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Chapitre 9 : Partition à quatre mains

Jou Kido triturait nerveusement ses lunettes, une habitude qui avait le don d'exaspérer le Kaiser. Il l'avait reçu dans l'un de ses bureaux secondaires. En cas de problème, il ne voulait pas perdre sa base principale une seconde fois.

La corruption ne se trouvait pas que dans les plus hautes sphères du gouvernement, elle atteignait également les bas fonds, signe pour le Kaiser que le gouvernement ne ferait plus long feu, surtout si c'était lui qui tenait la boîte d'allumettes. Cette situation l'arrangeait bien puisqu'elle allait lui permettre de répandre sa drogue en tant que médicament grâce à la nouvelle formule comprenant des antibiotiques, au vu et au su de tout le monde… Pourvu qu'il arrose les bonnes personnes pour obtenir les autorisations voulues. Déjà la majorité des hôpitaux du coin distribuaient préventivement le « mind blower » en vaccinations et pilules pour lutter contre l'épidémie de grippe qui sévissait.

Jou Kido était le médecin en chef de l'un des plus grands hôpitaux des bas fonds, spécialisé dans l'accueil des toxicomanes. Ou devrais-je dire mouroir ? La dénomination n'avait que peu d'importance, après tout.

Voilà la somme convenue, dit le Kaiser en désignant une mallette noire sur la table.

Kido acquiesça en déglutissant péniblement.

Il est franchement répugnant pensa le Kaiser. C'était bien la première fois qu'il se félicitait de porter des gants. Il aurait sinon senti la poigne molle et la paume transpirante de son interlocuteur tandis que celui-ci lui serrait la main pour prendre congé.

Ce type là ne me regarde même pas dans les yeux… Il me trahira dès que le vent tournera si je ne fais rien. Donc…

D'un geste rapide, il lui saisit la tête, le forçant à soutenir son regard. Kido résista un instant avant que son esprit cède sous l'invasion de celui du Kaiser. Celui-ci n'avait pas besoin du mind blower pour écraser la psyché d'un aveugle mental. Kido n'aurait même pas conscience qu'il était télécommandé. Parfaitement insoupçonnable.

Le Kaiser lui ordonna de regagner l'hôpital.

Le Kaiser sourit pensivement tandis qu'un nouveau plan diabolique germait dans son cerveau.

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Daïsuke avait dû s'endormir quelques heures car quand il se réveilla, il faisait toujours nuit noire et Ken dormait près de lui. Il s'extirpa des draps pour réaliser que la chambre était glacée. Il n'aurait décidemment jamais dû s'habituer au confort des quartier huppés.

C'est alors que ce à quoi il s'était tout l'après-midi efforcé de ne pas penser lui tomba dessus comme une tonne de briques. Toutes ses années où il avait lutté pour subsister dans les ghettos, ses efforts pour s'en sortir avaient finalement coûté la vie à la seule personne de sa famille qui l'avait soutenu. Laissant aller sa tête contre le mur dans une vaine tentative pour lutter contre l'abattement, il revit Jun, telle qu'elle était dans ses souvenirs : jeune, pleine d'énergie, toujours positive, l'encourageant quand il était prêt à perdre espoir.

Dire que Daï se sentait mal à cet instant précis était un euphémisme.

Jun aurait dû ne jamais avoir à souffrir ce genre de chose. En fait, Daïsuke cherchait depuis longtemps le moyen de la faire admettre dans les quartiers supérieurs. Il se maudit intérieurement d'avoir échoué.

Elle aurait survécu. Le Kaiser n'aurait pas pu la prendre pour cible.

Il faisait décidément trop froid et Daï décida que si il devait venger sa sœur, ce n'était pas le moment d'attraper le rhume du siècle. Il réintégra donc la tiédeur paisible des couvertures et se retrouva en train de fixer Ken.

Celui-ci dormait en chien de fusil, la tête tournée vers Daïsuke et le rouquin se surprit à désirer son contact, sa chaleur.

C'était là l'une des grandes différences entre les deux agents. Alors que Ken préférait se cacher pour souffrir, Daï lui recherchait automatiquement une épaule sur laquelle pleurer.

Ce n'était pas néanmoins la seule chose qui poussait Daï à réagir ainsi. L'homme est ainsi fait qu'il recherche un soulagement sexuel lorsqu'il a subit un choc. De plus, Daïsuke avait toujours été attiré par Ken…

Daïsuke ferma les yeux, essayant de lutter contre ce que lui dictait son instinct. C'est alors qu'il sentit les bras de Ken entourer ses épaules et l'attirer vers lui. Il rouvrit les yeux et se retrouva en train de se noyer dans ceux de Ken, pleins d'inquiétude et de gentillesse.

Et Ken percevait parfaitement sa détresse. Il ne le repoussait pas…Daï cessa de lutter.

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Le Kaiser réfléchissait au derniers ajustements de son plan quand sa ligne personnelle avec Lady Arachna bipa.

Il sourit en se dirigeant vers l'écran et en prenant la communication. Il allait pouvoir régler les derniers détails de son plan immédiatement.

Comme il fallait si attendre, Lady Arachna était en colère.

Elle tempêtait vainement, furieuse que le Kaiser ait envoyé deux sous fifres « raccompagner» Jun Motomiya, permettant au centre de les attraper et de leur faire subir un interrogatoire.

Elle est bien trop stupide pour comprendre à quel point il est rafraîchissant d'avoir un ennemi qui vous hait en face de vous. C'est tellement plus… Personnel ! Tellement moins banal que quelqu'un qui cherche à vous démolir parce que c'est son boulot… Dans la vie, tout est une question de motivation…

Voyant que le Kaiser demeurait sans réaction face à sa mercuriale, elle commit une erreur. Elle l'humilia, lui rappelant comment elle lui avait sauvé la vie des années plus tôt et offert de se venger, lui rappelant qu'il lui devait tout…

Comme si je ne savais pas qu'elle se sert de moi !

Elle l'avait humilié une fois de trop.

… et surtout, il faut que tu m'attrapes ces deux petits fouineurs ! Ken sera un atout précieux pour notre plan, mais je te l'ai déjà dit je ne sais combien de fois !

Le Kaiser sourit. Lady Arachna était un vieux disque rayé.

Justement, j'y pensais. Vous devriez suggérer à Lord Gennaï d'envoyer ses deux chéris visiter l'hôpital de Kido. Ça paraîtra parfaitement logique puisque c'est un centre de désintox… Je tendrais ma toile là bas et je les attraperais tous les deux.

Bonne idée ! Et cette fois, je serais là pour vérifier que tu fais bien ton travail !

Et elle raccrocha.

Le Kaiser soupira, soulagé. C'était presque trop facile.

Lady Arachna était un mal nécessaire. Le pire, c'est qu'elle s'imaginait être au contrôle des opérations. Le Kaiser n'avait jamais rien fait pour la désabuser. Il avait besoin d'une taupe au centre pour connaître les mouvements de ses adversaires. Bientôt, très bientôt, elle ne serait plus nécessaire, et ce jour là, le Kaiser se vengerait de tout ce qu'elle lui avait fait subir avec la plus grande délectation imaginable. Il avait déjà pensé à la manière dont il allait lui faire payer. La mort était trop douce pour ce genre de garce manipulatrice.

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Dans les bras de Daïsuke, Ken rêvait…

Regarde comme elle est belle !

A travers l'une des baies vitrées du centre, Osamu fixait la tour de Tokyo. Il avait toujours trouvé ce monument fascinant, parce qu'elle était grande, parce qu'elle était majestueuse, parce qu'elle dominait.

Personnellement, Ken ne voyait pas vraiment ce que la tour de Tokyo avait de si spécial, mais tout ce qui pouvait changer les idées de son frère était le bienvenu. Rares étaient les occasions de sourire…

Un jour, ils nous laisseront sortir et je monterai tout en haut, au sommet de la tour…Et moi aussi je dominerai la ville ! Tu viendras avec moi Ken, n'est ce pas ?

Ken ne répondit pas à la question parce qu'il s'éveillait.

Daï était réveillé également et Ken su qu'il avait aussi perçu le rêve de Ken. Le contraire aurait été étonnant, vu le niveau d'intimité qu'ils avaient maintenant atteint.

Nu, avec sa peau blanche contrastant avec celle naturellement bronzée de Daï et ses cheveux noirs éclaboussant l'oreiller, Ken avait quelque chose d'elfique. Daï aurait bien aimé explorer ces constatations mais Ken sauta du lit pour vaquer à ses occupations matinales habituelles.

Je te vois venir, Daïsuke !

Daïsuke n'avait jamais beaucoup aimé son prénom, préférant que sa famille et ses amis l'appellent « Davis ». Pourtant, Ken avait une manière particulière de prononcer « Daïsuke », comme en caressant chaque syllabe, qui faisait frissonner Daï et revoir son jugement à la hausse.

Il lui était vraiment difficile de se concentrer sur autre chose que sur Ken, surtout avec le souvenir de la nuit précédente qui lui trottait dans la tête.

Daïsuke avait déjà eu des amants télépathes, mais aucun ne lui avait permis d'atteindre une telle communion d'esprit…Et même au niveau du sexe, comparés à Ken, c'était tous des petits joueurs.

Un appel sur la ligne spéciale du centre le fit redescendre sur terre. Ken prit l'appel dans le salon. C'était lord Gennaï.

Bonjour agent Raven…où est l'agent cookie ?

Sous la douche monsieur. Tu parles… Quelque chose de neuf ?

Les deux légumes que vous avez capturés nous on livrés quelques informations intéressantes. Le « Mind blower » est maintenant distribué en pilule pour une diffusion plus rapide et il semble que le Kaiser prévoie une sorte de subjugation de masse. C'est bien connu, une foule est plus facile à impressionner qu'un individu seul.

Je vois le problème…Une idée de comment il va s'y prendre ?

Malheureusement non, c'est pourquoi il faut l'arrêter au plus vite ! Lady Arachna a suggéré que vous alliez visiter l'hôpital pour toxicomanes qui est à proximité. Appelez moi si vous avez du nouveau.

Ken conclut la communication pensivement. Il n'avait jamais fait confiance à Lady Arachna.

Notes de l'auteur : Yaay ! c'est fait ! ma dirty pair à sauté le pas et ça ne ruine pas le scénar, c'est parfaitement logique ! Comment ? Vous vouliez des détails ? Dommage… Si seulement vous étiez dans ma tête ! Comme ça, je garde mon rating PG -13 ! (bien vu) Et puis si j'avais donné des détails, non seulement le chapitre aurait été classé X mais en plus ça aurait pris 3 pages pour tout décrire, autant dire tout le chapitre quoi ! Non mais sans blague, vous voulez me faire perdre ma crédibilité ou quoi ? Bah, je n'aurais qu'à écrire un épilogue totalement PWP ! Les scènes 1 et 3 sont entièrement du point de vue du Kaiser. Ça permet :

d'échapper à des dialogues barbants

de rentrer dans la tête de mon diabolique ami.

D'expliquer les détails des plans du kaiser et ses motivations.

En plus, au niveau du style, je trouve perso que c'est la grande classe.

Encore un chapitre super long (enfin, de mon point de vue !). Heureusement, il était plutôt fun à écrire, avec pas mal d'informations sur le scénar, j'ai même failli en donner plus mais j'en garde encore pas mal de côté. Attention : rien, je dis bien rien dans ce chapitre n'est gratuit !

Jikaï : entendez vous, chers lecteurs, ce bruit de claquement sec ? c'est le bruit du piège qui se referme ! Le Kaiser va bien s'amuser dans le prochain chapitre ! Cela dit, est ce que mes personnages se laisseront faire ? Bien sûr que non !

Vous avez aimé ? Vous avez détesté ? Vous avez des remarques ou des suggestions ?

E-mailez moi !