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(herm) Aphrodite

Par Maria Ferrari

-Chapitre 22 - Premiers remords-

Allen s'écroula sur le canapé. Il s'était entraîné toute la journée à manier son épée, il perdait la main depuis la naissance du bébé. Avant, ce genre de choses ne lui aurait pas fait peur, il s'entraînait régulièrement avant l'arrivée de Luna, mais il avait délaissé ses activités guerrières pour se consacrer à sa fille. De plus, elle avait pleuré toute la nuit, elle avait eu de la fièvre, Sophie devait l'emmener chez le médecin aujourd'hui même. Il était inquiet, c'était pour ça qu'il s'était acharné sur son épée. Sophie n'était pas là. Elle n'allait sûrement pas tarder à rentrer et il aurait des nouvelles de sa fille.

Apparemment, il n'y avait pas un chat. Ni Chester, ni Gatti, ni…

Il entendit des pas hésitants dans l'escalier. Sans doute Serena. Il se tourna pour voir sa sœur et vit le visage de Dilandau déborder du mur qui cachait l'escalier. Dilandau avait l'air malheureux et inquiet. Il regarda Allen un instant puis descendit la dernière marche.

« Bonjour », dit-il, la voix à peine audible.

« Qu'est-ce qui s'est passé cette fois ? », fit Allen. Ce n'était pas une question à l'adresse de Dilandau, il posait cette question en l'air. Il n'était pas vraiment étonné, il avait eu un instant de surprise, mais il s'était fait depuis longtemps à l'idée que Dilandau pourrait revenir un jour. Le tout était de savoir pourquoi il était revenu, Serena avait sans doute eu un problème. Mais le problème le plus urgent à résoudre allait être la réaction de Sophie.

***

Van regardait pensivement le pendentif. Il était entré dans sa chambre, avait ouvert son tiroir et l'en avait sorti. Il l'avait posé sur la table. Faire revenir Dilandau. Comme ça pouvait être simple. Mais avait-il le droit de faire ça ? S'il faisait ça, alors, il ne vaudrait sans doute pas mieux que ces sorciers qui avaient utilisé Serena. Allait-il s'abaisser à ça ? Hum… pour récupérer Dilandau, il s'abaisserait à n'importe quoi. Il se saisit du pendentif et Vargas entra sans frapper. Il se sentit comme un enfant pris en faute. D'ailleurs, il était pris en faute. Il se retourna et cacha le pendentif derrière le dos. Il se sentait honteux. Il regarda Vargas et avala sa salive.

« Je me doutais que vous tenteriez de faire une bêtise »

Van pensa soudainement qu'il n'était pas dans les habitudes de Vargas d'entrer sans s'être annoncer. Il l'avait fait exprès pour le prendre en flagrant délit.

« Donnez-moi ça »

Van tendit le pendentif à contrecoeur. Vargas s'en saisit.

« Je vais le confier à Folken. Je lui fais confiance »

Vargas était l'une des rares personnes dans tout Fanelia à ne jamais avoir douté de Folken. Pourtant, il y aurait eu de quoi. Et même à présent que Van lui avait tout raconté dans les moindres détails (il s'était senti obliger de ne rien omettre, Vargas sentait quand il "oubliait" de mentionner quelque chose, ou quand il déformait les évènements), il n'avait absolument pas perdu sa confiance, elle s'en était au contraire trouvée renforcée. Il avait su faire la part des choses.

***

Dilandau s'avança, tout penaud, la tête basse. Cette attitude surprit Allen. Même au plus bas de sa forme, il n'aurait jamais cru voir Dilandau aussi peu sûr de lui. Ça n'était pas dans sa nature.

« Tu me détestes, hein ? », fit-il, en relevant légèrement les yeux. C'était plus une affirmation qu'une question, il était sûr et certain qu'Allen le détestait, il ne pouvait que le détester, c'était forcé. Il avait cédé à ses vieux penchants. Il avait poussé cette fille dans l'escalier. Il s'en voulait maintenant… mais il l'avait fait.

« Viens t'asseoir Dilandau, viens à coté de moi », l'invita Allen. Le jeune garçon s'assit au bord du canapé et mit les mains sur les genoux. D'habitude, il se vautrait. C'était inhabituel ce qu'il ressentait dans son ventre, il avait envie de se jeter dans les bras d'Allen et de pleurer un bon coup.

Allen soupira. Il ne savait ni quoi dire, ni quoi faire. Dilandau se sentait mal dans sa peau et regrettait ce qu'il avait fait. C'était évident. Et c'était sans doute la première fois qu'il regrettait quelque chose. Ça, c'était plutôt bon signe. Et il ne restait plus rien de l'air supérieur qu'il arborait en tant que Zaïbacher et qu'il n'avait jamais complètement quitté pendant le temps qu'il avait vécu au manoir. Ce n'était plus qu'un enfant en détresse. Allen n'avait pas envie de se servir du pendentif pour revoir Serena. En le voyant ainsi, il avait envie de lui laisser une seconde chance. Sophie allait pousser les hauts cris. Mais Sophie n'était pas au courant pour le pendentif. Elle ne savait pas que les résurrections qu'il y avait eu après leur guerre trouvaient leur source dans une simple pierre et que cette pierre avait le pouvoir de faire disparaître Dilandau. Donc, elle ne pourrait pas lui reprocher de ne pas s'en servir… et elle ne pourrait pas non plus obliger Dilandau à partir, car c'était sa sœur, garçon ou non.

Il y allait avoir une drôle d'ambiance dans le manoir dans les temps qui s'annonçaient… et n'était-ce pas dangereux pour le bébé ?

Allen regarda Dilandau. L'adolescent avait l'air d'attendre que la sentence tombe. Il ne pouvait pas se résoudre à lui faire ça. Il aurait pu le faire juste après l'incident (incident qui aurait pu être un grave accident), mais des mois s'étaient écoulés depuis et Dilandau avait l'air différent. Il soupira de nouveau.

Dilandau avait mal au ventre. Allen ne parlait pas et il soupirait. Dilandau sentait que s'il persistait dans son mutisme, il allait se mettre à pleurer. Les minutes lui semblaient des heures. A l'instant présent, il aurait préféré voir Allen en colère, qu'il lui crie dessus, tout plutôt qu'il se taise.

Ça y est, les larmes arrivaient. La première dégoulina, formant un filet le long de sa joue. Une grosse larme. Allen l'essuya avec un doigt et le regarda. Dilandau tourna son visage et le détourna aussitôt.

« Tu as un visage angélique, tu sais ? »

Dilandau tourna de nouveau son visage et regarda Allen cette fois.

« Si je ne savais pas ce dont tu es capable, je te donnerais le bon dieu sans confession »

Dilandau rabattit sa tête sur son torse et se mit réellement à pleurer. Oui, c'était pire que s'il était réellement en colère. Il lui distribuait le chaud et le froid.

« Pardon », gémit-il.

La première fois qu'il s'excusait.

Allen soupira une troisième fois et lui posa une main sur l'épaule.

« Je te laisse une seconde chance… »

Dilandau releva les yeux.

« Vrai ? »

« Mais si tu la gâches cette fois, alors… »

« Oui, j'ai compris… merci Allen »

Il ne put s'empêcher de se fourrer dans ses bras. Avant, chez les Zaïbachers, il se passait facilement de tendresse, maintenant, il ne pouvait plus, il avait besoin qu'on l'aime et qu'on lui montre. Allen se sentit touché. Dilandau n'aurait jamais fait ça avant.

« Bonjour Allen », fit une voix enjouée, « Oh, seigneur Dilandau !!... pardon, Dilandau, je veux dire »

« Ah, Chester, tu es rentré… »

« Chester… », murmura Dilandau, heureux de revoir son ancien soldat.

« Chester, tu peux nous laisser seuls ? Je dois parler avec Dilandau, tu lui parleras plus tard »

« Ah ? D'accord… »

Chester se retira. Dilandau attendit qu'Allen parle, puisqu'il avait encore quelque chose à lui dire.

« Dilandau, Sophie a… »

« Sophie ? »

« La personne que tu as poussée dans l'escalier ! », fit sévèrement Allen.

Dilandau baissa les yeux, coupable. Allen continua.

« Elle a emménagé ici… »

Dilandau regarda Allen avec de l'inquiétude dans les yeux.

« On s'est marié… »

L'inquiétude se transforma en effroi.

« Qu'est-ce que je vais devenir ? Elle doit me détester ! Qu'est-ce que je vais faire ? »

« Ne t'inquiètes pas, je vais lui expliquer… il va falloir te montrer irréprochable… »

« Je peux ! Je peux !… »

« Y a une dernière chose, Dil… J'ai eu un petit bébé avec Sophie… une petite Luna… »

« Un bébé ?... Luna ?... c'est très mignon… je pourrais la voir ? »

« Oui, tu vas la voir »

« J'ai jamais vu de bébé… je pourrai m'en occuper ? »

« Heu… il faudra voir ça avec Sophie »

« Elle voudra pas », constata Dilandau tristement, « C'est normal »

« On verra », encouragea Allen en lui passant la main dans les cheveux. Il se demanda s'il fallait lui parler de Van. Ça lui ferait probablement plaisir de savoir qu'il lui avait tant manqué. Ça lui ferait du bien. Mais en même temps, il n'avait pas envie de jeter Dilandau dans les bras de son amant immédiatement. Il préférait que Dilandau passe un peu de temps à la maison d'abord, il allait avoir à montrer à Sophie que Dilandau était un être raisonnable… même si ça ne sautait pas aux yeux… Et puis, même s'il s'était fait à l'idée que Dilandau et Van étaient ensemble, il avait toujours un peu de mal à accepter le fait qu'ils fassent… la chose.

***

Une petite fille jouait avec une poupée de chiffons sur les marches d'une maison. Elle leva la tête quand un bruit de trot se fit entendre. Il y avait deux chevaux. Sur l'un deux, il y avait un garçon, et sur l'autre, un homme avec un visage parsemé de cicatrices. La petite fille eut peur et prit ses jambes à son cou en prenant bien garde de ne pas laisser sa poupée en proie au terrifiant barbare qui débarquait.

Vargas descendit de cheval, Van aussi. Le jeune roi n'avait pas fière allure. Ils gravirent les trois marches sur lesquelles la gamine jouait précédemment et Vargas tapa au carreau de la porte. Le visage de Folken parut au travers de la vitre et la porte s'ouvrit juste après.

***

« Chéri, c'est nous !… les femmes de ta vie ! »

Allen tourna la tête en direction de la voix, puis, regarda Dilandau.

« Voici l'heure de l'épreuve, Dilandau… »

L'adolescent ne regardait pas Allen. Il avait le regard fixé sur la porte qui séparait la cuisine du salon, porte que Sophie n'allait pas tarder à franchir. Et elle le verrait. Elle verrait celui qui avait tenté de la tuer. Comment réagirait-elle ?

(Mal), pensa Dilandau, (elle va très mal réagir)

-A suivre-