Gundam Wing Fan Fiction ❯ Prince de mes rêves ❯ Chapter 5

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Prince de mes rêves

par Erynna

5. Celui qui offrait une tasse de café

Lucrezia se laissa choir comme une masse sur le petit banc à côté de son frère.
- Mon royaume pour une bonne vieille Kro ! soupira-t-elle en s'adossant contre le mur.
Heero choisit de l'ignorer. Les bras croisés, il poursuivit son observation assidue du bureau du commissaire, dont l'intérieur était visible à travers les parois de verre qui le délimitaient.
- C'est marrant, constata Lu en suivant son regard, on se croirait en train d'assister à un film muet... Ah, tu parles d'un endroit confortable ! s'exclama-t-elle en remuant impatiemment.
- C'est un commissariat de police, baka. Pas une salle de cinéma.
- Tes remarques sarcastiques, je m'en passe ! Nom de Dieu, ils vont nous garder encore longtemps ? Ça fait plus d'une heure qu'on poireaute ! Je te jure... faites votre boulot, sauvez des vies et voilà comment vous êtes remercié !
- Nous sommes là en qualité de témoins, Lu. Ferme-la un peu.
- J'aurais dû me syndiquer, j'aurais vraiment dû le faire, marmonnait-elle sans l'écouter. Et maintenant, où est-ce que j'en suis ? Chez les flics, rien que ça ! Et à part leur café qui sent le pipi de chat, tu peux toujours courir pour avoir quelque chose à boire ! Une heure vingt, ça fait une heure vingt qu'on fait le pied de grue ! Et Tro n'est toujours pas sorti de la salle d'interrogatoire... je me demande vraiment ce qu'il peut leur raconter. Même le mime Marceau a plus de conversation que ce type. Enfin, ce qui me rassure, c'est que TU n'es pas mieux loti que nous...
Inconsciente de la moutarde qui montait au nez de son frère, elle asséna le coup de grâce.
- Je parie que tu ne t'attendais pas à ce que ton petit copain pyromane finisse en prison pour tentative de meurtre sur son ex !
- Omae o korosu !! hurla Heero en se jetant sur elle.
Lucrezia avait cependant raison sur un point : il ne s'était absolument pas préparé à retrouver Wufei dans des circonstances aussi bizarres.
Tout avait commencé quelques heures plus tôt dans la soirée, lorsque la caserne avait reçu un appel signalant un incendie dans le quartier nord résidentiel. Deux véhicules s'étaient rendus sur les lieux toutes sirènes dehors, et au diable la limitation de vitesse ! s'était écriée Lu, le pied enfoncé sur la pédale. Heero s'était alors fait le serment de ne plus jamais la laisser prendre le volant. Le jour où elle avait manqué les décapiter en faisant du rase-mottes avec le canadair lui avait amplement suffi.
Il se souvint s'être dit que l'endroit méritait bien son surnom de "Colline d'argent". Les camions s'arrêtèrent devant un somptueux portail abritant une interminable allée bordée de cyprès. Parmi les arbres de ce qui devait être un parc de la taille du jardin municipal brillait le toit léché de flammes sur un côté. Ayant forcé l'entrée, ils parcoururent les quelque centaines de mètres qui les séparaient de la demeure à l'agonie. Superbe baraque, soit dit en passant. Dommage qu'elle fût sur le point d'être réduite en cendres à cause de l'imprudence de leurs propriétaires. Même si elle n'était pas entièrement détruite, le feu provoquerait des dégâts importants, voire irréparables, songea-t-il en dirigeant le jet vers le brasier qui s'en donnait à cœur joie, au premier étage.
Un homme sortit soudain en courant de l'entrée principale, affolé. A peine eut-il le temps d'expliquer d'une voix tremblante qu'il y avait encore ses employeurs dans la demeure que Heero, suivi de près par Trowa, s'élança à l'intérieur. Luttant contre la chaleur et la fumée qui se propageaient rapidement à travers toutes les pièces, les deux pompiers fouillèrent la maison à la recherche des victimes.
Heero hocha la tête comme Trowa lui enjoignait de monter au premier. Il n'avait pas grimpé trois marches qu'un cri déchirant résonna parmi le vacarme des flammes.
- TREIZE !! Espèce de lâche ! Viens te battre !
- Tu es malade, Dragon ! Regarde ce que tu as fait ! Toute la maison est en train de brûler !
- Je m'en moque ! Je suis venu rendre justice et j'y parviendrai, dussé-je périr avec toi !!
Trowa lui jeta un regard empli d'incompréhension mais continua néanmoins sa progression.
- Attention ! fit-il en se plaquant contre le mur.
Heero eut à peine le temps de se rabattre que deux hommes descendaient l'escalier au pas de course. Rien d'anormal vu la situation, exception faite du sabre que brandissait l'un des deux à l'encontre du premier.
- Je vais te tuer ! criait l'assaillant à pleins poumons. Je vais te faire souffrir autant que tu m'as fait souffrir, et plus encore ! Reviens ici, Treiiiiiize !!!
Trowa se tapa plusieurs fois de suite l'index contre la tempe, indiquant le fond sa pensée quant à ce qu'ils venaient d'assister.
Heero, lui, avait l'impression de se trouver à la fin d'un épisode de Benny Hill, lorsque tout le monde se court après au rythme d'une musique endiablée.
Un souffle puissant rabattit brusquement les flammes de leur côté. N'écoutant que leur courage et guidés par leur instinct sans faille, les combattants du feu se portèrent au secours des deux coureurs hystériques. Trowa poussa vers la sortie l'un d'eux, un grand châtain enveloppé dans son peignoir, tandis que Heero plaquait au sol le plus petit, manquant s'empaler sur la lame tranchante du sabre qu'il tenait à la main. L'autre gesticula un bon moment en hurlant comme un forcené mais Heero tint bon, refusant de desserrer sa prise tant que le jeune homme ne serait pas calmé. Ce dernier tomba très vite dans le silence, immobile et stupéfait comme il reconnaissait le pompier qui venait très certainement de lui sauver la vie.
- Heero... souffla-t-il d'une voix rauque et hésitante.
Le Japonais se releva à demi, ses mains emprisonnant toujours les poignets du jeune homme.
De soyeuses mèches noires s'échappant d'une petite queue de cheval, des yeux brun sombre écarquillés où dansait la lueur dorée des flammes, une bouche qu'il se souvenait avoir embrassée il y avait de cela une éternité, et les souvenirs semblaient en même temps si proches... presque tangibles, songea-t-il en caressant du bout des doigts la courbe d'une mâchoire.
- Wufei... C'est toi ?
C'était un rêve, ce ne pouvait être qu'un rêve ! Il n'y avait pas d'autre explication. Car il était impossible que la personne qui l'avait aimé le temps d'une nuit comme jamais Treize n'en avait été capable, fût ce pompier couvert de suie et de sueur, sa chevelure ébouriffée lui tombant à moitié sur le visage, cachant presque ses yeux bleus brillant d'étonnement... et de désir, peut-être, lui faisant de son corps un rempart contre le feu, le pressant contre lui comme s'il voulait lui faire deviner chaque incurvation de ses muscles...
Ce n'est pas le moment ! s'égosilla la voix ténue de la raison dans l'esprit de Wufei.
Heero pensait exactement la même chose. D'un mouvement sec il se remit debout, entraînant avec lui le Chinois, bouche bée.
- On dégage ! lâcha-t-il en le tirant vers l'extérieur.

* * *

- Tu m'as mordu ! gémissait Lucrezia depuis près de cinq minutes. Regarde ! Il y a même la marque des dents !
Elle agita son bras sous le nez de Heero qui la repoussa d'un geste impatient.
- Tu ne me foutras jamais la paix, n'est-ce pas ? soupira-t-il.
- Nan, répliqua-t-elle. C'est bien trop gratifiant de voir cette petite veine gonfler sur ta tempe gauche chaque fois que je parviens à te faire craquer ! Alors Tro, ils t'ont relâché ?
- Mmh.
Trowa s'installa près d'elle sans prononcer un "mot" de plus.
- Ô joie, me voici coincée entre un glaçon et un croque-mort ! lança Lucrezia avant d'étouffer un cri de douleur lorsque deux coudes entrèrent en contact avec ses côtes.
La scène qui avait lieu dans le bureau du commissaire n'en finissait pas cependant, et Heero sentait monter en lui une angoisse sourde et incontrôlable. Ses yeux ne quittaient pas la fine silhouette de Wufei qui ne cessait de s'agiter en tous sens, levant les bras au ciel, tapant du pied et menaçant de renverser tout objet qui se présentait à sa portée. Il parlait sans interruption depuis déjà plus d'une heure, discourant, maudissant, prenant le plafond à témoin. Comme aucun son ne parvenait jusqu'à lui, Heero devait reconnaître que l'impression de voir un film muet avec son acteur effectuant des gestes emphatiques et surréalistes était juste.
Treize, quant à lui, demeurait tranquillement assis sur un siège sûrement plus confortable que leur petit banc de bois, réclamant de temps à autre un verre d'eau que le commissaire s'empressait de lui servir.
Ainsi que Heero l'avait appris en écoutant les rumeurs qui allaient bon train dans tout l'immeuble, ils étaient survenus au beau milieu d'une querelle de ménage qui, sans leur intervention, aurait pu tourner au crime passionnel. Il avait encore du mal à croire que Wufei était entré par effraction dans sa propre maison, qu'il partageait il y avait peu avec Treize, et avait menacé son ex-amant avec un sabre, le prenant en chasse à travers tous les étages et projetant soi-disant par inadvertance le service en cristal dans la cheminée. Apparemment, ni l'un ni l'autre n'aurait remarqué qu'une bouteille d'alcool se trouvait parmi la vaisselle, alimentant les flammes au point qu'elles s'étendirent au-delà du foyer.
Il fronça un peu plus les sourcils en détaillant l'homme qui avait jadis été l'amant de Wufei. Comment avait-il pu séduire le Chinois ? Il semblait si... vieux, par rapport à Wufei ! D'accord, il avait de la classe. Beaucoup de classe même, songea-t-il, car Treize portait sa robe de chambre de soie ornée de roses avec le panache d'un roi vêtu de son manteau de zibeline. Mais à part ça... évidemment, d'après les bruits qui couraient, il était riche. Intelligent. Beaucoup de goût et de culture ; un esprit raffiné, comme on avait l'habitude de dire. Il pouvait se permettre d'offrir toutes ces choses que Heero n'approcherait jamais, pas même en rêve.
Il n'y avait alors rien d'étonnant à ce que Wufei l'ait quitté sans un mot de plus, la première fois...
Un sourire tordu effleura ses lèvres, faisant frémir d'effroi Lucrezia et Trowa qui l'observaient du coin de l'œil.
Heero Yuy n'était pas de ceux qui baissaient les bras d'entrée de jeu ! Non, un malheureux petit échec ne le forcerait pas à abandonner, bien au contraire. Et si un obstacle de plus venait lui barrer le chemin qui devait le mener jusqu'à Wufei, soit : il le renverserait, le détruirait, l'annihilerait !
- Quoi ? grogna-t-il, étouffant de justesse un ricanement diabolique.
- Hee, il y a des jours où tu me fiches la trouille, prononça Lucrezia en le fixant d'un air incrédule.
- Baka !
Le bruit d'une porte qui s'ouvrait lui fit oublier les phrases assassines qu'il gardait toujours en réserve pour sa sœur. Le commissaire poussa Wufei hors de son bureau, un petit air exaspéré altérant les traits de son visage.
- Vous avez beaucoup de chance, monsieur Chang, disait-il au Chinois. Dans sa grande magnanimité, monsieur Khushrenada n'entreprendra aucune poursuite contre vous. J'ignore pourquoi d'ailleurs, à sa place je n'aurais pas hésité une seconde... Bref, vous êtes libre d'aller où bon vous semble. Je vous conseille néanmoins une chose : évitez à l'avenir de vous approcher de monsieur Khushrenada et de sa demeure. Si j'entends encore une fois parler de vous, je ne donne pas cher de votre peau. C'est compris ?
- Kisama... chuchota Wufei d'un ton plein de colère, trop bas cependant pour que l'autre l'entendit.
D'un mouvement vif, il délogea la main de l'officier qui agrippait sur son épaule et marcha d'un pas déterminé vers la sortie.
- Wufei ?
Il s'arrêta pile en reconnaissant la voix qui l'appelait.
- Heero, fit-il, et ses yeux s'adoucirent en se posant sur le Japonais.
- Est-ce que... ça va ? demanda Heero d'un ton qu'il voulait négligent.
- Mmh. Je pense que j'ai vu pire. Alors... tu es un vrai pompier ?
Heero réprima un éclat de rire. La question était si incongrue, si naïve ! En tout cas, il dût s'avouer que le fantasme du pompier fonctionnait toujours... il n'y avait qu'à voir la manière dont Wufei détaillait son pantalon dont la taille trop large dansait sur ses hanches, seulement retenu par des bretelles rouges qui contrastaient avec le noir de son t-shirt. Son sourire s'élargit comme Wufei humectait nerveusement ses lèvres, se repaissant de la vue des biceps de Heero.
- Tu as un endroit où aller ? s'enquit soudain ce dernier.
- Eh bien, je... Kisama ! réalisa Wufei. Les sales petits $*@#**% !! Ils m'ont laissé tomber ! Ils se sont enfuis comme des lâches et m'ont laissé tomber !
Même Lucrezia se mit à rougir en entendant le vocabulaire fleuri du Chinois.
- Peut-être que tu aimerais boire quelque chose, pour...
Te calmer ! termina Heero en son for intérieur. Je n'arrive pas à le croire ! Il n'était pourtant pas si dingue lorsque je l'ai rencontré la première fois... Pourquoi faut-il toujours que je tombe sur des phénomènes pareils ?
- Alors ? insista-t-il pendant que Wufei poursuivait son monologue.
- Quoi ? Oh... Je ne sais pas... hésita le jeune homme aux cheveux noirs.
Etait-ce raisonnable ou tout simplement prudent de rester près de Heero ? Wufei ferma les yeux un bref instant et tenta de reprendre ses esprits. Ils n'avait jamais eu l'intention de le revoir. Ce ne devait rester que l'aventure d'une nuit, une stupide folie engendrée par la colère et le chagrin, rien de plus.
Et pourtant, je n'ai qu'une envie... le revoir, encore et encore !
- D'accord, accepta finalement Wufei avec un sourire timide.
Heero croisa le regard narquois de sa sœur tandis qu'il attrapait sa veste.
- Je rentrerai plus tard, marmonna-t-il à son adresse. Ne m'attends pas.
- Bonne fin de soirée, petit frère ! répliqua-t-elle avec une affection mêlée d'ironie.

- Tu penses réellement que quelque chose est possible entre ces deux-là ? demanda Trowa en regardant Heero et Wufei s'éloigner.
- Je le souhaite de tout mon cœur, Tro. Sans quoi je ne survivrai pas une semaine de plus au célibat de mon frère !
- Il n'est pas si terrible que tu le sous-entends, Lu.
- Bien sûr, toi tu décampes dès que Heero montre sa gueule d'enterrement et tu nous le laisses sur les bras ! Que tu ne te sentes pas solidaire de moi, je veux bien le comprendre. Mais que tu fasses subir cette torture à ton propre petit ami...
- En parlant de Quatre, on devrait peut-être rentrer. Il va finir par s'inquiéter, dit Trowa, espérant ainsi détourner la conversation.
- Je n'ai pas fini, Barton ! s'écria Lucrezia en le voyant partir à grands pas.
Elle se leva à son tour et courut après lui.

* * *

Le tintement d'une clochette se fit entendre comme Heero poussait la porte du café. Quelques clients assis près de l'entrée leur jetèrent un regard vaguement curieux avant de reprendre le fil de leurs conversations, mais dans l'ensemble, leur arrivée passa inaperçue.
- Par là, dit Heero en conduisant le jeune homme à l'une des rares tables vides.
Il avait gardé son uniforme, ce que Wufei appréciait par-dessus tout. Il le suivit volontiers, son visage se fendant d'un petit sourire content.
- Deux cafés, commanda Heero lorsqu'il passa à côté du comptoir, le ton de sa voix ne souffrant aucune objection.
- J'aime cet endroit, remarqua Wufei en prenant place en face de lui.
- Le patron est sympa, la déco n'est pas moche et le café acceptable, ajouta Heero, appuyé d'un air nonchalant au dossier de son siège. Que demander de plus ?
- Une bonne compagnie ? suggéra-t-il, une lueur amusée dans les yeux.
- Je crois que j'ai ça quelque part, repartit Heero sur le même ton. Merci, fit-il en se redressant lorsqu'un serveur posa leurs cafés devant eux.
Wufei tourna un long moment la cuillère dans la tasse minuscule, absorbé dans l'arôme fort et velouté qui montait jusqu'à lui et les volutes sombres tourbillonnant dans la faïence.
- Un euro pour tes pensées, murmura brusquement Heero, penché vers lui.
Il leva la tête, pris de court.
Et se trouva aussitôt fasciné par le regard bleu et intense de son interlocuteur.
- Je pensais à des broutilles, rien d'important. Vraiment, insista-t-il en voyant l'expression sceptique de Heero.
- Toi, tu n'es pas doué pour les mensonges.
- J'avoue que je n'ai pas la pratique de certaine personne de mon entourage, répliqua amèrement Wufei.
- Ton ex ? s'enquit Heero avant de se mordre la lèvre.
Wufei haussa les épaules.
- Je m'en fiche, dit-il après un temps de réflexion. Ou plutôt non, j'ai toujours envie de lui faire la peau, même si l'idée de départ venait de deux lâcheurs patentés... quoi qu'il en soit, je crois que je finirai par oublier. J'apprends déjà.
- Mmh... bien obligé si on veut continuer à avancer, fit Heero d'une voix douce, perdu dans ses propres souvenirs.
- Toi aussi tu as connu ce genre de déception ? Excuse-moi, si tu ne veux pas en parler...
- C'est bon, j'ai survécu, coupa-t-il. On s'est quittés pour... comment disait-il... incompatibilité de caractère.
Il renifla dédaigneusement.
- Il me prenait vraiment pour un con !
- Bienvenue au club, conclut Wufei entre deux gorgées de café brûlant.
- Ouais, je crois qu'on est plutôt nombreux à y être entrés.
- Mais les places d'honneur nous seront toujours réservées... Ce que je viens de dire n'est pas très flatteur, si ?
- J'ai entendu pire, dit Heero en souriant.
- Oh... j'ai pourtant l'impression qu'aujourd'hui était la journée des horreurs. Mon Dieu, j'ai même mis le feu à sa maison ! A ce propos... merci.
- Pour quoi ?
- Pour quoi ? s'exclama-t-il en éclatant de rire. Tu m'as sauvé la vie, idiot !
- Hé, pas de quoi. Je faisais mon job...
- Alors tu es vraiment pompier, fit rêveusement Wufei. Avec le casque, le camion rouge et les sirènes hurlant à travers la ville...
- C'est une vision des choses.
- Et une vision que j'aime, je dois dire, renchérit le Chinois en le fixant de ses yeux sombres.
- Est-ce que c'est une façon de me faire comprendre que cette fois, on n'en restera pas là ?
Wufei acquiesça d'un sourire.
- Si tu es d'accord bien sûr. J'ai... Je n'étais pas moi-même la dernière fois et... oh, tu dois me prendre pour un cœur d'artichaut, je parie ! Sauter d'un mec à l'autre en quelques minutes !
Heero haussa un sourcil.
- Je dirais plutôt que tu sautes du coq à l'âne en cinq minutes, qui plus est sans me laisser le temps de répondre.
- Ça, c'est à force de réfléchir à dix choses en même temps, expliqua-t-il. Désolé...
- Pas la peine. Je trouve ça... intéressant. Et pour te rassurer, non je ne pense pas que tu es un cœur d'artichaut.
- Merci, dit Wufei d'un ton prudent. Alors, est-ce que... on se reverra ?
Heero laissa un ange passer, se délectant brièvement de la nervosité montante du garçon en face de lui. Puis, lorsqu'il jugea l'avoir fait suffisamment mariner :
- Tu as quelque chose de prévu, demain après-midi ?

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