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(herm) Aphrodite

Par Maria Ferrari

-Chapitre 20 - Question de génétique-

Le bébé naquit au mois d'avril de l'année suivante. Une ravissante petite fille qu'Allen, après avoir convaincu Sophie, appela Luna dans un hommage inconscient à Hitomi.

L'année scolaire se déroulait très bien pour Serena. Elle avait d'excellents résultats. Elle faisait d'ailleurs tout pour avoir ces résultats afin de regagner l'attention d'Allen et des autres d'une manière ou d'une autre. En fait, elle se fichait éperdument d'avoir l'attention d'Allen, c'était le fait de ne pas l'avoir qui la gênait. Elle savait qu'Allen se préoccupait beaucoup de Dilandau et il ne se préoccupait pas d'elle. Ce n'était pas normal, même si ça l'arrangeait car, finalement, elle était plus libre que Dilandau. Le problème était qu'elle voulait qu'Allen se préoccupe d'elle pour ensuite lui dire qu'elle pouvait se débrouiller seule. Ainsi, elle gagnait dans son "combat" contre Dilandau et elle était libre tout de même, et donc, elle gagnait sur tous les points.

Mais, après plusieurs mois, elle constata qu'Allen n'en avait plus que pour Luna et finit par se dire, en désespoir de cause, que c'était normal et qu'Allen n'accorderait pas plus d'attention à Dilandau qu'à elle dans ces conditions.

Et puis… un autre sujet la préoccupait. Van ne venait plus au manoir, par contre, elle le voyait de temps en temps car il venait rôder une fois par semaine dans les alentours du manoir histoire de vérifier si Serena n'était pas redevenue Dilandau. Et dès qu'il constatait que Serena était toujours Serena, il tournait les talons et repartait. Ce petit manège énervait considérablement la jeune fille. Les premières fois où elle avait constaté ça, elle avait voulu rattraper Van pour lui parler et lui expliquer sa façon de penser, mais il la fuyait. Puis, elle avait voulu jouer les indifférentes, faire celle qui s'en fichait éperdument, mais si elle arrivait très bien à jouer ce rôle, elle fulminait intérieurement.

Cela se passa comme ça jusqu'à la date anniversaire de sa liaison avec Dilandau. Van vint près du manoir et chercha Serena ou plus exactement, c'était Dilandau qu'il souhaitait trouver.

« C'est moi que tu cherches ? », fit une voix derrière son dos. Van se tourna brusquement. Serena se tenait là, cela faisait trop longtemps que ce petit jeu durait et elle avait décidé d'y mettre fin, c'était la troisième journée qu'elle se mettait l'après midi en embuscade dans la forêt, attendant le passage de Van.

« Je suis désolée de te décevoir, mais je suis toujours MOI… et j'ai bien l'intention de le rester… Dilandau est en moi et comme je ne peux pas le faire s'en aller, il restera EN moi… je ne veux plus qu'il sorte, c'est MON corps, c'est à moi de vivre, pas à lui… rentre-toi bien ça dans le crâne !! »

« RENDS-MOI DILANDAU !!!!! », éclata Van en la saisissant au col. Il avait les traits convulsés par la colère. Dilandau était emmuré vivant à l'intérieur de ce corps, il ne pouvait plus supporter la vue de ce cercueil qu'était Serena. Elle se débattit, le griffa et il la jeta au sol pour ensuite s'éloigner.

« CONNARD !!!!! »

Van se retourna à cette insulte. Il s'apprêta à l'insulter à son tour mais finalement dit : « Tu ne pourras pas le retenir éternellement prisonnier », puis, il partit pour de bon.

Serena le regarda partir. Grâce à Van, elle venait de découvrir quelque chose : Elle pouvait haïr autant que Dilandau. Elle haïssait Van autant que Dilandau l'avait haï le jour où il lui avait coupé la joue. Ce n'était pas tout, Van la haïssait autant qu'il avait haï Dilandau à la même époque.

« Et ça signifie quoi ? Qu'on va coucher ensemble ? », conclut-elle, puis, elle éclata d'un rire nerveux qui se transforma rapidement en sanglots.

« J'ai l'air d'une belle idiote à me lamenter comme ça sur mon sort », fit-elle en se forçant à se calmer, « Van aime Dilandau, grand bien lui fasse : Il ne risque pas d'être cocu un jour vu que son TENDRE ami ne reviendra jamais… JAMAIS… j'en fais le serment… » Elle parut réfléchir « Pfff… comme si je pouvais contrôler ça !!! Van a raison, Dilandau finira par revenir… c'est même bizarre d'ailleurs qu'il n'ait pas profité de ma faiblesse à l'instant »

Elle se leva et parut réfléchir à la question.

(En tous cas, ma faiblesse est passée, maintenant… je me demande comment ça se fait que Dilandau n'est pas revenu… s'il n'est pas revenu, c'est que mon esprit est resté plus fort que le sien… c'est bizarre… quoique, je n'étais peut-être pas si faible que ça… j'ai pleuré, mais c'était nerveux… j'étais furieuse, j'étais haineuse, je n'étais pas faible)

Elle regarda dans la direction où Van avait disparu.

(Y a peut-être une autre chose : Je ne suis pas sûre que Dilandau aime voir Van dans l'état où il était à l'instant… non, ça doit lui faire peur… il était presque comme… comme quand il a tué les dragonslayers)

Les yeux de Serena s'agrandirent.

(Il n'y a pas que Dilandau qui ait deux visages bien distincts… Van aussi… et moi aussi...)

Elle haussa les épaules et prit le chemin du manoir.

***

Van se jeta dans le lac tout habillé. Il fallait qu'il se refroidisse les idées. Il s'aspergea le visage d'eau de nombreuses fois. Il arrêta de s'agiter et aspira un grand coup. Il regarda autour de lui et se rendit compte que c'était là qu'il avait été se baigner en compagnie de Dilandau après… après avoir… après avoir fait l'amour pour la première fois…

Il ferma les yeux et se plongea dans ses souvenirs comme il s'était jeté à l'eau. Il s'inonda dans sa nostalgie du corps de Dilandau. Sa peau douce, ses yeux de braise, ses lèvres rouges quand il brûlait de désir.

C'était encore plus fort dans ses souvenirs que ça ne l'avait été dans la réalité. Il amplifiait. Mais ce n'était que du vide et il frappa l'eau d'un poing rageur, faisant s'envoler un canard qui nageait tranquillement non loin de lui.

« Quand est-ce que tu reviendras ? », fit-il en sortant du lac.

Après la colère et la nostalgie, c'était maintenant une sensation de solitude inexorable.

« Un seul être vous manque et tout est dépeuplé », récita-t-il en s'asseyant sur l'herbe, « comment peux-tu me manquer à ce point ? C'est comme si j'étais vide »

***

Van rentra dans la nuit à son palais. Comme toujours, Vargas l'attendait au coin d'un couloir, mais ne se faisait pas voir. Il secoua la tête négativement. Son protégé était malheureux, alors lui aussi. Il le trouva encore plus abattu qu'il ne l'était hier.

(L'amour est un poison lent), songea-t-il, (Il tue à petit feu)

***

Serena était plongée dans une réflexion intense. Elle avait le regard fixe et elle n'entendait rien. Quelque chose changea devant ses yeux, elle mit quelques secondes à s'en rendre compte, elle cligna des yeux pour que l'image soit moins floue. C'était une fille de son âge qui se tenait en face d'elle. Une fille aux cheveux châtains, aux yeux verts et à la mine réjouie.

« Bonjour, tu dois être Serena », demanda la nouvelle arrivante.

« Ouiiiiiii », répondit-elle.

(Qu'est-ce qui me prend de prendre un ton pareil ???)

« Excuse-moi, j'ai tapé à la porte et comme personne ne venait m'ouvrir et que la porte était ouverte, je suis entrée. Je suis la cousine de Sophie… on a une réunion de famille impromptue, ils m'ont demandée si je pouvais aller te prévenir… et j'étais bien trop contente d'avoir une excuse pour m'éclipser… j'ai même pris tout mon temps pour venir… je t'ai dit comment je m'appelais ? Non hein… excuse-moi, j'suis un vrai moulin à paroles, mais ça fait trois heures que j'en place pas une et que j'écoute les "grands" parler… pfffiou… qu'est-ce que je suis contente d'en être sorti… je m'appelle Helena… »

« Ha ! ça, c'est amusant : Helena, Serena… », plaisanta Serena, mais en même temps, elle avait l'impression de passer pour une imbécile aux yeux d'Helena.

« Oui, c'est marrant », approuva-t-elle, « bon, je vais peut-être y aller, ils vont se demander ce que je fais, j'ai pris tellement mon temps pour venir jusqu'ici… Allez salut ! »

« Salut ! »

Helena partit et Serena entendit la porte se fermer.

(Je me suis sentie bizarre quand je l'ai vue… j'ai déjà ressenti ça… ou plutôt DILANDAU a déjà ressenti ça), pensa-t-elle en écarquillant les yeux, ce fut à cet instant que tout s'éclaira dans son esprit, (mon Dieu, j'ai le béguin pour elle !!!... non, c'est pas possible, je suis attirée par les garçons… non… c'est Dilandau qui est attiré par les garçons… parce qu'il est homosexuel… et s'il est homosexuel, c'est parce que MOI, je le suis… j'avais toujours pensé que si Dilandau aimait les hommes, c'est parce que je les aimais… mais en fait, ça ne tenait pas debout car Dilandau est un être à part entière, il n'est pas influencé par mes sentiments ou par ce que je ressens moi… si j'ai communiqué mon homosexualité à Dilandau, c'est que ce n'est pas l'expérience qui détermine la sexualité, c'est quelque chose qui fait partie de mon corps… il faut que j'en parle à Folken)

Elle décida de mettre son idée à exécution et sortit.

***

Folken bûchait sur les cours qu'il donnerait à la rentrée. L'année passée, il avait été engagé une quinzaine de jours seulement avant le début des cours, il n'avait rien pu préparer et de plus, n'y connaissait rien aux métiers de l'éducation. Il avait donc emprunté les cours d'un de ses collègues et s'était débrouillé avec ça. Il avait modifié et étoffé ce qu'il avait emprunté. Et maintenant que les vacances lui laissaient un peu de temps pour ordonner et améliorer ses cours, il en profitait. Actuellement, il était fort occupé à chercher des sujets de dissertation. Il voulait trouver des devoirs qui soient des vrais sujets de réflexion pour ses élèves et non pas seulement juste l'occasion de remonter leur moyenne (ou en tout cas, de ne pas trop la faire descendre). La scolarité était un domaine extrêmement étroit pour Folken, il n'y bougeait pas à son aise. Suivant les classes, il avait de une à trois heures de cours par semaine, il trouvait ça trop court. Et le fait de devoir donner des notes ne lui plaisait pas, mais il devait bien reconnaître qu'il fallait bien le faire. Ce qui le gênait le plus était le format des devoirs, le fait que ses élèves ait un temps limité pour réfléchir sur un sujet l'horripilait, il préférait leur donner des devoirs à faire chez eux, mais il avait un quota minimum de devoirs surveillés à respecter.

Il entendit toquer à sa porte et interrompit sa réflexion pour aller ouvrir. Serena entra après lui en avoir demandé l'autorisation.

« Que viens-tu faire par là ? », demanda Folken.

« Te poser une question. »

« Laquelle ? »

« Que sais-tu sur l'homosexualité ? »

Folken prit une profonde inspiration, agrandit les yeux, regarda en l'air et fit une petite moue.

« Vaste programme », fit-il.

« Je vais être plus précise alors : Comment on devient homosexuel ? »

Folken parut réfléchir.

« Hé bien… d'abord : Je tiens à te dire que je ne suis pas un spécialiste de la question »

« Tu connais beaucoup de spécialiste sur ce genre de sujet ?… même les homosexuels eux-même ne savent pas forcément comment ils sont devenus homosexuels… »

« Je ne pense pas qu'on devienne homosexuel… ou alors peut-être, dans certains cas bien particuliers… mais la plupart du temps, je crois qu'on se rend compte un jour qu'on l'est mais que finalement, on l'a toujours été »

« On serait donc né comme ça », résuma Serena.

« Oui… mais ce n'est que mon avis… ça peut aussi venir de l'éducation, mais je n'y crois pas trop… je n'y crois même pas du tout… si ça venait de l'éducation, il n'y aurait pas d'homosexuel puisqu'on aurait tous eu l'exemple de nos parents, un homme et une femme, qui vivent ensemble… et donc, finalement, si homosexuel il y a : Ils seraient orphelins… pour résumer »

Tout en parlant, Folken griffonnait sur sa feuille : "L'homosexualité : Gênes ou éducation ?", puis, raya ce qu'il venait de marquer (C'était un sujet à caractère plus scientifique que philosophique et l'homosexualité étant un sujet particulièrement tabou, il ne tenait pas à se mettre les parents à dos, même s'il adorait aborder les sujets dont personne ne parlait avec ses élèves, il fallait quand même bien dire les choses à un moment donné). Il eut l'air de réfléchir et entoura ce qu'il venait de rayer.

(Comme sujet de devoir, ça ne va pas. Mais ça vaudrait peut-être le coup de l'essayer en sujet de discussion… en tâtant le terrain d'abord)

« Tu penses que ça fait partie de nous dès la naissance mais qu'on le découvre qu'à partir d'un certain âge car avant on est trop jeune pour se rendre de compte de ce genre de chose ? »

« Exactement… en fait, je crois qu'il doit y avoir un certain gêne… à moins que ce ne soit une certaine combinaison de gênes qui détermine l'homosexualité ou non »

« C'est ça !! »

« Ma réponse a l'air de te satisfaire à ce que je vois »

« Folken, encore une question : Dilandau et moi, on a les mêmes gênes ? »

« A un "Y" près, oui, vous êtes fait sur la même base… mais où veux-tu en venir ?… tu penses que tu dois être homosexuelle car Dilandau l'est ? »

« Je ne le pense pas, j'en suis sûre… il s'est passé quelque chose aujourd'hui qui m'a réfléchir à ça »

« Je peux savoir quel est ce "quelque chose" ? »

« Non », fit Serena en rougissant.

« Je suis content d'apprendre que tu confirmes ma théorie », fit-il, assez heureux en effet, puis, il se renfrognit, « Hum… Allen va sans doute être moins content que moi »

Serena haussa les épaules.

« Il s'est fait à l'homosexualité de Dilandau. La mienne n'est pas pire »

« Oui, je peux même te dire que l'homosexualité féminine est plus facile à accepter que la masculine… cela dit, Dilandau n'est pas autant lié par le sang à Allen que toi »

« C'est là que tu te trompes… Allen tient au moins autant à Dilandau qu'à moi »

« Toi, tu es jalouse de Dilandau… »

« Bah… », se défendit Dilandau.

« Dilandau a beaucoup de problèmes, Serena, il a besoin d'énormément d'affection, pas toi, en tout cas pas autant… donc, tu as l'impression que Dilandau est plus aimé que toi, mais c'est faux, c'est juste qu'il a plus besoin que toi qu'on lui montre »

« Arrête ton char… avoue que tu préfères Dilandau… »

« C'est vrai », fit franchement Folken dans un sourire, « mais moi, c'est particulier. Je me suis inquiété en silence pour la santé de Dilandau… que ce soit mentale ou physique… »

« Tu t'inquiétais de lui ? Je n'avais pas remarqué »

« Oui, je cache bien mes sentiments, hein ? », fit fièrement Folken, « Quoi qu'il en soit, j'ai été très soulagé de constater qu'il allait mieux, malheureusement, il a replongé récemment, j'en ai été extrêmement désolé… heureusement que ça ne s'est pas terminé de façon dramatique… tiens, d'ailleurs, ta belle-sœur va bien ? Et le bébé ? »

« Oui oui oui !!! », répondit trop rapidement Serena. La mention de sa belle-sœur lui avait rappelé la jolie Helena et ses yeux émeraudes.

(Je crois que ses yeux sont encore plus verts que ceux de Chester… j'adooooore les yeux verts), se lamenta Serena intérieurement.

-A suivre-