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(herm) Aphrodite

Par Maria Ferrari

-Chapitre 19 - Mariage inattendu-

En rentrant au manoir pour le weekend, Serena constata, de prime abord, qu'il n'y avait personne. Elle monta au premier étage et alla déposer ses affaires dans sa chambre. Pendant qu'elle faisait ça, elle entendit des bruits de voix. Elle alla dans leur direction et trouva deux jeunes femmes affairées à coudre une robe blanche sur mesure à Sophie qui faisait office de mannequin.

En y regardant de plus près, Serena vit qu'il ne s'agissait pas vraiment d'une banale robe blanche.

« Bonjour, tu dois être Serena », fit Sophie, hésitante, Allen lui avait juré que sa sœur, contrairement à Dilandau, était parfaitement équilibrée et ne risquait absolument pas d'être prise d'un accès de folie, mais, sachant qu'ils partageaient le même corps, elle avait dû mal à croire que les tares de Dilandau n'affectaient pas Serena.

« Bonjour, je peux savoir ce qui se passe ? », fit Serena. Elle avait évidemment bien compris ce qui se passait, mais voulait en avoir la confirmation orale pour bien fixer cette idée dans son esprit.

Son frère allait se marier.

Et d'une façon plus que soudaine.

Une pensée lui traversa l'esprit : Si Sophie épousait Allen, alors, vu ce qu'avait fait Dilandau, il serait gêné pour revenir, et elle serait plus tranquille.

« Eh bien, comme tu peux le voir, les deux jeunes femmes ici présentes sont en train de me confectionner une robe de mariée... et je la porterai dimanche prochain... enfin, pas dans deux jours, dimanche en huit... voilà, ton frère et moi allons nous marier »

Si le fait qu'Allen épouse Sophie l'arrangeait, quelque chose la gênait aussi. Pourquoi si vite ?... et comment avait-elle trouvé le courage de revenir après ce qu'avait fait Dilandau ? Son retour n'avait quand même pas suffit à la décider... après tout, Dilandau pouvait encore revenir.

« Quand avez-vous décidé ça ? »

« Cette semaine »

« Et ça fait combien de temps que vous vous connaissez ? »

« Oh, deux mois... je sais ce que tu penses : Tu trouves ça un peu précipité... et peut-être que ça t'embête qu'on ne t'avertisse que maintenant... je ne voudrais pas que tu penses que j'en veux à l'argent d'Allen... qui est aussi le tien d'ailleurs... ni que je fais ça parce qu'il a une belle situation... non, j'aime vraiment ton frère... et si nous accélérons les choses comme ça, c'est parce que... il y a de fortes chances que j'attende un enfant »

Serena eut l'impression de se prendre un coup de massue.

(Allen va épouser cette fille uniquement parce qu'elle est enceinte... en plus, c'est même pas sûr, "il y a de fortes chances", qu'elle a dit)

« Hum... Serena... est-ce que tout va bien ? »

« Heu, oui… oui oui », fit Serena en pensant : (Toi, ma p'tite, j'm'en rendrai vite compte si t'es une garce)

« Serena, tu es rentrée ? », fit Allen en débarquant dans la pièce, « Alors, comment ça s'est passé cette semaine ? Sophie t'a appris la grande nouvelle ? LES grandes nouvelles... »

« Alors, oui, je suis rentrée, ça s'est bien passé et, oui, Sophie m'a appris deux nouvelles sidérantes »

Le ton qu'avait employé Serena fit comprendre à Allen qu'elle n'était pas loin de désapprouver ce qu'elle avait appris de "sidérant".

« Hum, heu, oui... tu... tu n'es pas heureuse d'apprendre que tu vas devenir tante ? »

« Ben… c'est pas le fait de devenir tante qui me gêne… c'est que tu épouses une femme juste parce que tu l'as mise enceinte ! »

« Serena !! », s'exclama Allen, « Tu… tu… »

« Laisse Allen, je la comprends… Serena, je t'assure qu'on ne se marie pas uniquement à cause du bébé… », tenta d'amadouer Sophie.

(Oui, le bébé est plutôt un prétexte, c'est le fric qui t'intéresse…), pensa Serena, mauvaise langue.

« Je veux que tu sache que j'aime sincèrement ton frère… si je l'ai quitté il y a quelques temps, c'est à cause de ton alter ego, ne t'inquiète pas, je ne te rends pas responsable de ses actes… Allen m'a expliquée, vous êtes deux individus parfaitement différents »

« Non mais attend là ! C'est pas Dilandau le problème actuellement, c'est toi ! Détourne pas le sujet »

« Serena ! Pourquoi es-tu si agressive ? Que t'as donc fait Sophie ? »

« Ce qu'elle m'a fait ? Mais rien, absolument rien… à part qu'elle et son gosse vont me bouffer l'héritage de mes parents dont tu t'es bien gardé de me donner ma part !! »

« Serena ! Tu… tu… sors de ma vue… sors ! Vite… », fit Allen.

Serena ne se fit pas prier et partit. Allen s'assit sur le lit et soupira un grand coup. Sophie ne savait pas trop quoi dire et les deux couturières faisaient celles qui n'avaient rien entendu.

La jeune fille entra dans sa chambre et claqua la porte derrière elle. Elle poussa un hurlement pour vider sa fureur, puis, elle s'assit sur le lit, singeant l'attitude de son frère sans le savoir. Elle gambergea :

(Pourquoi je m'énerve comme ça ? Je devrais être fière au contraire : Allen aurait très bien pu la laisser tomber après lui avoir mis ce polichinelle dans le tiroir… mon frère est un homme responsable… Pourquoi est-ce que je m'énerve ? De quoi j'ai peur ?)

Elle entendit toquer à la porte.

« Entrez ! »

Allen ouvrit la porte. Il avait l'air maussade.

« Serena, dès demain, nous irons voir le notaire chargé du patrimoine de la famille. Il nous dira le montant total de l'argent que j'ai perçu de nos parents, ainsi qu'une évaluation des biens, le manoir compris, je te donnerai la moitié de la somme globale, ainsi tu auras ton dû et tu pourras quitter la maison avec un bon pécule »

« Tu me chasses ? »

« Non… j'ai juste pris acte de ce que tu m'as dit tout à l'heure et j'en ai déduit que tu ne souhaitais pas partager ce toit avec ma femme et mon enfant et que tu voulais ta part d'héritage. En te versant la moitié de la valeur du manoir, je m'acquitte de ma dette et j'en prend totalement possession, je ne suis donc plus obligée de te garder ici et, toi, tu n'es pas forcée d'y rester puisque tu auras de quoi vivre ailleurs… par contre, il te faudra trouver un travail, l'argent que tu vas recevoir n'est pas un puits sans fond »

« ça m'étonnerait que tu aies de quoi me régler ma part !!! », riposta Serena.

« J'emprunterai »

« Mais… mais… »

Serena était à court d'argument, elle décida de revenir sur ses paroles :

« Allen, si je t'ai balancé le truc de l'héritage, c'est parce que j'étais énervée… je débarque chez moi et je trouve une fille que je n'ai vu qu'une seule fois en étant Dilandau et on m'apprend que tu vas te marier avec… »

« Je comprends que ça te fasse un drôle d'effet, mais tu ne crois pas que ta réaction est un peu démesurée ? »

« ça doit être mon coté Dilandau… »

« Je ne crois pas non… »

« C'est peut-être que je mets de l'ordre dans ma vie, que j'essaye de regagner le terrain perdu et que je ne supporte pas qu'on chamboule des trucs et que je vais encore perdre du terrain »

« Quel terrain perdu ? De quoi tu parles ? »

« Tu me préfères Dilandau… »

« Quoi ? »

« Tu préfères Dilandau à moi ! »

« Non !! Enfin, Serena, c'est absurde !!! Tu te rappelles de ce qu'il a fait à Sophie ? »

« Et admettons qu'il n'ait pas fait "ça" à Sophie… Comment me préfères-tu ? En Dilandau ou en Serena ? »

« Serena… Dilandau et toi, vous êtes deux individus très différents… c'est vrai, j'aime beaucoup Dilandau, et ce malgré ce qu'il a fait, TOUT ce qu'il a fait, je me suis habitué à lui, je me suis habitué à son caractère et j'ai commencé à l'apprécier, puis à l'aimer… il sait être attachant quand il veut… mais le fait de l'aimer lui ne m'empêche pas de t'aimer toi… »

« Tu n'as pas répondu à ma question… je ne t'ai pas demandé si tu m'aimais, je t'ai demandé lequel tu préférais entre moi et Dilandau »

« Aucun… je vous aime pour des raisons différentes... »

« ça, c'est vrai, je te crois sans peine… moi, tu m'aimes parce que je suis ta sœur et lui, tu l'aimes parce qu'il est attachant », fit Serena en se cachant le visage de ses mains, « Je ne suis personne Allen ! Je n'ai pas de personnalité ! Je suis fade !! »

« Mais non… où vas-tu chercher tout ça ? »

« Et si Dilandau était mon moi intérieur ? »

« Hein ? »

« Folken m'a parlé d'un truc comme ça… on aurait plusieurs "moi"… si Dilandau était ma personnalité cachée ? »

« Heu… c'est évident… tout le monde l'a compris »

« Non, je veux dire : Depuis toujours !… Peut-être qu'en fait, les sorciers en me transformant en garçon ont libéré mon moi intérieur… Dilandau a sans doute toujours été une partie cachée de mon être avant sa création par les sorciers… en fait, il a peut-être toujours fait partie intégrante de moi, c'est un moi exacerbé »

« Tu es sérieuse ? »

« C'est une hypothèse… ça fait un moment que je me demande comment Dilandau et moi ont peut être si différents alors qu'on a la même base »

« Oui, et bien, évite d'entretenir Sophie de cette théorie : Je te rappelle que ton "moi intérieur" l'a poussée dans les escaliers !! »

-A suivre-