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Chapitre 8 : Un autre jour au purgatoire

Tandis qu'ils se dirigeaient vers le petit appartement de sa sœur, Daïsuke se surprit à soupirer.

Pour être honnête, il ne se sentait pas tout à fait à son aise dans les subs. Chaque ruelle lui rappelait des souvenirs qu'il aurait préféré oublier. Contrairement aux quartiers de la haute où le climat était manipulé pour toujours être un été éternel, les bas quartiers laissaient voir la réalité : Un début d'hiver dans une atmosphère polluée.

La réalité faisait pâle figure face à l'utopie permise par le fric.

Avisant un groupe d'enfants jouant au foot, Daïsuke se rappela combien il aimait y jouer lui aussi. Il se souvint de ses camarades de jeu et se demanda combien avaient survécu à la drogue. Les maladies non plus n'étaient pas rares et ces quartier défavorisés connaissaient ces derniers temps une recrudescence d'une forme particulièrement virulente de grippe.

La misère du quartier faisait peine à voir et Daï sentait que son moral en prenait un coup. Ça aurait sûrement surpris pas mal de personnes à l'agence, mais il arrivait aussi à Daïsuke de déprimer. Il était loin d'être aussi superficiel que tout le monde le pensait.

Etrangement, Ken, lui, semblait parfaitement dans son élément, laissant le vent glacé jouer avec les mèches de ses cheveux. Des mèches noires comme les ailes d'un corbeau.

L'air froid lui rougissait les joues et ses yeux semblaient plus brillants. Arrivés au bloc de bâtiments que Daï avait indiqué, ils s'arrêtèrent.

Ken n'était pas un empathe, il n'avait pas le don pour sentir les changements d'émotions, mais il commençait à assez bien connaître Daï et était par ailleurs excellent pour décrypter le langage corporel.

Sentant l'état d'esprit de Daï, il lui frôla l'épaule de la main, sans rien dire.

Il s'inquiète pour moi ? C'est bien la première fois que c'est lui qui me touche ! pensa Daï. Le toucher était plus où moins tabou, sauf entre parents ou amants dans une société de télépathes où il permettait de lire profondément les pensées. Sachant cela, Daïsuke s'étonnait plus encore que Ken le touche après ce que celui-ci avait vécu au centre.

Si Ken sentit l'interrogation de Daïsuke, il n'y répondit pas, souriant sereinement à la place.

Le sourire de Ken surprenait toujours autant Daï. Il ressemblait au sourire paisible et averti qu'on pouvait trouver sur les statues de Bouddha. Le sourire de quelqu'un qui a contemplé le sens de la vie et compris la blague.

Daïsuke n'eut pas le temps de réfléchir à la signification de ce sourire énigmatique. Jetant un coup d'œil du coté de l'appartement de sa sœur, il vit deux individus louches en sortir. Ceux-ci, avisant les deux agents, se précipitèrent sur eux avec l'intention manifeste d'en découdre.

- Mais qu'est ce que ?

Daïsuke n'eut pas le temps d'en dire plus qu'un coup de poing bien appliqué l'envoyait par terre.

Réalisant que le temps n'était pas à la discussion pacifique et aux questions débiles mais bien à l'action, il faucha vicieusement les jambes de son adversaire d'un coup de pied rotatif après s'être rééquilibré par la force de ses bras. Se redressant dans le même mouvement, il envoya un coup de pied bien dosé dans les côtes de son opposant, lui coupant le souffle.

Pendant ce temps, Ken parait efficacement les coups du deuxième individu avant de retourner sa force contre lui et de l'envoyer manger le mur. Il s'écroula sans connaissance.

Tu connais ces gentlemen ? demanda Ken, dont le souffle n'était même pas altéré par sa performance.

Non, et ça m'étonnerai que ce soit le genre de personnes que ma sœur aime inviter répondit Daï en essuyant d'un revers de main un filet de sang de sa bouche.

Retournant d'un coup de pied l'un des deux gars, il le reconnu.

Il s'était déjà battu avec lui une semaine plus tôt.

Ken, ce ne serait pas…

Si, c'est un des gardes du Kaiser et ça ne me plaît pas beaucoup.

Jun…

Et Daï courut vers la porte ouverte de l'appartement.

Ken, lui, ne bougea pas. Il avait une sombre prémonition sur ce que son partenaire allait trouver chez sa sœur.

Méthodiquement, il sortit une pelote de câble fin mais solide et entreprit de ligoter leurs deux assaillants. Qui sait, on pourrait peut être sortir de leurs cerveaux lobotomisés quelque information intéressante.

Les volets étaient fermé et Daï du allumer pour pouvoir se diriger. Poussant la porte de la chambre entrouverte de sa sœur, il se figea. Jun était sur le lit, livide. Ses poignets étaient maculés de sang et d'autres coupures et marbrures sur son corps ne laissaient aucun doute : elle était morte.

Daïsuke vacilla sur ses pieds et s'appuya contre le mur.

C'est dans cet état que le trouva Ken, quelques instants après.

Silencieusement, Ken contempla le navrant spectacle. L'absence de sang autour du lit prouvait que la jeune fille n'avait pas été tuée sur place. Quant aux lunettes sur le visage de Jun, il les reconnu aussitôt pour ce qu'elles étaient.

Une déclaration de guerre.

Il ne toucha à rien et sortit un communicateur spécial de sa poche. Il contacta l'agence, les avertis de la situation et leur demanda d'envoyer des nettoyeurs ; c'était tout ce qu'il pouvait faire.

C'est à ce moment là que Daï réagit. Il dit, comme pour lui-même :

Kaiser, crois moi, tu me payeras ça.

Il y avait plus de force et de conviction dans ce simple murmure que dans tous les hurlements de rage de la terre.

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Yamato s'étira comme un chat. Après une telle séance de sexe avec le Kaiser, tout son corps lui faisait mal.

Il se tourna pour apercevoir les yeux sombres pour une fois débarrassés de leurs lunettes et dit :

Avant que tu ne m'interrompes de plaisante façon, je venais t'annoncer que nos chimistes avaient réussi à synthétiser la drogue sous forme de pilules. Les effets stupéfiants ont été atténués et la formule comprend également des antibiotiques, conformément au plan.

Toujours aussi efficace pour débloquer les pouvoirs psy et exploser les barrières mentales ?

Le Kaiser ne perdait jamais son but de vue.

Encore plus en fait, le mélange a été concentré.

Parfait ! Prochaine étape, la propagation de masse !

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Le corps de Jun avait été emporté, les deux agents du Kaiser emmenés pour interrogatoire.

Ken rentra au loft, soutenant Daï à moitié titubant contre lui. Il l'avait regardé boire verre sur verre d'un alcool de mauvaise qualité dans un troquet insalubre. Ça n'avait pas franchement apporté d'amélioration car, contrairement à ce qu'on aurait pu penser, Daïsuke avait l'alcool mauvais.

Il y avait quelque chose de désespérant à regarder le rouquin d'habitude si joyeux se noyer dans l'alcool. Bien qu'ayant subi lui même ce genre de perte, Ken se sentait terriblement impuissant à calmer la douleur de son équipier. Et si il y avait bien quelque chose que Ken n'aimait pas, c'était se sentir impuissant, comme tous les hommes d'ailleurs.

Daïsuke n'avait pas desserré les lèvres depuis le départ des nettoyeurs et Ken ne savait pas comment briser le silence qui s'était installé.

Une Miyako ensommeillée leur ouvrit la porte. Voyant l'aspect de Daï elle demanda :

Qu'est ce qui se passe ?

Une de ses parentes est morte répondit Ken, laconiquement.

Oh, je suis désolée, vraiment… Mais tu connais le moyen de lui remonter le moral, pas vrai ?

Rougissant légèrement, Ken ne répondit pas, même si il avait compris ce qu'elle sous-entendait. Ne souhaitant pas se l'aliéner, il lui souhaita bonne nuit avant de monter.

Arrivé dans le loft, Daï se dirigea pesamment vers le lit à deux places avant de s'y asseoir. Ken, le rejoint quelques instants plus tard, une aspirine se dissolvant dans le verre d'eau glacée qu'il tenait à la main.

J'ai pensé que cela pourrait t'être utile, dit il en tendant le verre à Daï.

Daï leva la tête. Ses yeux étaient étonnements clairs pour quelqu'un qui avait essayé de se soûler à mort moins d'un quart d'heure plus tôt.

Personnellement, j'aurais préféré un martini dry ou une vodka, mais ça fera aussi bien l'affaire, j'imagine. Ce qu'il y a de vraiment tragique quand on veut se bourrer la gueule, c'est que si on veut le faire dans les règles de l'art, ça coûte la peau des fesses.

Ken ne répondit pas. La nuit allait être longue.

Nda : oui, je sais, j'ai mis un peu de temps à finir ce chapitre, mais un problème avec word a supprimé tout le début du chapitre, ce qui n'est pas un mal parce que je n'avais vraiment pas le moral quand je l'ai écrit. Je viens de le retaper, et Daï n'a toujours pas le moral, mais je pense que c'est mieux…L'autre, la mélancolie était plus présente je trouve. Histoire de satisfaire mon lectorat masculin, il y a une scène de baston… Oh, plutôt petite. J'espère que vous appréciez l'attention messieurs !

Ce chapitre est le plus long de ceux que j'ai écrit. Ne le sous estimez pas. Comme tous les autres, il est essentiel à l'intrigue.

La première scène est une scène d'ambiance, ça devient une habitude. Niveau douleur pour Daï, j'ai été pudique. J'ai seulement décrit ce qui était visible par les yeux de Ken, quitte à renchérir plus tard. C'est aussi une petite vengeance, Jun m'a toujours porté sur les nerfs.

Jikaï : Comment Daï va réagir ? L'agence arrivera elle à extraire du cerveau des deux éponges des informations intéressantes ? Quel sera le prochain mouvement du Kaiser ? Nyarkk ! vous verrez cela dans le chapitre prochain !

Vous avez aimé ? Vous avez détesté ? Une suggestion ? J'écris pour vous, votre avis m'intéresse. Emailez moi !