol où les échanges de drogue avaient lieu se trouvait dans un renfoncement sombre du club, ce qui facilitait la discrétion. Drapés dans le camouflage de Ken, ils passèrent inaperçus tandis qu'ils se dirigeaient vers elle. Ça n'était pas difficile d'ailleurs car les clients du club étaient tous absorbés dans des actions nécessitant deux participants au minimum.

La porte elle-même présentait trois systèmes différents pour prévenir les effractions. Une serrure, que Daï eut tôt fait de crocheter, une ouverture à code barre qui le fit sourire et une reconnaissance oculaire plus difficile à tromper.

Il sortit de sa poche arrière une carte bidouillée spécialement à cet effet qu'il glissa dans la fente du code barre. Celui-ci passa au vert, garantissant l'accès. Il ne restait plus que la reconnaissance oculaire. Ce système était garanti sans défaut et à l'épreuve des voleurs, à moins que ceux-ci aient l'habitude de se promener avec les globes oculaires de leurs victimes plein les poches.

Daïsuke n'avait néanmoins pas besoin de cela pour passer. Il força une petite trappe située près de la porte, donnant accès aux circuits logiques du système d'identification. La logique est une très belle chose certes, mais elle est aussi également très facile à tromper. Il retira une puce. Cette puce était responsable de ce que le système garantissait ou pas l'accès à la pièce en envoyant ou en bloquant un faible influx électrique. Il sortit un mince fil de fer et l'inséra dans les trous laissés vide par la puce, permettant au courant de passer sans aucune difficulté.

La porte s'ouvrit. Le système de reconnaissance oculaire ne reconnaissait pas les deux intrus, mais leur ouvrit tout de même la porte. La technologie était décidément une très belle chose.

Efficace ! commenta mentalement Ken.

Ils entrèrent. La porte se referma derrière eux avec un chuintement.

Les yeux de Daï s'élargirent tandis que Ken ne broncha pas. Daï n'avait pas prévu un tel comité d'accueil, Ken oui. Le Kaiser et une dizaine d'hommes de mains taillés comme des armoires à glace les attendaient. Une chose attira l'attention de Ken : ceux-ci avaient le regard vide, sans même une étincelle de vie.

Un sourire sardonique étira la bouche du Kaiser lorsqu'il dit :

Très amusante votre petite démonstration. Je vous aurais bien ouvert la porte moi-même, mais ça aurait gâché votre plaisir et le mien.

Voici donc celui qui se cache sous ce trafic de drogue dit Ken avec un calme dangereux.

Oui et non, mais vous n'avez pas besoin d'en savoir plus.

Nous sommes là pour obtenir des réponses.

Oh Ken, tu me deçois, je pensais que tu avais remarqué que tu n'étais pas en mesure d'émettre des menaces.

Ken grimaça au tutoiement. Il n'avait pas l'habitude que des terroristes psychopathes soient aussi familiers avec lui.

Quoiqu'il en soit, reprit le Kaiser, vous imaginez bien que je ne peux pas vous laisser retourner à l'agence avec ce que vous savez. Mais je suis généreux. Vous êtes venus pour obtenir un échantillon de la drogue et vous allez en avoir une dose… Chacun ! Son sourire de maniaque au dernier stade de la schizophrénie s'élargit alors qu'il ajoutait :

Gardes ! attrapez les !

Le Kaiser avait toujours rêvé de dire cela.

Ken et Daïsuke réagirent alors que les attaquants les assaillaient dans une mêlée indistincte.

C'était un étrange spectacle.

Ken avait un style très fluide qui dénotait une connaissance poussée dans plusieurs arts martiaux. Il évoluait en évitant les coups et en maîtrisant un à un ses opposants. Sa grâce était telle qu'on en oubliait la mortelle efficacité de ses coups.

Daï lui, avait le style plus rude de celui qui à appris à se battre dans la rue. Attendant l'erreur de l'adversaire, il agissait avec l'instinct d'une bête fauve laissant ses mains, ses coudes ses bras, enfin tout ce qui pouvait atteindre ses ennemis, agir sans se poser de question. En quelques secondes, il avait déjà terrassés deux assaillants, l'un d'un coup de genou balistiquement envoyé entre deux jambes, l'autre en lui déboîtant un bras.

Les deux agents avaient le dessus et la mêlée s'éclaircissait quand le Kaiser finit par intervenir :

Maintenant, ça suffit ! La voix se répercuta dans la salle comme l'aurait fait un coup de tonnerre.

Sans même comprendre pourquoi, réagissant seulement à l'incroyable autorité de la voix du Kaiser, Daïsuke s'immobilisa, permettant à l'un des gardes de le ceinturer. Bon sang, un ordre psychique, pensa Daï en un éclair. Impossible ! Il faudrait la puissance de Ken pour faire un truc pareil !

Le Kaiser se rapprocha, tenant à la main l'une des doses qu'il avait préparée pendant que les deux agents luttaient. Avec une panique grandissante, Daï se débattit et envoya un coude dans les côtes du garde qui le retenait, se libérant légèrement…Trop tard. Le Kaiser s'apprétait à le piquer.

C'est alors que Ken, qui s'était enfin débarrassé de ses deux derniers adversaires sans être perturbé par l'ordre du Kaiser grâce à ses barrières mentales intervint, stoppant le bras de celui-ci et lui arrachant la seringue de la main. Le Kaiser réagit à la vitesse d'un serpent sur une plaque chauffante, dévoilant une deuxième dose dans sa main droite, jusque là dissimulée par un pan de sa cape. Visant la veine visible sur le bras tendu de Ken, il le piqua avant que celui-ci n'ait le temps de réagir.

Ken ! cria Daïsuke impuissant, toujours retenu par l'un des gardes.

Celui-ci ne répondit pas. Le Kaiser et lui se faisaient face à présent. Quelque soit le contenu de la seringue, celui-ci circulait à présent dans le sang de Ken. C'est alors que le Kaiser prit la parole :

Ken, tu dois commencer à comprendre à présent, non ?

Ken secoua la tête. Ses perceptions se faisaient moins nettes, tellement vagues…Il sentait ses barrières mentales fondre sous l'effet de la drogue et devait faire un terrible effort pour garder son équilibre. Il ne vit pas le Kaiser se rapprocher et lui prendre la tête dans ses mains.

ça va aller mieux dans un instant, laisse toi aller dit celui-ci presque tendrement.

C'est alors que Ken sentit le Kaiser qui essayait de passer ses barrières psychiques, de pénétrer en lui, dans sa tête …NON ! Le terrible cri psychique se répercuta dans chaque esprit présent dans la pièce, avec la force non réprimée d'un télépathe surpuissant. Il repoussa le Kaiser avec toute sa force psychokinétique, l'envoyant voler à l'autre coté de la salle. Comme foudroyé en même temps que son maître, le garde qui retenait Daï relâcha celui-ci. Sans chercher à comprendre, Daïsuke se précipita vers Ken.

Celui-ci se tenait contre un mur, une expression d'horreur absolue peinte sur le visage. Il essayait désespérément de se contenir. Calme… Il me faut du calme ! Il pensa à son appartement sécurisé comme un rongeur effrayé penserait à son terrier et attrapa le bras de Daï de sa main libre.

Et ils se déplacèrent.

Surpris, Daï regarda autour de lui. Ça n'était définitivement pas le club. La pièce où ils se trouvaient était large et meublée avec goût dans des tons crème et noir. Téléportation ? Mais où sommes nous ?

Ken perçut la question mais ne répondit pas. A la place, il se dirigea vers un curieux dispositif intégré à l'une des parois de l'appartement et l'activa. Aussitôt Daï sentit ses perceptions mentales diminuer et disparaître. Un amortisseur psychique ? C'est la première fois que j'en vois un. Avec un gémissement, Ken s'effondra sur un divan de couleur noire. Alors que Daï s'approchait de lui, il lui tendit la seringue pleine arrachée au Kaiser qu'il n'avait pas lâchée et lui dit :

Mets ça en sûreté.

Daïsuke acquiesça.

Ken, dit il avec douceur, où sommes nous ?

Chez moi.

Le Kaiser se releva péniblement, un goût de sang dans la bouche. Il ne s'attendait pas à une telle réaction de rejet de la part de Ken, pensant la drogue suffisante pour affaiblir les barrières et lui laisser prendre le contrôle de sa victime comme il le faisait d'habitude. Je l'ai sous estimé. Ken faisait décidément un adversaire de valeur. Et quelles barrières mentales ! Lui-même, malgré sa puissance, n'en possédait pas de telles.

Il avait commis une erreur et les deux agents étaient à présent hors de portée. Le night goddess, pourtant un QG confortable n'était plus une cachette assez sûre pour lui.

Le Kaiser sourit : La première phase du plan était un succès. Si sa drogue marchait aussi bien sur ces jeunes de la classe haute, ce serait un jeu d'enfant de manipuler les gens des bas fonds. Le test était fini, l'expérimentation grandeur nature allait pouvoir commencer.

Quant à Ken et Daïsuke, pas besoin d'être la pythie de Delphes pour savoir qu'ils croiseraient encore sa route. Et cette fois… Je vous aurais tout les deux !

Notes de l'auteur : J'ai beaucoup réfléchi avant de taper ce chapitre et je ne le regrette pas. C'était nécessaire. Pour être franche, je me demandais si je serais assez douée pour décrire une scène d'action. Le résultat me satisfait, mais qu'en pensez-vous, mes chers lecteurs ? En tout cas, j'ai battu tous mes records, j'ai tapé le chapitre 4 d'une seule traite… En moins de 2 heures ! ( je vide directement mon cerveau sur traitement de texte, sans passer par le support papier) Bon, faut dire qu'il est pas si long. Comment trouvez-vous le personnage du Kaiser ? J'adore les persos psychopathes… et mégalos, en plus ! Une remarque en passant : c'est encore Ken qui trinque !

Jikaï : Le prochain chapitre est un huis clos Ken-Daisuke. N'ayez pas peur… Pas de yaoi ! (désolée, mais j'ai pas envie de ruiner le scénar à ce niveau de l'histoire). Vous en apprendrez un peu plus sur Ken, ainsi que sur Daï. Cette drogue à vraiment de drôle d'effets… Rire démoniaque de l'auteur qui voit que son scénario imprévisible marche comme sur des roulettes !

Dédicace spéciale à Musashi Daryl, alias mon roninnichou et à Vashu alias Vash the Stampede, mes deux lecteurs les plus assidus ! Merci encore de vos conseils et encouragements !